Traverser de conserve… ou pas

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© Breschi / Mini Transat La Boulangère

En file indienne ou presque, les solitaires de la Mini-Transat La Boulangère attaquent leur traversée de l’Atlantique, cap à l’ouest nord-ouest légèrement au-dessus de la route directe. Dans ces conditions, avec des routages qui ont bien vieilli depuis le départ de Gran Canaria, la sagesse recommande de privilégier le bord rapprochant. Mais quelques francs-tireurs se manifestent déjà.

Lancés sur l’Atlantique, les solitaires savent que la vitesse risque de faire la différence en ce premier tiers plutôt que les options de route. Il faut donc s’organiser, optimiser son fonctionnement, évaluer les bons moments pour dormir, se restaurer et confier la barre au pilote, choisir les autres instants où prendre la barre donnera un supplément de peps au bateau. Ce qui compte, ce n’est pas tant les pointes de vitesse (même si une décharge d’adrénaline de temps à autre, est idéale pour rehausser le moral) que la moyenne quotidienne. La régularité c’est le maître mot, le crédo des solitaires. Il faut tenir jusqu’en Martinique et rien ne sert de griller ses cartouches.

Le poids de l’expérience

Dans cet exercice, les routiers de l’Atlantique ont un avantage certain. En prototype, Ian Lipinski (Griffon.fr), Jörg Riechers (Lilienthal) ou Simon Koster (Eight Cube Sersa) ont tous déjà au moins deux traversées de l’océan dans les pattes. Pour ceux dont c’est la première fois, il faut apprendre à domestiquer ses émotions, trouver la juste routine, le bon rythme ni trop élevé, ni trop mou. Les habitués de la Mini-Transat ont coutume de dire qu’il existe un cap psychologique à franchir, celui du troisième ou quatrième jour après avoir quitté la dernière terre. Les journées de demain et d’après-demain pourraient révéler les forces de caractère des uns et des autres. Certains n’ont pas besoin de ça pour éprouver leur mental : Patrick Jaffré (Projet Pioneer) a dû arrêter totalement son bateau pour entreprendre une consolidation de ses safrans qui avaient une fâcheuse tendance à se relever sans crier gare. Charlotte Méry (Optigestion – Femmes de Bretagne) doit encore avoir quelques soucis de fourchette de tangon, au vu des différences de vitesse de son plan Bertrand suivant l’amure où elle navigue. Tout ceci fait l’affaire d’un Kéni Piperol (Région Guadeloupe) qui monte régulièrement en puissance puisqu’il pointe maintenant en sixième position des prototypes.

En série, la remontée de Tom Dolan (offshoresailing.fr) revenu en quatrième position doit beaucoup à ce petit supplément d’expérience. Sans faire de bruit, Tom est régulièrement un peu plus rapide que ses adversaires immédiats. Rien de spectaculaire, mais à force de dixièmes de nœuds de gain, le navigateur irlandais gratte des milles chaque jour. A noter aussi le coup de poker tenté par Tanguy Bouroullec (Kerhis Cerfrance) et Pierre Chedeville (Blue Orange Games – Fair Retails) qui ont tous deux choisi d’empanner pour se recaler plus au sud. L’option est osée et il faut être diablement convaincu de ses choix pour décider de s’écarter d’emblée de la route directe. A suivre…

Neuf à Mindelo, seul au large du Maroc

A Dakar, Erwan Le Mené (Rousseau Clôtures) a officiellement signifié son abandon à la direction de course. L’état de son tableau arrière ne permettait pas une réparation rapide et fiable et le navigateur trinitain a préféré jouer la carte de la sécurité. Son prototype a été tiré au sec avant d’envisager un retour par cargo dans les semaines à venir. La belle aventure se termine ici pour Erwan, mais il serait étonnant de ne pas le voir de nouveau au départ d’une prochaine édition, tant le marin a semblé en phase avec l’esprit de la course. Pendant ce temps Dorel Nacou (Ix Blue Vamonos) quittait les côtes du Maroc. Avec plus de 700 Milles de retard sur Marc Miro Rubio (Alfin) qui lui cède la lanterne rouge, le navigateur marseillais risque de se sentir bien seul. Mais le gaillard en a vu d’autres.

A Mindelo, la vie suit son cours. Les sept navigateurs déjà présents se sont vus rejoints par Pavel Roubal (Pogo Dancer) qui n’a visiblement pas réussi à résoudre ses problèmes d’énergie. Deux solitaires sont prêts à repartir : Julien Héreu (Poema Insurance) et Vedran Kabalin (Eloa Island of Losini). Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambecco) arrivé à 7h TU ce matin, a quant à lui, annoncé d’emblée qu’il reprendrait la mer, bout-dehors réparé, dès le terme des douze heures échues. Même si le classement général lui échappe, le jeune navigateur italien n’en a pas fini avec sa Mini-Transat. Il lui reste encore deux mille milles pour faire parler la poudre.

Pointage le 7 novembre à 16h (TU+1)

Prototypes

  1. Ian Lipinski (Griffon.fr) à 1467,3 milles de l’arrivée
  2. Simon Koster (Eight Cube Sersa) à 68,4 milles
  3. Jorg Riechers (Lilienthal) à 83 milles
  4. Romain Bolzinger (Spicee.com) à 144 milles
  5. Andrea Fornaro (Sideral) à 150,4 milles

Série

  1. Erwan Le Draoulec (Emile Henry) à 1636,8 milles de l’arrivée
  2. Clarisse Crémer (TBS) à 20,9 milles
  3. Tanguy Bouroullec (Kerhis – Cerfrance) à 45,1 milles
  4. Thomas Dolan (offshoresailing.fr) à 85,3 milles
  5. Benoît Sineau (Cachaça 2) à 86,7 milles

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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