Yoyo atlantique

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© Breschi / Mini Transat La Boulangère

Le petit temps joue avec les nerfs des navigateurs. Tous savent qu’il n’y pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne et que le positionnement gagnant d’aujourd’hui sera peut-être un cauchemar demain. A la roulette de la pétole, les solitaires n’ont que leur patience et leur vigilance à opposer pour en limiter les effets. Encore, faut-il en avoir les moyens.

Qu’ils vont être longs ces derniers milles. Après une semaine de course, la flotte de la Mini-Transat la Boulangère, si elle pointe à 200 milles de l’arrivée pour les meilleurs, va devoir s’armer de patience pour rejoindre Gran Canaria. Au menu de ces derniers jours, des vents erratiques, un soleil de plomb et des nerfs en pelote. C’est le moment où chacun commence à faire l’inventaire de ses vivres, à se poser la question du rationnement éventuel, à mesurer la quantité d’eau qui reste à bord. C’est, sans nul doute, le point crucial : on considère qu’a minima, un coureur au large doit absorber trois litres d’eau par jour, plus quand la température monte. Ne pas s’hydrater suffisamment, c’est une perte de vigilance qui peut aller jusqu’à 20%, un jugement altéré, un sommeil plus difficile à trouver. Autant dire que dans les heures à venir, la première étape de la Mini-Transat la Boulangère pourra se jouer sur des détails.

Sommeil des justes

Il en est quelques-uns, au sein de la flotte qui n’ont visiblement pas trop de problème à plonger dans les bras de Morphée, même s’ils ont parfois tendance à s’y égarer un peu trop longtemps. Suivant un sondage réalisé par Ocean Dentiste, un des bateaux accompagnateurs, la palme reviendrait à Mathieu Lambert (Presta Services Bat) avec huit heures d’affilée, une courte tête devant Germain Kerlévéo (Astrolabe Expéditions – idéesgestion.com) et Thibault Michelin (Eva Luna). Encore faudra-t-il faire la part des choses entre le paisible dormeur et celui qui s’est écroulé après s’être mis dans le rouge. Pendant ce temps d’autres veillent, à l’instar de Julien Bozzolo (Mariolle.fr) qui profite d’avoir une VHF particulièrement performante pour relayer les vacations de ses petits camarades de jeu auprès des bateaux accompagnateurs. C’est notamment grâce à lui, qu’Emanuele Grassi (Penelope) a pu entrer en contact rapidement avec Blanche Hermine et relater ses soucis techniques : un fémelot de safran arraché, un tableau arrière qui se délamine et peu d’outillage pour réparer. C’est aussi le rôle des accompagnateurs de remonter par leur présence le moral des troupes qui tend parfois à s’effilocher. D’autres devront se débrouiller seuls : Slobodan Velikic (Sisa 2), reparti de Leixoes et Julien Mizrachi (UNAPEI) qui a quitté La Corogne doté d’un nouveau mât devront se passer de bateaux accompagnateurs. Leur retard est actuellement trop conséquent sur l’ensemble de la flotte. Mais il reste encore des milles à parcourir et des attardés à rattraper.

Roulette africaine

Loin de ces considérations, en tête de course, on s’empoigne allègrement. Arthur Léopold-Léger (Antal XPO) a creusé un tout petit écart avec Ian Lipinski (Griffon.fr), mais rien de significatif tant les conditions sont aléatoires. Au sein du peloton des favoris, Erwan Le Mené (Rousseau Clôtures), revenu sur le podium, a gagné plus de 40 milles sur la tête de course en 24 heures, quand dans le même temps Simon Koster (Eight Cube Sersa) en perdait 20. Au fur et à mesure que la tête de course va buter sur la pétole, des tassements vont se produire et d’autres changements sont à attendre.
En série, Erwan Le Draoulec (Emile Henry) a repris la tête en grignotant 25 milles en 24 heures à Clarisse Crémer (TBS). Tanguy Bouroullec (Kerhis-Cerfrance) revient sur le podium grâce aux presque 50 milles de repris dans le même temps. Personne n’est donc à l’abri d’une mauvaise surprise. Derrière les ténors, certains se prennent à rêver : sur un malentendu…

Classement à 17h (TU+2)

Prototypes

  1. Arthur Léopold-Léger – Antal XPO – à 305 milles de l’arrivée
  2. Ian Lipinski – Griffon.fr – à 7,3 milles
  3. Erwan Le Mené – Rousseau Clôtures – à 53,9 milles
  4. Romain Bolzinger – Spicee.com – à 58,9 milles
  5. Simon Koster –Eight Cube Sersa- à 76,1 milles

Séries

  1. Erwan Le Draoulec – Emile Henry à 418,5 milles de l’arrivée
  2. Clarisse Crémer – TBS – à 10,4 milles
  3. Tanguy Bouroullec – Kerhis Cerfrance – à 19,2milles
  4. Rémi Aubrun – Alternative Sailing – Constructions du Belon – à 21,1 milles
  5. Yannick Le Clech – Dragobert – à 36,7 milles

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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