Se hâter lentement

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© Olivier Blanchet / Mini Transat La Boulangère

Le vent vire progressivement au secteur nord, mais il peine toujours à s’établir, la faute à un gradient de pression qui s’est affaissé. Dans le petit temps, certains tentent de hisser, qui le spi, qui le code 5 plus plat et plus facile à tenir. Pas question pour autant de faire du vent arrière : il va falloir tirer des bords de largue pour rejoindre la pointe nord-ouest de la Galice.

Après deux jours de course, les solitaires de la Mini-Transat la Boulangère musardent toujours dans le golfe de Gascogne. La flotte croise actuellement à la longitude de Gijón, une cinquantaine de miles au nord de la côte cantabrique. Le régime d’ouest humide des premières heures de course, a laissé la place à un ciel autrement plus bleu. Mais comme si, chaque petit bonheur demandait pénitence, Eole est parti en vacances ne laissant sur place qu’un régime de vents de nord asthmatiques avec lequel les solitaires doivent composer. Pas de stratégie à long terme qui vaille dans ces conditions : l’essentiel est de conserver un peu de vitesse, d’avancer pour essayer de s’extirper de ce marasme. Les bateaux de nouvelle génération peinent à faire la différence quand ils ne sont pas lourdement handicapés. Si Ian Lipinski (Griffon.fr) et Jörg Riechers (Lilienthal) parviennent à contenir des unités plus polyvalentes comme celles d’Erwan Le Mené (Rousseau Clôtures) ou bien encore Aurélien Poisson (TeamWork), d’autres sont à la peine tel Simon Koster (Eight Cube Sersa) ou Quentin Vlamynck (Arkema 3). C’est peut-être ce qui a incité Simon à infléchir sa route vers le sud, les prévisions météo annonçant un léger renforcement du vent le long des côtes des Asturies et du nord de la Galice. Il est suivi dans cette attitude de franc-tireur par Keni Piperol (région Guadeloupe) et Antoine Cornic (Destination Île de Ré). La prochaine vacation, demain matin, accompagnée du classement du jour, leur dira s’ils ont eu raison de s’éloigner du paquet.

Série : les favoris imposent le rythme

En série, les favoris restent aux avant-postes. Rémi Aubrun (Alternative Sailing – Constructions du Belon) a pris le meilleur, pour presqu’un mille, sur Erwan le Draoulec (Emile Henry). Suivent Clarisse Crémer (TBS), Valentin Gauthier (Shaman – Banque du Léman) et Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambecco) à l’avant-garde des « nez pointus ». Pour comprendre le rythme imposé par les leaders, il suffit de constater qu’à l’arrière de la flotte, Luca Sabiu (Vivere la Vela), victime de soucis de pilote, ou Marc Miro Rubio à la barre de son Pogo 1 Alfin pointent déjà à plus de 45 milles. Gwendal Pibot (Rossinante) peut espérer d’ici quelques jours retrouver de la compagnie.
Pas de gros soucis sur la flotte dans ces conditions clémentes. Camille Taque (Foxsea Lady) a résolu ses problèmes de gréement et réussi à fixer sa quille qui prenait du jeu. Quentin Vlamynck a signalé une panne de ses feux de mât… A l’exception de Matteo Rusticali, à quai à Royan après s’être fait remorquer par un chalutier puis la vedette SNSM, tout le monde est encore en course.

Le cap Finisterre dès demain

La tête de flotte devrait donc arriver en fin de nuit aux abords de la pointe de la Galice. Il leur faudra ensuite longer la Costa da Morte, des îles Sisargas au cap Finisterre, cette côte rocheuse dont le nom suffit à rappeler son caractère pour qui en douterait encore. Au menu des solitaires, une forte accélération des vents de nord-est qui devraient propulser les Minis à grande vitesse vers le sud. Viendra aussi l’heure des choix, entre couper à l’intérieur du DST du cap Finisterre au risque de subir des dévents sous le vent de la côte ou gagner dans l’ouest en bénéficiant d’un vent plus régulier, mais aussi plus soutenu. Question de philosophie et d’intuition… Il reste vingt-quatre heures aux solitaires pour faire leur choix.

Classement à 17h (TU+2)

Séries

  1.  Rémi Aubrun – Alternative Sailing – Constructions du Belon – à 1106 milles de l’arrivée
  2. Erwan Le Draoulec – Emile Henry – à 0,9 milles
  3. Clarisse Crémer – TBS –à 2,7 milles
  4. Valentin Gauthier – Shaman – Banque du Léman – à 4,1 milles
  5. Ambrogio Beccaria – Alla Grande Ambecco – à 4,5 milles

Prototypes

  1. Erwan le Mené – Rousseau Clôtures – à 1091,4 milles de l’arrivée
  2. Ian Lipinski – Griffon.fr – à 0,6 milles
  3. Jörg Riechers – Lilienthal –à 5,1 milles
  4. Aurélien Poisson – TeamWork – à 7,4 milles
  5. Charlotte Méry – Optigestion – Femmes de Bretagne – à 8,5 milles

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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