Quand les Ministes se dévoilent

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© Yvan Zedda

C’est à Paris, près de la place de la Bastille qu’une délégation de Ministes est venue rencontrer la presse. Objectif : parler de la course, mais aussi aider à faire comprendre la diversité des profils de même que la conviction commune de tous les coureurs : c’est bien son caractère atypique qui rend la Mini-Transat la Boulangère si séduisante.

Romain Bolzinger (spicee.com), Julien Bozzolo (mariole.fr), Loic Fagherazzi (Trebunnec), Marta Guemes (Artelia), Erwan Le Draoulec (Emile Henry), Ian Lipinski (griffon.fr) vainqueur de la Mini Transat 2015 en série, Charlotte Méry (Femmes de Bretagne, Optigestion), Benoît Sineau (Cachaça II), Quentin Vlamynck (Arkema 3). Ils étaient neuf, portés par une histoire et des ambitions différentes les uns des autres, mais tous prêts à jurer la main sur le cœur : si nous sommes là, c’est bien parce que cette course est à nulle autre pareille.

La preuve en est : à quelques rares exceptions près, ils se sont tous endettés pour pouvoir prétendre être sur la ligne de départ. Avec un budget moyen de fonctionnement de près de 30 000 € (hors amortissement du bateau), ils ont dû déployer des trésors d’ingéniosité, solliciter des financements participatifs, mobiliser les copains, les relations, puiser dans les comptes épargne.

Tout cela, ils l’ont raconté sans fausse pudeur, comme ils ont expliqué que l’aspect financier n’était pas forcément le plus délicat à gérer. Tout autant, convaincre les proches, sceptiques parfois, inquiets souvent qu’ils ne pouvaient pas passer à côté de cette aventure fut parfois une véritable gageure.

De cette Mini-Transat La Boulangère, ils attendent bien évidemment de forts moments de plaisir, les surfs à plus de 15 nœuds dans les alizés, les couchers de soleil sublimes, les nuits étoilées et la magie des retrouvailles à l’arrivée. Mais c’est aussi, pour tous ces navigateurs solitaires, un moyen d’aller chercher leurs limites, de se dépasser, d’explorer de nouvelles facettes de leur personnalité, quand on est seul en mer face à soi-même. Car c’est ce que permet la Mini-Transat, seule course au large où les coureurs ne sont pas reliés avec la terre, où la débrouille fait encore figure de loi.

Morceaux choisis

Julien Bozzolo (mariole.fr), skipper du plus ancien bateau de la course, ingénieur :

« Mon histoire commence par un coup de foudre pour mon bateau. Une fois que j’ai acheté Mariole, j’ai eu beau tergiverser, je savais que ça finirait un jour par la Mini-Transat. Voilà, j’y suis. »

Romain Bolzinger (Spicee.com), skipper d’un proto plan Lombard, journaliste :

« L’idée c’est de mener de front ma course et la construction d’un reportage collaboratif qui mettrait en avance l’essence de la Mini-Transat La Boulangère. »

Marta Guemes (Artelia), skipper d’un Pogo 2, espagnole, ingénieure :

« pour préparer la Mini-Transat La Boulangère, je me suis mise en disponibilité avec l’aide de mon entreprise. Même si la course accueille beaucoup d’étrangers, c’est en France que se forment les meilleurs. C’est pourquoi, je me suis installée à La Rochelle. Et j’avais la chance de bien parler français. »

Erwan Le Draoulec (Emile Henry), skipper d’un Pogo 3, navigateur et benjamin de la course :

« j’ai bien conscience d’être un privilégié. Depuis deux ans, je m’entraîne en permanence, je suis soutenu par un partenaire fiable et par mes parents. Difficile dans ces conditions de ne pas faire de bons résultats. Maintenant, la traversée de l’Atlantique, c’est quelque chose de totalement nouveau pour moi. »

Ian Lipinski (griffon.fr), skipper d’un proto plan Raison, vainqueur en série en 2015 :

« Je sais qu’on me considère comme le grand favori de la course. C’est logique au vu de mes résultats. Ça ne me met pas plus de pression. La seule chose qui pourrait me déstabiliser, c’est de savoir que je n’aurai pas de nouvelles de ma famille et mes deux enfants pendant la course. »

Charlotte Méry (Femmes de Bretagne, Optigestion), skipper d’un proto Bertrand, issue de la filière olympique :

« La tête de ma famille quand je leur ai annoncé que j’avais acheté un proto pour faire la Mini-Transat La Boulangère ! Depuis, il a fallu que je m’organise : j’ai créé ma société pour gérer le bateau, mais après la Mini, il va falloir que je trouve un travail rentable… »

Benoît Sineau (Cachaça II), skipper d’un Pogo 3, chef d’entreprise :

« Ça fait des années que je tourne autour de la Mini-Transat. Je me disais que tant que je n’y serais pas allé, il m’aurait manqué quelque chose. Mais s’organiser pour déléguer la direction de la boite pendant plusieurs mois, ce n’est pas évident. »

Quentin Vlamynck (Arkema 3), skipper d’un proto Neyhousser, membre du team Arkema :

« On a conçu un bateau futuriste par bien des aspects. A moi de les exploiter au mieux, de continuer de faire progresser la machine avant de passer la barre à un autre jeune skipper. Quant à moi, je compte bien continuer de vivre de la course au large au sein du team Lalou Roucayrol qui m’emploie actuellement. »

LA MINI-TRANSAT LA BOULANGERE EN CHIFFRES :

  • Dimanche 1er octobre : Départ de La Mini-Transat La Boulangère à La Rochelle
  • 21ème édition
  • 4 050 milles à parcourir entre La Rochelle – Las Palmas de Gran Canaria et Le Marin (Martinique)
  • 81 skippers au départ
  • 10 femmes
  • 11 nationalités
  • 20 ans : l’âge du benjamin de la course : Erwan Le Draoulec
  • 62 ans : l’âge du doyen de la course : Fred Guérin
  • 25 prototypes
  • 56 séries
  • 66 bizuths
  • 15 récidivistes

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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