Rencontres du 3eme type

© Carlo Borlenghi / Rolex

C’est aux Voiles de Saint-Tropez, et nulle part ailleurs : à l’invitation de la Société Nautique de Saint-Tropez, le rassemblement des plus beaux bateaux classiques et modernes au monde clôt la saison des régates dans les eaux du golfe, profitant des belles lumières de la dernière semaine de septembre et de la première d’octobre. Et cette année encore, l’épreuve offrira son lot de surprises, de découvertes et de rencontres.

A la mode des modernes

Béni soit qui Wally pense pourrait être la maxime de cette classe de super-yachts, qui ne manque pas… de classe ! Les Wally sont des vaisseaux issus d’une planète à part, qui allient luxe et confort avec vitesse et manœuvrabilité, une équation que les architectes navals terrestres pensaient sans réponse avant leur création par Luca Bassani. 2017 est une année importante pour la série avec la mise à l’eau d’un troisième Wally Cento, bateau conçu à l’intérieur de la box rule : après Galateia et Magic Carpet3, le tout nouveau Tango qui est sorti de chantier en juillet est évidemment très attendu aux Voiles. La bataille fera rage au large de Pampelonne pour tenter de remporter le Trophée BMW actuellement fièrement accroché aux haubans du 107 pieds Open Season.
En IRC A, frissons garantis sur la ligne de départ face aux 43 mètres au pont du Baltic 130 My Song, ou encore aux 35 mètres du Swan 115 Solleone, même si le vainqueur en titre des Voiles, le redoutable Farr 100 Leopard peut prétendre renouveler sa dernière prestation au classement en temps compensé, sans oublier la présence cette année de l’équipage de La Bete (précédemment Rambler) sous pavillon britannique. En classe IRC B, forte de vingt bateaux, les débats seront menés à la baguette par les homonymes Music (GBR – Swan 53) et Music (SUI – Baltic 50) qui avaient respectivement terminés 1er et 2ème l’an dernier à un point d’écart. Les risques de confusion ne seront sans doute pas levés par l’arrivée, dans cette même classe, de deux nouveaux inscrits Enigma VIII (NOR – Swan 66) et son frère de nom, Enigma (FRA – Sense 50).
Chez les IRC C, la chasse au titre est ouverte pour la classe choisie pour la troisième année comme support au Trophée Groupe Edmond de Rothschild. C’est dire si les affrontements seront sans merci entre les TP52, GP42 ou autres machines de guerre type Swan, Farr 40,46 et 52, IMX ou protos. Les frères ennemis Alizée et Arobas2 s’y préparent à de belles retrouvailles, mais Renata – l’ancien Team Vision – aux mains du virtuose Sébastien Col, espère bien jouer les trouble-fête.
En classe D et E, la concurrence sera rude au sein de flottes homogènes de plus de trente bateaux par catégorie, qui avaient, en 2016, consacrées deux bateaux de la Société Nautique de Saint-Tropez : l’intouchable Team Chalets, l’A40 de Philippe Saint-André, et Absolutely le M36 de Philippe Frantz.

Dans la grande Tradition

C’est un chiffre record de 25 bateaux centenaires qui seront cette année parmi les quelques cent bateaux de tradition participants aux Voiles. La préservation et la restauration de yachts de tradition est une pratique qui a été largement encouragée par la création d’une jauge et d’épreuves comme la Nioulargue, devenue en 1999 les Voiles de Saint-Tropez. Chaque année, à travers le monde, des yachtmen passionnés découvrent des coques de bateaux, parfois réduits à l’état d’épave, dans des vasières, et se lancent dans l’aventure du « refiting » pour être au rendez-vous tropézien. L’aventure est également partagée outre Atlantique puisque l’on trouvera cette année aux Voiles plusieurs unités du type du fameux New York 30 (Linnet), du populaire NY 40 (Chinook) ou du plus exclusif NY 50 (Spartan) dessinés par le talentueux Nathanael Herreshoff sous l’égide du New York Yacht Club et qui sont les précurseurs des actuelles séries de bateaux monotypes. Même origine américaine, même prestigieuse signature et même présence dans le golfe pour les P-Class (Olympian, Chips) et Q-Class (Jour de Fête), symboles de la renaissance de quelques-unes des plus petites unités de la « Jauge Universelle » dont les plus grandes et célèbres unités sont les J-Class.
Au-delà de l’impatience à découvrir les lignes de quelques nouveaux venus comme le 6 mJI de 1930 Nada, qui sera mené par Alexia Barrier, ou le 75 SQM Tuemmler (1924), il ne faudrait pas oublier l’intérêt des participants pour les résultats, calculés grâce à l’utilisation d’une jauge permettant de faire régater ensemble des bateaux différents en appliquant un ratio proportionnel aux prédictions de performances des uns par rapport aux autres. En clair, il s’agit de faire courir sur le même parcours des compétiteurs parfois aussi différents qu’une 4L d’époque et une BMW vintage, mais en corrigeant leurs temps de course pour pouvoir les comparer. La pression est donc du côté des magnifiques gagnants de la dernière édition : Spartan (Epoque Aurique A), Kelpie of Falmouth (Epoque Aurique B), Rowdy (Epoque Marconi A), Leonore (Epoque Marconi B), Cholita (Epoque Marconi C), Moonbeam 4 (Grands Traditions), Yanira (Classique Marconi A), Outlaw (Classique Marconi B), Il Moro di Venezia (Classique Marconi Racer) ou encore le délicieux Maria Giovanna II (Classe Invitée), sans oublier Mariska (15 mJI) qui concoure cette année de plus pour le mythique Trophée Rolex.

Source

Maguelonne Turcat

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