Une Normandy Channel race en mode turbo !

© Rick Tomlinson

24 heures après avoir quitté les rivages du Calvados hier après-midi, les protagonistes de la Normandy Channel Race en terminent, au moins pour les leaders, avec la traversée de la baie de Weymouth. Ils laissent déjà dans leurs sillages les marques emblématiques de la course, Saint Marcouf, Wight et son Solent, soit plus de 250 milles d’une course aux allures extrêmement variées. Après la belle traversée de la Manche cette nuit aux allures portatives, les duos enchainent avec la douce folie d’une cavalcade aux allures débridées, travers au vent forcissant de secteur sud, le long des côtes australes de l’Angleterre. Au plaisir de la glisse nocturne sur une mer apaisée, a succédé sans transition, le régime sauvage des coques en lutte contre les vagues courtes du courant. Sévèrement secoués et copieusement rincés, les marins font le dos rond, tout à l’inévitable émulation créée par la proximité immédiate des adversaires. Hommes et machines vont ainsi souffrir jusqu’à la pointe occidentale de l’Angleterre et les îles Scilly, dont le contournement marquera la fin du combat face au vent et à la houle, pour laisser place à un épisode que l’on souhaite souriant et au portant, vers Tuskar et le sud est de l’Irlande… dans l’attente d’un autre morceau de bravoure à venir, en direction du Fastnet cette fois.

Seulement 24 heures de course dans cette 8ème édition de la Normandy Channel Race, et déjà nombre d’enseignements et de faits marquants à souligner. Les favoris confirment et se sont dès le départ devant Hermanville, placés aux avant-postes. Donnant longtemps l’impression de vouloir d’emblée tuer la course et imposer son emprise et son rythme à la flotte, Phil Sharp et Pablo Santurde (Imerys), ont trouvé en Manche à qui parler. Le duo Britannico-Espagnol voyait en effet à hauteur de Barfleur revenir au grand galop et aux allures portatives les équipages Français de Serenis Consulting (Galfione – Troussel) et Malouins de V and B (Sorel-Carpentier). Ils rétrogradaient même un instant en 5ème place à l’approche du Solent, face à la détermination des Normands Olivier Cardin et Cédric Chateau (Région Normandie), auteurs d’un remarquable début de course, à l’instar des autres « régionaux » de l’épreuve, Claire Pruvot et Louis Duc (Calvados) ou Brieuc Maisonneuve associé à Eric Varin sur Evernex-Delicecook. Maxime Sorel et Antoine Carpentier prenaient à l’heure des croissants, avec une belle autorité, le commandement qu’ils conservent depuis crânement. « On a de nouveau pris un casier, et il a fallu arrêter le bateau. On a cravaché et on est content de notre remontée. » raconte Maxime. « La vie est devenue plus compliquée et plus humide à bord depuis la sortie du Solent. Heureusement, nous avons pu nous reposer lors de la traversée de la Manche, car nous ne savons pas quand nous retrouverons des conditions plus clémentes. »

Comme anticipé par les analyses météos, le vent n’a depuis la matinée cessé de se renforcer, tout en glissant régulièrement du secteur Sud au Sud Sud Ouest. Les forts courant du Solent ont poussé favorablement les Class40 en route vers les Needles et ce n’est qu’au large de Weymouth que les équipages ont dû composer avec l’infernal inconfort des vagues venant heurter à contre la progression des bateaux. La vie des marins a ainsi pris un tour des plus spartiates. « Nous sommes enfermés à l’intérieur » témoignait un Louis Duc heureux et satisfait de pouvoir observer depuis ses hublots la proximité de la tête de la course. « Ca tape méchamment » précisait Halvard Mabire, « et le vacarme à l’intérieur du bateau est assez épouvantable. »

Quatre équipages ont dû, déjà, et pour diverses raisons, abandonner l’épreuve. Groupe Setin (Cousin – Kerduel) sur rupture de sous barbe est de retour à Caen. Obportus IV (Olivier Roussey – Philippe Burger) tente de remettre son gréement en bon ordre à Portsmouth. Simple VE (Philippe Magliulo – Bertrand Lemée) déplore un souci sur l’étai de solent. Quant à Peter Harding, associé à Pip Hare sur Phorty, il s’est blessé au dos et ne se sent pas d’attaque pour continuer dans les conditions acrobatiques qui attendent encore les concurrents d’ici à l’arrivée qui, sur la vitesse actuelle des leaders, pourrait intervenir dès vendredi matin.

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