Patience et prudence

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© Romain Attanasio

Sur les onze marins encore en course, six naviguent désormais la tête à l’endroit dans l’hémisphère nord et cinq sont encore dans l’Atlantique Sud. Alan Roura (La Fabrique), qui a doublé l’équateur à 13h25 ce jour, sera aussi gâté que l’ont été Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut). Le Pot au Noir lui ouvre grand la porte vers les alizés. Mais prudence ! Ces vents de Nord-Est sont musclés, la mer est formée et avec un angle proche du vent, la navigation n’aura rien d’une partie de plaisir. Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) le racontait hier en vacation : « J’ai eu un peu peur pour le bateau, il partait dans tous les sens. C’était assez horrible en terme de confort à bord ». Derrière, on ronge son frein et on reste prudent. Objectif : rentrer à bon port !

Nandor Fa attendu mardi 7 février entre 12h et 22h

Le skipper hongrois est en train de manger son pain noir dans l’Ouest des Açores. Une série de dépressions en provenance des Etats-Unis et du Canada traverse l’Atlantique Nord. C’est donc un gros coup de pied au derrière que se prend le navigateur de 63 ans. En bon marin, extrêmement expérimenté, Nandor saura gérer les tempêtes successives mais il devra rester sur le qui-vive. Une fin de course éprouvante en perspective. 1 500 derniers milles sous haute tension pour le 8e solitaire attendu aux Sables d’Olonne mardi prochain, le 7 février. Derrière lui, Conrad Colman (Foresight Natural Energy) réduit son écart avec Eric Bellion qui ralentit dans une zone de transition météo. Le « crazy Kiwi » est le plus rapide de la flotte avec 360 milles avalés ces dernières 24h à la vitesse moyenne de 15 nœuds.

Alan Roura la tête à l’endroit

« C’est encore une nouvelle étape que de passer l’équateur, de retourner dans le Nord après autant de temps passé dans le Sud ! C’est vraiment le dernier point de passage de ce tour du monde avant de rentrer à la maison. » écrivait ce matin le skipper suisse à son équipe à terre. Oui, la route retour prend tout son sens une fois cette ligne imaginaire dépassée, ce O° de latitude que les skippers du Vendée Globe doublent pour la deuxième fois, cap vers le Nord cette fois. Comme pour Arnaud Boissières et Fabrice Amedeo, le Pot au Noir ne sera pas bien méchant et surtout peu étendu. De quoi filer vers le but, mais probablement par l’ouest des Acores pour éviter l’anticyclone… Rich Wilson a perdu du terrain sur le p’tit Suisse : l’Américain est ce soir à plus 500 milles de La Fabrique.

Duel au soleil

Le Catalan Didac Costa (One Planet One Ocean) et le Français Romain Attanasio, au large de Salvador de Bahia, continuent de jouer des coudes. Séparés de 14 milles, les deux marins se contrôlent et ont tendance à vouloir tirer sur leurs bateaux. C’est plus fort qu’eux ! Mais, comme le disait Romain ce midi à la vacation, ne pas faire de bêtise et placer le curseur au bon endroit pour ne pas fatiguer la machine : « Hier je me suis laissé embarquer en voyant que Didac allait plus vite que moi, alors ça m’a énervé et j’ai renvoyé un ris, le bateau était sur la tranche. C’était un peu idiot, la régate ce n’est pas maintenant. » 600 milles derrière, le Hollandais Pieter Heerema (No Way Back) rencontre une zone orageuse où les vents sont faibles et erratiques. Encore 36h dans ce marasme, et ce sera l’alizé de l’hémisphère sud ! Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) est passé sous la barre des 6000 milles de l’arrivée. Le Méditerranéen risque bientôt de ralentir dans une transition entre le vent de sud et le vent de nord-ouest. La route est encore bien longue…

Romain Attanasio, Famille Mary-Etamine du Lys

« Ça avance doucement, je ne force pas sur la machine. Hier je me suis laissé embarquer en voyant que Didac (Costa) allait plus vite que moi, alors ça m’a énervé et j’ai renvoyé un ris, le bateau était sur la tranche. C’était un peu idiot, la régate ce n’est pas maintenant ! J’ai repris mes bonnes habitudes et j’essaye de naviguer vite sans trop forcer. Je cherche le meilleur compromis ! »

Pieter Heerema, No Way Back

« Il faut rester réactif. J’essaie de faire en sorte que le bateau continue d’avancer, mais parfois il est surtoilé. Il y a beaucoup de nuages d’orage dans le coin. Hier soir, j’ai vu des éclairs sur l’horizon. C’est joli à voir, mais je ne veux pas vivre cela. Cela sent un peu le pot au Noir, mais je suis à 26-27° Sud. J’ai pas mal de route à faire pour sortir de cette zone. Encore 250 à 300 milles avant un vent plus stable. »

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Agence Mer & Media.

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