Rendez-vous jeudi à Brest

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© Jean-Marie Liot

Après une nuit difficile sur une mer chaotique, IDEC SPORT a retrouvé ses ailes dans les alizés et fait cap plein nord vers le sud des Açores à des vitesses moyennes de 25 nœuds environ. À la latitude du Cap Vert, le Pot au Noir désormais laissé loin dans le sillage, une ultime chasse aux vents dépressionnaires débute pour Francis Joyon, Bernard Stamm, Alex Pella, Sébastien Audigane, Clément Surtel et Gwénolé Gahinet attendus, jeudi 26 janvier dans la matinée à Brest, pour l’arrivée du Trophée Jules Verne. Pour autant, si les derniers routages indiquent que les six marins abordent, ce dimanche après 37 jours depuis le départ d’Ouessant, la phase finale de leur folle épopée planétaire, pas question de prendre de risques alors que la perspective de relever l’un des plus beaux challenges maritimes se rapproche à grands pas des étraves du maxi-trimaran rouge et gris de 31 mètres de long.

« On ne va pas faire les fous ! Ce qu’on veut, c’est arriver… » La voix fatiguée après une nuit dans des conditions de vent et de mer éprouvantes, Sébastien Audigane plante le décor et annonce la couleur de ce dimanche en Atlantique Nord. « On est face du Cap Vert, on est sur la bonne route pour la fin. On est au reaching à 80 degrés du vent. D’ici une quinzaine d’heures, ça va adonner au portant sur une route assez directe dans la brise avec du vent de sud, sud-ouest. D’ici l’arrivée, il frauda savoir mettre le frein. Parfois, ce n’est pas évident, les multicoques restent des bateaux qui accélèrent vite. On redoublera d’attention. Mais cela ne va pas être dantesque, on a connu pire… »

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Ralentir, réduire
Les dernières heures vécues dans le flux d’alizés l’ont bel et bien rappelé, IDEC SPORT reste un animal fougueux, dont il faut parfois calmer les ardeurs pour ne pas tenter le diable d’une avarie. « Cette nuit, on a dû ralentir parce qu’on butait dans une mer contraire assez forte, une mer un peu casse-bateau. On a dû réduire la vitesse d’une dizaine de nœuds, pour passer de 30 à 20 nœuds. Là, ça repart… » confirme Francis Joyon qui, à l’aune de son immense expérience, mesure que tout l’enjeu consiste désormais à ne surtout pas se départir d’une bonne dose de sagesse alors que la perspective de renouer avec les hautes vitesses s’inscrit au programme de navigation à partir de ce dimanche.

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À 2 500 milles de l’arrivée, IDEC SPORT devrait toucher, dans la courant de la nuit prochaine, les vents frais et portants en bordure sud de la dépression qui circule actuellement sur l’Atlantique. Un flux poussif et puissant qui doit l’accompagner – « au galop » dixit Joyon – aux abords de la route directe vers Ouessant. « Il y a un compromis à trouver au niveau du placement du bateau dans la dépression. Notre objectif sera de nous positionner dans pas mal de vent, mais pas trop de houle », ajoute celui qui peut compter sur l’art de la trajectoire de Marcel van Triest, routeur à terre et 7èmehomme du bord, pour guider l’équipage au bon endroit et au bon moment, à l’entame de sa dernière ligne droite annoncée rapide jusqu’aux côtes bretonnes et la ligne d’arrivée.

RDV jeudi à Brest
« On reste très vigilants par rapport au matériel et au bateau, mais à bord l’état d’esprit est très positif. C’est un soulagement d’avoir dépassé, doucement mais sûrement, le Pot au Noir qui reste toujours une grande source d’inquiétudes. Nous sommes aujourd’hui tous impatients de retrouver nos familles et très heureux de nous rapprocher de ce grand record », complète Francis Joyon. D’après les dernières estimations, l’arrivée d’IDEC SPORT serait prévue pour jeudi entre 9h et 14h (heure française). L’équipage peut désormais raisonnablement compter sur l’avance accumulée au fil des milles du parcours planétaire pour battre le chrono de référence (45j 13h 42mn 53sec), établi cinq ans plus tôt par Loïck Peyron et ses 13 hommes d’équipage, à bord du maxi-multicoque de 40 mètres, Banque Populaire V.

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