Un grand souhait pour la nouvelle année…

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© Jean-Marie Liot

Les dix-neuf concurrents encore en course ont un grand souhait pour 2017 : terminer le Vendée Globe. Désormais à moins de 5000 milles des Sables d’Olonne, les deux solides leaders, Armel Le Cléac’h et Alex Thomson, n’ont qu’un objectif : la gagne. Jérémie Beyou et Jean-Pierre Dick veulent le podium. Yann Eliès et Jean Le Cam sont à lutte pour être le premier bateau à dérives classiques à l’arrivée… Derrière, beaucoup se contenteraient de remonter le chenal des Sables, et peut importe la place. Car boucler le tour du monde en solo constitue en soi un défi hors norme.

« Mon plus grand vœu personnel pour l’année 2017 serait bien sûr de finir le Vendée Globe. Il y a beaucoup de chances que l’aventure se termine bien aux Sables… mais aussi beaucoup de chances qu’elle s’arrête avant. Je mesure la difficulté du challenge. Chaque jour passé est une victoire ! » Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) résume bien l’état d’esprit des dix-neuf marins encore en course, sur les vingt-neuf qui s’étaient élancés des Sables d’Olonne il y a 55 jours, le 6 novembre dernier.
Eric Bellion qui va vivre un début d’année 2017 tonique en raison d’une dépression qui arrive de Nouvelle-Zélande. En prévision, il remonte vers le Nord avec ses compagnons de route Arnaud Boissières (La Mie Câline), Alan Roura (La Fabrique), Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) et Rich Wilson (Great American IV).
Après 55 jours de course, et à l’orée d’une nouvelle année, les concurrents ont des hauts et des bas. « Hier j’ai eu un coup de moins bien, j’étais un peu fatigué et cela a impacté mon moral », avoue Arnaud Boissières. « Nous sommes en mer depuis longtemps, d’où cette sensation de lassitude. Mais ce serait bien pire si j’avais abandonné ! C’est un grand privilège d’être ici. »

Les leaders à moins de 5000 milles du but
Après avoir fait les montagnes russes, l’écart entre Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss) semble se stabiliser. Ils tirent des bords le long du Brésil pour toucher l’alizé, en début de semaine prochaine. S’engagera alors une course de vitesse jusqu’à l’hémisphère Nord. Aucun des deux leaders ne lâchera le moindre mille. S’il reste moins de 5000 milles théoriques à parcourir jusqu’aux Sables, la route est semée d’embûches. Les stratégies devraient diverger. En raison de la casse de son foil tribord, Thomson va privilégier autant que possible la navigation tribord amures…
Respectivement 3e et 4e, Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) vont vivre un début d’année sportif. Jean-Pierre va subir ce soir les effets d’une tempête qui arrive d’Amérique du Sud. Dès demain, Jérémie profitera d’un vent d’Ouest soutenu. Voilà qui pourrait leur permettre de creuser l’écart sur leurs deux poursuivants…

Yann Eliès et Jean Le Cam : le match des dérives classiques
Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) sont en compétition pour être le premier bateau à dérives classiques à l’arrivée. Hier, ils étaient séparés de moins d’une heure au passage du cap Horn, à l’avantage de Jean. Mais depuis Yann a repris le dessus, mais d’un rien. Dans leur grande remontée de l’Atlantique Sud, les deux marins sont à match nul. « Il nous reste 25 jours pour nous départager. Que le meilleur gagne ! Rien ne peut me détourner de mon objectif qui est d’arriver le plus vite possible, en moins de 80 jours ! », disait Yann dans le Vendée Live ce midi.
Louis Burton (Bureau Vallée), 7e, est à moins de 900 milles du cap Horn. Après avoir tracé une trajectoire quasi parfaite au portant dans le Pacifique, il va devoir naviguer au près dans les prochaines heures.
Au beau milieu du Pacifique, Conrad Colman (Foresight Natural Energy) revient sur Nandor Fa (Spirit of Hungary) qui a été ralenti dans une zone de vents faibles. Un joli duel s’engage entre ces deux marins qui ont disputé ensemble le dernier tour du monde en double (la Barcelona World Race), à bord du bateau de Nandor.
Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland) n’a pas réussi à s’arrêter sur l’île Stewart car son ancre chassait dans les algues. Il a pu effectuer ses réparations de pilotes en mer. Mais son problème de rail de grand-voile n’a pas été solutionné. L’Irlandais a donc pris la décision de traverser le Pacifique avec deux ris dans la GV. Il tentera de résoudre le problème quand il naviguera dans des latitudes moins hostiles…
En arrière de la flotte, Didac Costa (One Planet One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) naviguent au Sud de la Tasmanie et sont à la mi-parcours, et donc sur le chemin du retour. Un long chemin car ils vont tout juste entrer dans le Pacifique. Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) et Pieter Heerema (No Way Back) ferment la marche sur une trajectoire très Nord…

 

Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) :

« Dans les mers du Sud, il y a eu des moments magiques, des petits éclats durant quelques journées. Pas dans toutes malheureusement. Sur ces bateaux nous sommes vraiment confinés à l’intérieur, nous sommes moins proches des éléments. Le contact avec les animaux marins m’a manqué : les baleines, les dauphins, les phoques… J’ai besoin de soleil, de prendre des UV. Je sens que mes jambes sont un peu atrophiées. En arrivant au cap Horn hier j’ai senti quelques odeurs de la terre, certaines me manquent comme celle de l’ajonc, de l’herbe, de la terre tout simplement. »

Conrad Colman (Foresight Natural Energy) :

« Etre dans le top 10 du Vendée Globe début 2017 n’a pas été simple. Dans un an, je voudrais être dans un endroit tranquille avec ma femme, loin de l’océan. Toutes les choses doivent être faites dans la modération, y compris les courses autour du monde ! »

Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) :

« Pour moi, le classement a peu d’intérêt ici. Dans ces zones, l’essentiel est de survivre. Surtout dans le Pacifique où on n’a pas le droit à l’erreur. Il faut faire les choses doucement et sereinement. Je remonte tranquillement vers le Nord en prévision de la dépression qui arrive. Je reprendrai la route du cap Horn demain. C’est loin mais nous allons vite avec ces machines extraordinaires. »

Alan Roura (La Fabrique) :

« Je me bats du mieux que je peux avec mon bateau. Les autres disposent de machines plus puissantes. Selon les conditions, je pleure je rame… mais je m’accroche ! Je suis content des performances de mon bateau qui a quand même 16 ans ! Je ne l’exploite jamais à 100%. Parfois je suis à 80%, mais le plus souvent à 70%. Le Sud ça commence à être un peu dur pour les nerfs. On prend dépression sur dépression. Pour 2017, je souhaite finir le Vendée Globe, et puis plein de bonheur ! J’espère que cette nouvelle année sera aussi intéressante que 2016 où 
j’ai monté ce projet Vendée Globe. »

Arnaud Boissières (La Mie Câline) :

« Avec mes concurrents directs, on s’écrit beaucoup, notamment avec Rich Wilson qui est le gentleman du Vendée Globe, toujours très élégant. Je communique aussi avec Fabrice Amedeo, Alan Roura et Eric Bellion. Contrairement à des épreuves comme la Route du Rhum ou la Transat Jacques Vabre, la longueur du Vendée Globe permet de prendre du temps pour échanger avec les autres marins. »

Source

Agence Mer & Media.

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