La promesse de l’aube

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© Alan Roura / La Fabrique

Alors qu’Armel Le Cléac’h continue de s’envoler vers le cap Horn, les vingt-et-un autres skippers du Vendée Globe sont dispersés entre Indien et Pacifique en subissant des conditions météo très différentes. Et à l’orée de l’été austral, chaque solitaire appréhende ces courtes nuits dans le froid, la brise et les vagues.

Ils sont ainsi douze concurrents à avoir franchi la longitude du cap Leeuwin, le deuxième grand repère de ce tour du monde en solitaire et sans escale. Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) et le Hongrois Nándor Fa (Spirit of Hungary) sont désormais en route vers la mi-parcours et peuvent descendre plus au Sud en longeant le « mur des glaces ». Toujours à la poursuite de Louis Burton (Bureau Vallée) distant de 550 milles, le duo est propulsé par un puissant flux de Nord-Ouest qui va se renforcer encore dans les heures à venir. C’est justement ce régime musclé qui a balayé le peloton la nuit dernière sans faire trop de dégâts malgré une mer croisée et des rafales à plus de 50 nœuds. Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) a tout de même constaté que sa grand-voile s’était déchirée sur trois mètres entre le 2ème et le 3ème ris…

Escapade pacifique

Les plus secoués ont été les trois skippers étrangers : l’Irlandais Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland), le Suisse Alan Roura (La Fabrique) et l’Américain Rich Wilson (Great America IV) : ils naviguent encore sur une mer très chaotique qui devrait toutefois se lisser à l’image des conditions plus maniables qu’encaissent leurs poursuivants, Pieter Heerema (No Way Back), Didac Costa (One Planet-One Ocean), Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean).

Et si Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) est désormais entré dans le Pacifique, les regards se tournent vers le trio reformé au passage de l’île Auckland : Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) a ainsi rejoint Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) suivi par Jean Le Cam (Finistère Mer Vent). Dans un bon flux de Nord-Ouest, les trois solitaires piquent dorénavant plein Est dans le sillage de Paul Meilhat (SMA) et de Jérémie Beyou (Maître CoQ) auxquels ils concèdent près de 1 000 milles…

Le tandem est toujours collé-serré avec une quinzaine de milles de delta seulement et profite de bonnes conditions portantes pour allonger la foulée. Ce n’est pas encore tout à fait le cas pour le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss) qui n’est pas sorti d’un minimum dépressionnaire qui l’oblige à faire du près océanique ! Tandis que le leader Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) reste accrocher au dos d’une dépression qui doit le porter jusqu’au cap Horn, distant d’un peu plus de 2 000 milles.

Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) :

« La dépression a tenue toutes ses promesses : je m’étais prudemment décalé vers le Nord, non pas pour avoir moins d’air au passage du front mais pour avoir moins de mer. Je craignais une mer croisée comme j’avais connu près des Kerguelen : j’avais vu ce que la mer et le froid donnaient dans ces contrées reculées ! D’ailleurs j’ai vu que je n’étais pas le seul à prendre cette option puisque Cali (Arnaud Boissières) est aussi remonté vers le Nord. J’ai pris 45 nœuds établis avec 50 nœuds en rafale… Je m’en suis donc bien sorti. Par contre, j’ai déchiré ma grand-voile entre le 2ème et le 3ème ris : c’est la tuile ! Une poche d’eau s’est formée quand je naviguais sous J-3 seul, et elle a frotté contre le rouf, d’où une déchirure d’environ trois mètres. Il faut que je recouse d’abord avant de coller des patchs en Cuben Fiber. Je vais réparer dès que j’aurais des conditions moins soutenues : je reste donc sous trois ris ces heures prochaines. »

Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) :

« Il fait jour et je suis passé sur le plateau au Nord de l’île Auckland. Ce fut un long détour par la Tasmanie mais finalement, j’ai eu des conditions favorables pour redescendre vers Yann (Éliès) et Jean (Le Cam) : on est regroupé maintenant. C’est le fruit d’une incroyable option sans prendre trop du coup de vent mais il a fallu que je pousse la machine pour revenir. On va assez vite en ce moment avec 25-30 nœuds à 130° du vent : le temps n’est pas déplaisant avec du gris mais aussi du bleu. J’utilise mes foils parce qu’ils sont costauds et il n’ont pas la surface de Banque populaire : je suis moins gîté et c’est intéressant. Le cap Horn est encore à 4 000 milles et il s’annonce compliqué avec une série de dépressions assez hargneuses et des calmes aussi : j’espère qu’on passera entre les gouttes. »

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Agence Mer & Media.

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