Le grand toboggan

© Robin Christol

Le peloton est toujours sous l’influence d’une grosse dépression qui le pousse rapidement vers le cap de Bonne-Espérance tandis que les leaders rasent la ZEA en remontant vers l’Australie : ce week-end, le gros de la troupe va passer dans l’Indien quand les deux premiers aborderont le cap Leeuwin…

Kito de Pavant est le dixième solitaire à avoir franchi la longitude du cap de Bonne-Espérance vers 22h00 jeudi, après 25 jours 9 heures 8 minutes de mer, soit avec 7j 10h 10′ de retard sur le premier. Le skipper de Bastide Otio marque bien la divergence entre le groupe de tête, 2 800 milles devant son étrave, et le peloton 700 milles derrière lui : non seulement un océan les sépare, mais surtout deux systèmes météo ! En effet, Alex Thomson (Hugo Boss) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) bénéficent d’un flux modéré de Sud-Ouest tandis que le pack emmené par Louis Burton (Bureau Vallée) déboule dans un régime de Nord-Ouest puissant. Et si dans le groupe de tête Sébastien Josse, Jérémie Beyou et Paul Meilhat sont les plus rapides avec plus de 430 milles au compteur en 24h, c’est le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary) qui s’avère le plus véloce au sein du peloton avec 408 milles en une journée.

Dépression tropicale

À 700 milles de l’océan Indien, six solitaires sont regroupés avec moins de 120 milles d’écart longitudinal et seulement 30 milles de décalage latéral : une bonne façon de se comparer et de mettre du charbon en avant d’un front froid qui doit malheureusement, les manger un par un ce vendredi matin. Déjà Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) est passé derrière le front en milieu de nuit et n’a plus qu’une vingtaine de nœuds de secteur Ouest. A suivre, Nandor Fa, Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Arnaud Boissières (La Mie Câline) vont se retrouver dans la même situation, tout comme avec quelques heures de décalage, Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh), Conrad Colman (Foresight Natural Energy) et Louis Burton. Mais ce groupe n’aura pas long à attendre puisqu’une nouvelle perturbation arrive dès la nuit prochaine…

Pour la troïka, la glissade le long du « mur des glaces » se poursuit : Jean-Pierre Dick a ainsi pu exploiter la puissance de ses foils et StMichel-Virbac va pouvoir creuser l’écart sur Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) et Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) ces prochaines heures sur le dos d’une petite dépression. La situation à venir n’est en revanche pas très réjouissante pour le tandem 1 000 milles devant et c’est probablement ce qui explique son cap vers l’Est : Paul Meilhat (SMA) et Jérémie Beyou (Maître CoQ) sont en effet sur la trajectoire d’une dépression tropicale venue de Madagascar. Il leur faut absolument passer devant le centre demain après-midi au risque de subir des vents contraires violents…

Et Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) est bien mal positionné pour ce système extrêmement rapide et brutal : il faut qu’il plonge vers les Kerguelen pour que cette dépression passe devant son étrave et qu’il accroche sa bordure occidentale samedi soir… Finalement, ce sont encore les deux leaders qui bénéficient des meilleures conditions à venir : ils sont en arrière d’une perturbation avec de la brise de Sud-Ouest modérée qui va les emmener jusqu’en Australie. Est-ce que ce long bord bâbord amure, c’est-à-dire sur le bon côté du foil de Hugo Boss va permettre au Gallois d’augmenter son avance sur Armel Le Cléac’h ?

Source

Agence Mer & Media.

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