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© Vincent Curutchet

La première grosse dépression a touché l’arrière garde : le peloton bénéficie désormais d’un flux puissant de Nord-Ouest qui va propulser les solitaires très rapidement vers le cap de Bonne-Espérance. Alors qu’en tête de course, le vent a sensiblement molli après le passage des Kerguelen. L’occasion de compresser la flotte avant le grand chambardement attendu ce week-end…

Ils l’attendaient, elle est au rendez-vous : après des jours d’errance dans les méandres d’un anticyclone gluant, le peloton, qui a atteint les Trentièmes hier, est enfin propulsé à grande vitesse par une grosse dépression venue d’Amérique du Sud et qui se déplace très rapidement vers le cap de Bonne-Espérance. Le grand souffle des mers du Sud devrait dorénavant s’installer sur toute la flotte dans les Quarantièmes et ce jusqu’au cap Horn !

Bonne accélération

De fait, à l’exception des deux derniers qui vont encore peiner quelques heures juste sous le tropique du Capricorne, le peloton est bel et bien en avant d’une grosse dépression qui génère un flux puissant de Nord-Ouest : elle devrait les porter jusqu’aux abords de Tristan da Cunha avant d’être relayée par une autre perturbation samedi pour passer le cap de Bonne-Espérance. Changement radical donc pour ces solitaires qui ont connu les affres du petit temps pendant près d’une semaine !

Plus en avant, Kito de Pavant (Bastide Otio) se prépare à déborder largement la pointe de l’Afrique programmée pour la nuit prochaine alors que la troïka Dick-Le Cam-Ruyant file bon train vers les premières îles australes quand Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) doit encore enchaîner les empannages dans une brise d’Ouest modérée. Et pour le tandem Meilhat-Beyou, les conditions à venir incitent les skippers à conserver une route assez Nord pour ne pas se faire surprendre sur le plateau continental de l’archipel des Kerguelen. D’ailleurs Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) a aussi choisi de laisser les îles sur son tribord dans l’attente d’un front qui arrive par derrière et le duo de tête a sérieusement été ralenti cette nuit dans un flux de Sud-Ouest d’une douzaine de nœuds…

Enfin, à Cape Town, Safran a repris la mer pour l’Europe mercredi soir avec un nouveau safran apporté par l’équipe technique tandis que Vincent Riou a pu faire usiner une pièce pour réparer le palier de quille : PRB pourrait aussi repartir d’Afrique du Sud dès la fin de la semaine.

Jérémie Beyou (Maître CoQ) :

« J’ai un vent un peu plus régulier, mais j’ai pas mal de problèmes à bord ! Depuis hier, j’ai mon grand gennaker qui est coincé en tête : je n’arrive pas à l’affaler car le « hook » est bloqué. Pour l’instant, il est roulé devant et il ne se déroule pas mais d’abord je perds de la vitesse et surtout je prie pour qu’il ne se déroule pas… Il va falloir que je monte dans le mât : je ne sais pas comment je vais me débrouiller. Je ne pense pas que je pourrais monter aujourd’hui et en plus, je n’ai toujours pas de météo précise avec mes problèmes de communication à cause de mon « Fleet » en panne. J’ai juste reçu un avis de coup de vent de la part de la Direction de Course et il faut que je cavale fort pour passer devant le gros de la dépression. Je ne sais pas si j’aurais une accalmie pour résoudre ce problème : c’est assez stressant parce que si le gennaker se déroule avec 40-50 nœuds, je ne sais pas comment ça va se passer. J’essaye de m’accrocher à SMA et je vais vite vers l’Est pour ne pas trop descendre vers les Kerguelen a contrario des leaders. En ce moment, la mer est un peu désorganisée… »

Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) :

« Ça y est : la dépression est là. On vit des extrêmes en peu de temps puisqu’hier, nous étions encore dans l’anticyclone… Je suis en avant d’un front et ça commence à se muscler : le vent monte, la mer se forme et le ciel se couvre. Pas de doute, il y a une dépression pas loin ! Actuellement, il y a du Nord-Ouest 25-30 nœuds : j’ai pris mon deuxième ris et les surfs à 24 nœuds sont au programme. Tout va bien à bord : je navigue prudemment pour ne pas me faire surprendre, mais j’ai du mal à trouver le sommeil car le bateau est très rapide et il y a un bruit pas possible. Après une semaine dans l’anticyclone, il faut que je m’habitue à la vitesse… Les monocoques IMOCA sont des bateaux extrêmes qui font du bruit, qui secouent beaucoup, qui craquent : l’ambiance est particulière mais dans deux jours, je me serais habitué.
Le cap de Bonne-Espérance, c’est pour dans trois jours : je comprends pourquoi on lui a donné ce nom ! J’ai un peu changé mon cap pour rester assez loin du « mur des glaces » afin de ne pas être au cœur de la dépression. On est toujours un groupe homogène et compact : c’est motivant d’être au contact et cela oblige à s’appliquer. J’ai un bon rythme, je mange bien et je suis d’attaque. C’est la première nuit où ça envoie fort et en quelques heures, la température est franchement descendue : j’ai mis chaussettes et cache-col ! Changement d’ambiance… Tout est différent ici, la lumière, la mer, le vent qui retient son souffle. Et la nuit dure de moins en moins longtemps. »

Source

Agence Mer & Media.

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