Le Cléac’h contrôle, Dick prochain indien

© Vincent Curutchet

Une fois de plus, les conditions sont favorables au trio de tête. Le nombre de milles parcourus sur les dernières 24 heures est éloquent : 476 milles pour Sébastien Josse, 438 milles pour Alex Thomson, 435 milles pour Armel Le Cléach. Dans le même temps, leurs plus « proches » poursuivants n’ont couvert « que » 300 à 350 milles et dans le peloton, très loin dans l’Atlantique, ce même curseur peine à atteindre les 200 milles…

« Ils vont toujours vite devant » explique le Directeur de course Jacques Caraës, «en revanche, dans le peloton encalminé dans l’anticyclone de Ste Hélène, on n’est toujours pas tiré d’affaire, avec des vitesses encore faibles entre 5 et 8 nœuds. Ce qu’on peut noter, c’est que Jean-Pierre Dick va être le prochain bateau dans l’océan Indien – il va y passer dans la journée – et que tout à l’arrière, Didac Costa menace sérieusement la 24e place de Sébastien Destremau : il n’est plus que 80 milles derrière. »

Dans le détail, tout à l’avant de la course, Armel Le Cléac’h et Alex Thomson évoluent un peu plus abattus environ 400 milles dans le Nord-Est des Kerguelen qu’ils doubleront par le Nord dans 24 heures. A la vacation, Armel Le Cléac’h explique que les conditions – 25 nœuds et mer relativement formée, route moins lofée – sont moins favorables pour que les foils fassent la différence. Ce qui explique que l’écart se stabilise avec Alex Thomson autour de 25 milles. Sébastien Josse, lui, signe la meilleure journée et reprend 30 milles aux leaders, alors que le duel de haute volée entre Jérémie Beyou et Paul Meilhat est toujours ultra serré aux 4e et 5e places, à environ 950 milles des deux meneurs. Environ 300 milles derrière eux, Yann Eliès a moins de vent et est donc un peu moins rapide.

L’info de la journée est que trois nouveaux bateaux s’apprêtent à doubler le cap de Bonne Espérance puis celui des Aiguilles, signant ainsi leur entrée dans l’océan Indien : ceux de Jean-Pierre Dick, Thomas Ruyant et Jean Le Cam, qui sont tous allés empanner près du mur des glaces. Kito de Pavant, lui, annonce qu’il y sera « le 2 décembre à 2h du matin ». Vendredi donc, nous aurons dix bateaux dans l’océan Indien, où on attend d’abord une zone de transition pour les leaders, puis du vent fort avec des dépressions qui descendent de Madagascar. Dans le peloton, les trois marins qui ont tenté le contournement par l’Ouest de l’anticyclone de Ste Hélène – Alan Roura, Pieter Heerema et Enda O’Coineen – sont légèrement moins mal lotis que le reste de la flotte, mais ce sera très probablement insuffisant pour refaire leur écart latéral par rapport au gros de la troupe « qui devrait retrouver du vent moins erratique d’ici demain mercredi », estime Jacques Caraës.

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII, leader, à 15815 milles de l’arrivée) :

« On avance bien vers les Kerguelen, en avant d’un front avec 20 à 25 nœuds de vent et une mer relativement correcte. Il fait froid, l’eau doit être à 5 degrés et heureusement que j’ai un petit chauffage qui me permet de maintenir une température correcte dans la zone de vie. On n’est pas assez lofés pour profiter vraiment des foils. Nous aurons une zone de transition plus compliquée à négocier après les Kerguelen, mais on surveille surtout les coups de vent qui s’annoncent pour la fin de semaine. Etre leader ne change pas grand chose pour moi, je fais ma route, c’est même bien d’avoir un bon repère en vitesse comme ça, avec Alex. Il ne faut pas s’emballer, le route est encore très longue. »

Kito de Pavant (Bastide-Otio, 10e à 2583 milles du leader) :

« La mer est un peu moins forte qu’hier soir, où elle était très courte. Les cinés sont fermés donc le programme de la journée va être d’empanner et de se préparer à renvoyer de la toile, car le vent va mollir. (..) J’ai 20 nœuds de vent et le bateau vient de partir dans un surf à 28 nœuds! Heureusement que je suis bien accroché à mon siège ! J’avais aidé pour la campagne d’un mois de novembre sans tabac… en ajoutant que sans coup de tabac ce serait bien aussi ! Les deux objectifs sont en passe d’être atteints, le premier facilement vu que je ne fume pas. Pour le deuxième c’est bon aussi, on n’a encore pas eu de très gros temps… mais ce sera différent en décembre où on sait qu’en gros il y a une tempête par jour dans le coin. D’ailleurs, je surveille de près un coup de vent qui se prépare dans l’océan Indien, pas loin de Crozet, donc dans une semaine pour moi. Je devrai passer Bonne Espérance vendredi 2 à 2h du matin d’après mon ordinateur. L’idée est de battre ce pronostic. »

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Agence Mer & Media.

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