Espoir à Bonne-Espérance

juin, sailing, petit temps, small weather, navigation, voile

© Olivier Blanchet / DPPI

Le vent toujours mou en tête de la flotte a sensiblement ralenti Alex Thomson et Armel Le Cléac’h au coude à coude, tout comme Sébastien Josse, 300 milles derrière. Car les chasseurs arrivent avec une belle dépression et rattrapent une partie de leur retard à l’image de Paul Meilhat et Jérémie Beyou qui sont désormais dans l’océan Indien. Pour le peloton, l’anticyclone referme son piège de vents contraires et faibles…

Deux nouveaux solitaires ont franchi cette nuit la longitude du cap de Bonne-Espérance : Paul Meilhat (SMA) vers 2h00 heure française suivi à 47 minutes par Jérémie Beyou (Maître CoQ). Ils concèdent ainsi deux jours et demi aux deux leaders qui sont désormais au contact depuis le début du week-end puisque Alex Thomson (Hugo Boss) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) ne sont séparés que d’une dizaine de milles. Mais en tête, le vent reste très modéré de Nord d’une dizaine de nœuds tout comme pour le troisième Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) qui progresse difficilement à moins de dix nœuds de moyenne ce dimanche matin. Ce ralentissement par devant fait donc l’affaire de nombre de poursuivants puisque le nouveau duo entré dans l’océan Indien file bon train à près de 19 nœuds…

En attendant la dépression

Le prochain « indien » sera donc Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) qui n’est plus qu’à 200 milles de cette ligne fictive : il devrait la franchir en soirée car il est lui-aussi poussé par un bon régime de Nord-Ouest. À noter que ces trois solitaires ont ainsi grappillé près de 200 milles en 24 heures au leaders… Tandis qu’à Cape Town, Vincent Riou (PRB) est arrivé vers minuit suite à son avarie de quille. La situation est plus confuse pour la troïka qui s’est fait dépasser par le front froid associé à la dépression argentine : Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) a été le premier à souffrir de ce décrescendo, puis Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) qui ont dû empanner pour replonger vers le Sud-Est. Mais eux-aussi ont pu réduire leur écart aux leaders d’une bonne centaine de milles depuis le début du week-end, tout comme Kito de Pavant (Bastide Otio) 600 milles plus loin.

Mais ce n’est pas du tout le cas pour le gros de la troupe qui navigue contre le vent ! L’anticyclone de Sainte-Hélène se reforme en effet par l’Ouest et va venir couvrir le peloton dans la journée… Dans les grosses chaleurs tropicales et avec une houle formée, le cap de ce groupe de dix solitaires n’est pas très productif : il y a au minimum 350 milles à parcourir vers le Sud pour retrouver le flux d’Ouest qui défile sur le 35°S. Le pack explose donc au gré des grains et des bascules et il y a ce dimanche matin près de 300 milles d’écart Nord-Sud entre le leader du groupe Louis Burton (Bureau Vallée) et Éric Bellion (COMMEUNSEULHOMME) ! C’est donc une journée très laborieuse et fatigante qui s’annonce pour ces dix marins…

Passage à la longitude du cap de Bonne-Espérance

  1. Alex Thomson : 17j 22h 58′
  2. Armel Le Cléac’h : 18j 03h 30′ à 4h 32′ du leader
  3. Sébastien Josse : 18j 12h 42′ à 9h 12′ du leader
  4. Paul Meilhat : 20j 11h 54′ à 1j 23h 12′ du leader
  5. Jérémie Beyou : 20j 12h 41′ à 2j 13h 43′ du leader

Louis Burton (Bureau Vallée) :

« C’est le bazar : je fais du près dans dix nœuds de vent avec la houle de trois-quarts arrière et ce ne sont pas des conditions faciles à gérer ! On est en bordure anticyclonique et les hautes pressions se déplacent très vite : le vent est mou et contraire alors que la houle vient de l’Ouest… La météo est compliquée : il va falloir virer de bord pour faire l’aile de mouette le long de l’anticyclone. La nuit est noire, noire sans lune, mais le ciel reste très étoilé. »

Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) :

« C’est un peu plus dur cette nuit : ça tape au près et parfois, le bateau saute dans une vague et retombe très violemment. Je suis tribord amure parce que le vent est pile dans l’axe de la route et sur l’autre bord sur lequel j’étais pendant 25 milles, c’était invivable ! J’essaye d’aller chercher la bascule par l’Est jusqu’à demain matin : ensuite, je virerai de bord. J’ai fait un contre-bord cette nuit dans un grain, mais c’était l’enfer. Ce n’est pas évident d’arriver à traverser cet anticyclone. Autant nous avons eu un super schéma météo pour descendre jusqu’au Brésil, autant depuis c’est la galère : quand je pense que les premiers sont 3 000 milles devant nous ! On s’attendait à des écarts, mais à ce point… Mais bon, je ne regarde pas trop ça.
J’en ai bavé dans les grains hier avec de gros nuages et beaucoup de pluie : une sorte de petit Pot au Noir… Autrement, tout se passe bien à bord et tous les voyants sont au vert. Mais qu’est-ce qu’il a fait chaud les deux derniers jours ! Surtout en milieu de semaine car hier, c’était très nuageux. C’est la deuxième nuit où je mets une polaire la nuit. Je me suis aperçu que je ne mangeais pas assez tellement il faisait chaud. On attend avec impatience d’attaquer le Grand Sud d’ici quelques jours. Je suis un peu l’actualité mais je n’ai pas le journal ! J’ai appris pour Trump… Les Anglais ont l’air content ! »

Source

Agence Mer & Media.

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