L’occasion d’une échappée

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© Marine Nationale

Le Pot au Noir est dans le sillage pour les sept bateaux meneurs qui peuvent espérer prendre beaucoup d’avance sur le reste de la flotte. Alex Thomson est toujours en tête et devrait battre le temps de référence à l’équateur dès ce soir. Aux autres étages du classement en revanche, la journée va être longue…

Alex Thomson poursuit sa belle chevauchée en tête. Equidistant entre le continent africain et l’Amérique du Sud, le skipper d’Hugo Boss s’est légèrement recalé dans l’ouest cette nuit. En régate côtière, on dirait de lui qu’il se positionne bien entre ses poursuivants et la prochaine marque… en l’occurrence le cap de Bonne Espérance. Un jalon qui est tout de même 3500 milles devant son étrave. Côté comptable, on notera que son avance a diminué cette nuit : 90 milles à 18h hier contre 65 milles ce matin sur le duo Armel Le Cléac’h – Vincent Riou, qui navigue quasiment à vue alors que Sébastien Josse s’est un peu décalé dans l’ouest (4e à 83 milles).

Un jour d’avance à l’équateur ?

Hugo Boss n’est plus qu’à 180 milles de l’équateur qu’il pourrait franchir dès ce soir, avec plus ou moins une journée d’avance sur le temps de référence établi par Jean Le Cam en 2004. Celui-ci avait mis 10 jours et 11 heures à couvrir ce segment, alors que la flotte ne va terminer le 9e jour de course qu’à 13h02 ce midi.
Ce qu’il faut retenir surtout ce matin, c’est que les sept bateaux de tête sont quasiment tirés d’affaire – le Pot au Noir est dans leur sillage – et marchent tous à des vitesses de l’ordre d’une dizaine de noeuds. Morgan Lagravière et Yann Eliès semblent aussi pouvoir espérer, in extremis, faire partie du bon wagon. Mais ce n’est pas le cas loin de là à partir de 230 milles de retard sur le leader, comme le montrent les vitesses très faibles ce matin du trio Jean Le Cam-Thomas Ruyant-Jean-Pierre Dick, encalminé dans un Pot au Noir qui s’est élargi pour eux. Ils naviguent entre 3 et 4 noeuds de vitesse – soit deux fois et demi moins vite que les premiers – et pour eux comme pour ceux encore plus en arrière l’addition risque d’être salée aujourd’hui, comme en convenait d’ailleurs Jean Le Cam à la vacation de la nuit.
Reste des matchs dans le match dans chaque partie d’une flotte qui s’étire sur plus d’un millier de milles et ce constat inédit : pas le moindre abandon à déplorer pour le moment. Du côté des deux seuls skippers à avoir subi des avaries sérieuses, notons que Didac Costa vient de doubler Funchal et que Tanguy de La Motte est toujours au mouillage à Mindelo (Cap Vert), où il attend le lever du jour pour grimper à nouveau dans son mât.

Ils ont dit

Jean Le Cam – Finistère Mer vent :

« On est dans le Pot au Noir, on attaque les vents variables et mous donc il faut être dessus. En revanche il n’y a pas de grains, on avance à quelque chose comme 5 noeuds, pour le moment. Je suis sous grand voile/J1 et je vais peut-être mettre le gennaker, il y a beaucoup de changements de voiles. Pour l’instant ce Vendée Globe est exceptionnel : il n’y a quasiment pas de casse. La flotte est largement desserrée avec un certain écart entre les bateaux de tête et les bateaux de queue, mais on le savait avant le départ. Les conditions de départ ont été exceptionnelles, on est descendu hyper vite. Hugo Boss va battre mon record à l’équateur, c’est sûr… ça fait depuis 2004, il était temps quand même ! Toutes les simulations qu’on peut faire ne sont pas correctes dans cette zone, donc je n’en sais rien quand on va en sortir, si on va pouvoir accélérer un peu ou pas, mais là c’est vraiment mou, mou, mou et ça va faire de l’écart. Les premiers vont se barrer, je te dis pas ! Hugo Boss c’est impressionnant il est passé, il n’a même pas vu le Pot au Noir. L’écart va être énorme, les premiers vont prendre une distance énorme par rapport au reste de la flotte. L’objectif pour moi est déjà de passer le Pot au Noir et demain on verra le reste. Je surveille les petits camarades dans ma zone, c’est le jeu de la course dans la course. Avec Thomas (Ruyant) on est ensemble depuis un moment… »

Alan Roura – La Fabrique :

« Je fais avancer le bateau du mieux que je peux, on approche du Pot au Noir dans 7 à 8 noeuds de vent arrière. J’arrive à tenir 8 noeuds de vitesse mais voilà deux heures j’étais à 5 noeuds. On sait qu’après le Cap Vert il y a deux ou trois jours un peu galère, mais après ce sera bon. Je m’éclate à fond, on a eu des supers conditions depuis le départ et jusque-là c’est que du bonheur ! Il y a plusieurs courses dans la course, c’est top ! Je suis là avec mon vieux canote et il y a trois bateaux devant… c’est comme un jeu autour du monde sur des bateaux incroyables, avec des risques importants mais ça reste de l’eau et des bateaux, c’est magique ! Je m’organise tranquillement : météo à 8h le matin puis café, toilettes, réglages… les journées sont très vite remplies, elles passent en un rien de temps ! Je me bats en essayant de regagner du terrain sur Romain Attanasio, Kojiro et Rich Wilson, des supers marins. »

Source

Agence Mer & Media.

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