Aux prémices du Pot

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© Kito de Pavant

Les tous premiers effets du Pot au Noir commencent juste à se faire ressentir sur la tête de flotte, toujours emmenée par Alex Thomson. Tanguy de Lamotte, lui, n’est plus qu’à une quarantaine de milles de Mindelo. A l’arrière, Didac Costa bénéficie enfin d’un excellent régime de vent portant.

Nous ne sommes qu’à la fin du huitième jour de course et les premiers entrent déjà dans le Pot au Noir ! Le leader Alex Thomson – avec une trentaine de milles d’avance sur le duo Sébastien Josse-Vincent Riou – est à 400 milles de l’équateur, où le temps de référence établi par Jean Le Cam (10 jours 11 heures 28 minutes) risque fort d’être pulvérisé sous 36 heures.

L’hémisphère sud va se mériter ? Oui si l’on considère que la journée s’annonce délicate, notamment cet après-midi où il faut s’attendre à constater des vitesses inférieures à 5 noeuds pour ceux qui seront les plus impactés. Non, si l’on considère en revanche que la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) présente un trou de souris d’une largeur relativement faible : 120 à 140 milles pour les premiers bateaux. Ce point de passage moins défavorable se situe entre le 27° et le 28° ouest. C’est cette porte d’entrée que visent actuellement les sept premiers bateaux qui tiennent encore dans la même centaine de milles et menés dans l’ordre par Alex Thomson, Sébastien Josse, Vincent Riou, Armel Le Cléac’h, Jérémie Beyou, Morgan Lagravière et Paul Meilhat. Cinq foilers et deux bateaux à dérives droites donc (PRB et SMA). Sébastien Josse est celui qui a le mieux marché ces dernières 24 heures, parvenant à se hisser à la deuxième place.

Est-ce à dire qu’on peut s’attendre à une sorte de nouveau départ dans le Pot au Noir? Ce n’est pas impossible. Surtout quand on constate à 4h ce lundi matin que si Hugo Boss est toujours en tête, sa vitesse a fléchi régulièrement et ne dépasse plus guère les 10 noeuds, alors que seulement 30 milles derrière lui le duo rapproché composé d’Edmond de Rothschild et PRB marche à 14,5 noeuds ! L’effet tampon risque de jouer à fond, d’autant que si Alex Thomson tente de reprendre une partie de son écart latéral vers l’Ouest, ses deux plus proches poursuivants incurvent aussi leur route dans cette même direction… Armel Le Cléac’h, joint ce matin, n’était pas encore touché par les nuages scélérats et rappelait à juste titre avoir eu beaucoup d’avance voilà quatre ans à ce moment du parcours « avant qu’on se retrouve tous ensemble à Bonne Espérance ». Façon de dire qu’absolument rien n’est scellé dans le marbre et que les écarts d’aujourd’hui sont à prendre avec des pincettes. Dans la deuxième partie de flotte, à partir du 15e, la crainte est d’avoir un passage du Pot au Noir beaucoup moins favorable : si la ZCIT venait à s’élargir, gare au phénomène de passage à niveau… mais nous n’en sommes pas là encore. Il faut en tous cas surveiller de prés les prochains pointages, car si la navigation est très agréable en ce moment – mer belle, vent relativement régulier, chaleur et clair de lune – la journée s’annonce complexe aux avant-postes.

Didac Costa, lui, n’a pas à s’inquiéter pour le moment. Au large du Sud du Portugal, le Catalan bénéficie enfin de belles conditions de vent portant soutenu (25 noeuds) et peut avaler les milles sans se poser de questions pour tenter de revenir sur l’arrière de la flotte. Enfin, Tanguy de Lamotte n’est plus qu’à 40 milles de Mindelo et il ralentit volontairement pour arriver de jour, mouiller, et monter dans son mât pour tenter de réparer. Il devrait pouvoir commencer cette opération en fin de matinée.

Ils ont dit

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII)

« J’avance encore relativement bien, entre 12 et 15 noeuds, ça va encore mais on approche du bazar et on se prépare à une journée pas facile. Pour le moment, je profite de belles conditions pour me reposer, au reaching sous génois et grand voile haute. Aux dernières nouvelles, la largeur du Pot au Noir est d’environ 140 milles. On va être rapidement à l’équateur qui est à moins de 500 milles devant et si on peut gratter une journée par ci par là sur les temps de référence, c’est plutôt bien ! En ce qui me concerne jusqu’au Cap Vert c’était parfait, mais depuis j’ai eu un passage où je n’étais pas très bien réglé. Une sorte de petit passage à vide, mais c’est derrière moi, j’ai retrouvé les manettes et ça repart de là. Cela fait partie du jeu, des passages moins bons, les autres en auront aussi… Il y a 4 ans, j’avais pas mal d’avance à l’équateur et au final on s’était retrouvés groupés à Bonne Espérance… Le bateau va bien, le bonhomme idem, j’ai pas mal dormi et bien récupéré. Je pense qu’au lever du jour je vais voir les premiers nuages. »

Bertrand de Broc (MACSF)

« Les conditions sont magnifiques, il y a de la lune, une mer très belle, on navigue en short et tee-shirt. Je passe à 80 milles du Cap Vert. C’est la première nuit un peu calme depuis trois ou quatre jours et là, pour ne rien vous cacher je dormais comme un loir quand le téléphone a sonné. Ce sont de vrais bons moments de la vie du solitaire, vraiment sympa! J’ai un petit souci technique qui m’empêche d’envoyer certaines voiles d’avant, j’ai quelques petits travaux à faire, mais à part ça tout va bien. Je pense que le Pot au Noir n’a pas l’air trop méchant, comme ça à première vue, mais j’attends un peu pour me prononcer parce que je me souviens avoir déjà dit ça et au final être resté encalminé pendant une douzaine d’heures, donc je me méfie ! »

Source

Agence Mer & Media.

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