Le tournoi des dix nations

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© Jean-Marie Liot

De nouveaux horizons s’ouvrent pour le Vendée Globe. La huitième édition, dont le départ sera donné dans six jours, réunit des marins venus de dix nations (un record), dont quatre représentées pour la toute première fois (Japon, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Irlande). Agés de 23 à 66 ans, les neuf marins internationaux présentent des profils très variés et poursuivent des objectifs divers.

Maîtrise de l’anglais exigée sur les pontons du Vendée Globe à Port-Olona. Parmi les 29 skippers qui s’élanceront des Sables d’Olonne dimanche prochain à 13h02, neuf sont étrangers : le Britannique Alex Thomson, le Hongrois Nandor Fa, l’Américain Rich Wilson, l’Espagnol Didac Costa, le Suisse Alan Roura, le Néerlandais Pieter Heerema, le Japonais Kojiro Shiraishi, le Néo-Zélandais Conrad Colman et l’Irlandais Enda O’Coineen. Les trois premiers cités ont déjà participé à l’épreuve (et l’ont terminée), les autres sont des bizuths du Vendée Globe.

Alex Thomson, Nandor Fa et Rich Wilson reviennent

Le Britannique Alex Thomson est le seul skipper non Français à pouvoir raisonnablement prétendre à la victoire dans cette édition 2016-2017. Pour sa quatrième participation, il poursuit un unique objectif : devenir le premier marin étranger à inscrire son nom au palmarès de la plus prestigieuse des courses en solitaire, lui qui est déjà monté sur le podium en 2012-2013. Outre son expérience et son talent, Alex peut compter sur un IMOCA60 de dernière génération, doté de foils, le très chic Hugo Boss. « J’ai un superbe bateau, une équipe solide autour de moi et je me sens en position de force, physiquement et mentalement. J’ai donc toutes les cartes en main pour gagner. Nous n’avons jamais été dans une meilleure position avant le départ d’un Vendée Globe », assure-t-il.
Le Hongrois Nandor Fa, lui, s’engage pour la troisième fois, vingt ans après sa dernière participation. Contrairement à Alex Thomson, il ne vient pas pour la gagne mais pour boucler une deuxième fois le tour du monde en solitaire et sans escale, après sa jolie 5e place acquise en 1993. « Depuis cette édition, j’ai eu une vie normale, comme tous les gens à terre. M’occuper de ma famille était plus important qu’une nouvelle participation au Vendée Globe », raconte Nador Fa. « Mais là, mes enfants ont grandi et sont partis. Je me retrouve avec du temps libre. J’ai donc pris la décision de revenir. Les meilleurs moments de ma vie datent de mes participations au Vendée Globe. C’est le summum de l’art. Je ne veux pas me calmer comme certains retraités. Je garde mes forces et je reste motivé. C’est l’une des épreuves les plus difficiles au monde. Tout sport confondu. Il y a un vrai challenge. »
Le troisième « récidiviste » est originaire des Etats-Unis. Il s’agit de Rich Wilson qui sera à 66 ans le doyen de cette huitième édition. Il revient avec l’objectif réalisable d’améliorer son temps établi en 2009 (121 jours) tout en portant un grand programme pédagogique auprès des jeunes du monde entier.
« J’ai 8 ans de plus que lors de ma dernière participation. Je ne peux pas être aussi fort physiquement. Mon entraîneur me dit que j’ai perdu 5% de mes forces, mais c’est normal avec l’âge », confie-t-il. « Ayant déjà bouclé le parcours, j’éprouve moins de peur et d’appréhension. Mais la course est longue. Cela semble interminable parfois. Nous avons une forte ambition avec notre projet pour les jeunes. Quand les conditions deviendront difficiles, je me motiverai en pensant à eux. »

Didac Costa, Alan Roura : deux bizuths perpétuent la tradition du Vendée Globe en Espagne et en Suisse…
Didac Costa va devenir le quatrième Espagnol à participer au Vendée Globe depuis la création de l’épreuve en 1989. Il succède ainsi à José de Ugarte, Unaï Basurko et Javier Sanso. « J’ai vécu des moments très forts dans les océans Indien et Pacifique lors de la Barcelona World Race (le tour du monde en double, ndr) et c’est pour retrouver ces ambiances si spéciales que je participe au Vendée Globe », explique Didac. « Quand on a navigué dans les mers du Sud, on ne pense qu’à une chose : y retourner ! On y retrouve conditions uniques. On ressent la vraie solitude, on observe des oiseaux qu’on ne voit nulle part ailleurs… C’est magique. Bateau et marin sont à la limite. Et on navigue aux allures portantes et les IMOCA sont conçus pour ça. C’est dans les mers du Sud que ces superbes machines expriment tout leur potentiel. »
Plus jeune participant de l’histoire du Vendée Globe, Alan Roura, 23 ans, n’est pas peu fier de devenir le quatrième Suisse à participer au tour du monde au solo et ainsi de reprendre le flambeau après Bernard Gallay, Bernard Stamm et Dominique Wavre. Alan Roura : « L’histoire entre le Vendée Globe et la Suisse continue. D’autres jeunes marins débarquent et apportent du sang neuf dans la course au large suisse. »

4 bizuths qui représentent leur pays pour la première fois

Les autres skippers étrangers inscrits sont des précurseurs dans leurs pays respectifs. Le Japonais Kojiro Shiraishi s’apprête à représenter pour la première fois tout un continent sur le Vendée Globe. Voilà qui n’est pas une mince affaire dans le cadre de l’internationalisation du tour du monde en solo. Kojiro Shiraishi : « J’ai deux grands objectifs pour ce Vendée Globe. Tout d’abord devenir le premier Japonais, et même le premier Asiatique, à participer et à terminer le Vendée Globe. Le deuxième objectif est de développer cette culture de la course au large en Asie, et de montrer à quel point le Vendée Globe est une course est magnifique ! »
La Nouvelle-Zélande sera également à l’honneur grâce à Conrad Colman (qui dispose de la double nationalité américaine). Le jeune skipper a déjà bouclé deux tours du monde en double et il souhaite réitérer la performance en solitaire. « Je fais de mon mieux pour faire connaître le Vendée Globe en Nouvelle-Zélande. Mais la course est quand même très éloignée. C’est difficile de transmettre le message. Il n’y a pas la culture du large en solo là-bas. Mais j’espère que quand je serai en route, aux abords de la Nouvelle-Zélande, les gens pourront apprécier. »
Autre nation présente pour la première fois : les Pays-Bas, par le biais de Pieter Heerema qui s’élancera à bord d’un plan VPLP-Verdier dernier cri construit à l’origine pour l’Italien Andrea Mura avant que ses sponsors ne jettent l’éponge suite à la crise économique en Italie. « Le Vendée Globe n’est pas très connu aux Pays-Bas, mais avec ma participation, les gens commencent à en parler. J’aimerais bien que cela génère encore plus d’intérêt. On verra peut-être plus de participants la prochaine fois, voire des jeunes qui s’élanceront. J’espère que ceci n’est que le début. Je voudrais bien aider un jeune, mais cela demanderait un engagement total. »
Quant à Enda O’Coineen, il va devenir le premier Irlandais du Vendée Globe. Une consécration pour ce businessman/navigateur qui a beaucoup œuvré pour le développement de la course au large dans son pays. « Je suis très honoré d’être au départ de cette course de rêve avec un bateau qui porte le nom de l’Irlande », se réjouit-il. « Nous portons beaucoup d’enthousiasme et d’expérience à travers ce projet. Nous ne chercherons pas à réinventer la roue, mais nous sommes déjà très impliqués. Notre objectif principal est de mener le bateau en toute sécurité autour du monde dans cette grande aventure ! »

Les neuf inscrits étrangers :

  • Conrad Colman (Nouvelle-Zélande/États-Unis), 32 ans, 1ère participation
  • Didac Costa (Espagne), 35 ans, 1ère participation
  • Nandor Fa (Hongrie), 63 ans, 3ème participation (5e en 1992-1993, abandon en 1996-1997)
  • Pieter Heerema (Pays-Bas), 65 ans, 1ère participation
  • Enda O’Coineen (Irlande), 61 ans, 1ère participation
  • Alan Roura (Suisse), 23 ans, 1ère participation
  • Kojiro Shiraishi (Japon), 49 ans, 1ère participation
  • Alex Thomson (Angleterre), 42 ans, 4ème participation (abandons en 2004-2005 et 2008-2009, 3e en 2012-2013)
  • Rich Wilson (Etats-Unis), 66 ans, 2ème participation (9e en 2008-2009)

Les concurrents étrangers dans l’histoire du Vendée Globe :

  • 1989-1990 : 2 concurrents sur 13 / 3 nationalités au départ
  • 1992-1993 : 6 concurrents sur 14 / 6 nationalités au départ
  • 1996-1997 : 5 concurrents sur 16 / 5 nationalités au départ
  • 2000-2001 : 12 concurrents sur 24 / 7 nationalités au départ
  • 2004-2005 : 7 concurrents sur 20 / 6 nationalités au départ
  • 2008-2009 : 13 concurrents sur 30 / 7 nationalités au départ
  • 2012-2013 : 8 concurrents sur 20 / 6 nationalités au départ
  • 2016-2017 : 9 concurrents sur 29 / 10 nationalités au départ

Source

Agence Mer & Media.

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