L’édition de tous les superlatifs

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© Jean-Marie Liot

La Normandy Channel race 2016 a sacré hier vendredi ses lauréats, au terme d’une édition marquée par d’intenses moments de sport et de régate au plus haut niveau, que résument d’éclatante manière les quelques superlatifs et attributs suivants inspirés de l’épreuve ; plus grand nombre de participants (27), plus petit écart à l’arrivée (2 minutes 49), record de l’épreuve pulvérisé par les vainqueurs, mais aussi par pas moins de 10 concurrents, un podium international à trois nationalités… Autant de raisons qui, ajoutées à un scénario haletant de bout en bout, épicé par les plus extrêmes variations des conditions météos, installent la Normandy Channel race parmi les courses hauturières les plus prenantes et les plus attachantes. Les voiliers de la Class40 y ont fait étalage de tout leur étonnant potentiel, à l’aise et sûrs à toutes les allures, et capables de performances qui feraient pâlir les grands multicoques des années 90. La 8ème édition est ainsi déjà dans toutes les têtes, et les organisateurs donnent rendez-vous à tous les passionnés de belles histoires de mer, de régate et de marins au mois de mai 2017 à Caen.

2 minutes 49 pour l’éternité

Deux Espagnols (Pablo Santurde et Fidel Turienzo), un anglais (Phil Sharp) et trois français, Sam Manuard, Maxime Sorel et Hugo Dalhenne se partagent donc un très envié podium de la Normandy Channel race. De haute lutte, au bout du courage et de l’obstination, les Espagnols du Plan Botin Talès II sont venus à bout du talentueux tandem d’Imerys, le duo Sharp-Manuard pourtant au commandement une grande partie du parcours. Ainsi que de nombreux coureurs l’avaient prédit, la course allait dès le Solent « partir par devant », les riches devenant de plus en plus riches au fur et à mesure qu’ils touchaient en premier les nombreux système météos en développement à chaque point clé du parcours.
C’est à Land’s End, à la pointe occidentale de la Cornouaille anglaise qu’Eole a choisi très tôt ses lauréats, en autorisant les leaders Imerys, Talès II et Solidaires En Peloton – ARSEP à remonter dans un confort très relatif vers la marque de Tuskar rock, au sud est de l’Irlande. La porte de la vitesse et de la glisse se refermait derrière ce trio, et dans une moindre mesure, sur Maxime Sorel et Hugo Dalhenne (V and B), laissant l’ensemble de la flotte aux prises avec un grand coup de vent venu du nord, et qui imposait une terrible session de navigation au près, dans un flux fraichissant pour certain à près de 40 noeuds, et sur une Mer Celtique rien moins qu’effrayante. A ce stade de la course, 6 voiliers se retiraient du jeu, victimes de différentes avaries.
Les leaders enchaînaient eux, sans coups férir, les phases de transition, échappant au gros du coup de vent et à la mer casse bateau. L’émulation aidant, une impitoyable sélection naturelle s’opérait. V and B peinait à tenir le rythme, tandis que Thibaut Vauchel-Camus et Fred Duthil s’épuisaient à mener au maximum de son potentiel un Solidaires en Peloton-ARSEP privé de toute énergie. Aveugles, sans aide à la navigation, ils lâchaient à leur corps défendant mille après mille. Derrière un Imerys toujours remarquablement inspiré à chaque passages stratégique de la course, les Espagnols de Talès II se montraient de plus en plus incisifs. La descente au portant depuis le Fastnet et en direction des îles Anglo-Normandes leur offrait l’occasion de monter le rythme encore d’un ton, et de se préparer à l’estocade. Celle-ci allait survenir au large de Guernesey. Imerys et Talès II étaient alors bord à bord, et à vue. Un dernier empannage stratégique au large de Barfleur, et le plan Botin des sociétaires du Real Club Maritimo de Santander, à la faveur d’un angle de descente dans le vent légèrement favorable, se glissait au commandement et conservait de quelques encablures la tête de la flotte jusqu’à l’arrivée. 2 minutes et 49 secondes plus tard, Phil Sharp et Sam Manuard saluaient avec fair play la victoire de leurs adversaires ; « Ils ont simplement été juste un peu meilleurs que nous! ».

Privés de tout contact avec la terre, malgré leurs tentatives à chaque passage près des côtes, Thibaut Vauchel-Camus et Fred Duthil ne parvenaient à rentrer en contact avec la direction de course. Ignorant de la décision d’enlever la marque de parcours de Guernesey pour raison de sécurité, ils respectaient le parcours initial en glissant au sud de l’île, tandis que la flotte faisait route directe vers la pointe du Cotentin. V and B, auteur d’un fracassant retour, s’emparait de la troisième place qu’il conservait jusqu’à l’arrivée.

Avec l’arrivée ce soir de Palanad 2 de Antoine Magre et Jean Philippe Saliou, seul Le Simple Vé au duo Bertrand Lemée- Philippe Magliulo demeurera en mer, toujours aux prises avec la Mer Celtique, à quelques 300 milles de l’arrivée.

La remise des prix aura lieu demain dimanche à Caen sur le village, quai Vendeuvre à 12 heures en présence de tous les skippers.

Abstract Normandy Channel race 2016 :

27 partants – 6 abandons

  1. TALES II – Pablo Santurde – Fidel Turienz
    Arrivé le 16/09/2016 10:41 en 4j 17h 41m 54s à la vitesse moyenne de 8.40 nœuds.
  2. IMERYS – Phil Sharp – Sam Manuar
    Arrivé le 16/09/2016 10:44 en 4j 17h 44m 43s à la vitesse moyenne de 8.40 nœuds.
  3. V and B – Maxime Sorel – Hugo Dalhenn
    Arrivé le 16/09/2016 11:31 en 4j 18h 31m 56s à la vitesse moyenne de 8.34 nœuds.
  4. SOLIDAIRES EN PELOTON ARSEP – Thibaut Vauchel-Camus – Fred Duthi
    Arrivé le 16/09/2016 12:14 en 4j 19h 14m 39s à la vitesse moyenne de 8.29 nœuds.
  5.  SENSATION CLASS 40 – Marc Lepesqueux – Laurent Pellecue
    Arrivé le 16/09/2016 13:08 en 4j 20h 8m 12s à la vitesse moyenne de 8.22 nœuds.

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