Demain à Caen

Transat, Plymouth, Yacht Race, Sailing, Transat Bakerly, New York

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La Normandy Channel race version expresse livrera dès demain matin son verdict. La légère (11,2 milles) réduction de parcours décidée pour des raisons de sécurité face au coup de vent en approche ne fait que précipiter la progression record de la flotte, toujours emmenée par l’infernal duo Imerys (Phil Sharp – Sam Manuard) – Talès II (Pablo Santurde – Fidel Turienzo). Ces deux voiliers naviguent à vue depuis leur entrée en Manche ce matin. Le passage au large de Guernesey, dans le jardin de Phil Sharp, et le jeu des courants vont sans aucun doute déterminer de l’issue de cette si belle 7ème édition. La bagarre est en effet générale à tous les niveaux de la flotte. On retiendra par exemple le passage au Fastnet hier soir de six bateaux au coude à coude, suivi à un jet de bouée de 4 autres unités. Autant dire que les accessits ne sont, à moins de 24 heures de l’arrivée, absolument pas attribués.

10 bateaux pour une place d’honneur

Les trois zones du Dispositif de Séparation du Trafic (DST) placées de par et d’autres des îles Scilly, à la pointe occidentale de l’Angleterre, ont elles aussi participé à la grande distribution des cartes, à tous les niveaux de classement de la flotte. Les trois leaders emmenés par le duo Sharp-Manuard (Imerys) ont tous choisi un itinéraire différent, slalomant entre ces zones d’interdiction pour rejoindre la Manche. Un jeu stratégique coûteux pour le tandem Vauchel-Camus-Duthil (Solidaires en Peloton-ARSEP) pénalisé de près de 20 milles au sortir des Scilly. Un schéma de course quasiment identique, mais à plus grande échelle s’établit en cette quatrième journée de course pour le reste de la flotte aux prises avec une Mer Celtique à l’humeur décidément bien changeante. Patients dans la pétole, à l’attaque dès la moindre risée, les duos souvent à vue, jettent dans la régate leurs dernières forces, à l’entame des ultimes 300 milles de course. A quelques 80 milles des quatre leaders, ils sont encore une dizaine à ambitionner une place d’honneur. 5ème depuis déjà deux jours, le duo Marc Lepesqueux – Laurent Pellecuer (Sensation Class40) est désormais sous la menace d’un groupe de 5 voiliers d’autant plus agressifs qu’ils naviguent littéralement bord à bord, avec l’émulation qu’une telle configuration suscite. Il faudra cependant ajouter à ce groupe l’étonnant Groupe Setin, plan Rogers de 2007, et qui, aux mains de Manu Cousin et Rémi Aubrun surprend son monde par une navigation toute en simplicité et en efficacité qui les a propulsé hier à la 6ème place du général.

Le vainqueur de la Normandy Channel race 2016 devrait ainsi être connu demain matin vers 9 heures. Jusqu’au bout, l’incertitude règne et une arrivée bord à bord, au terme de 950 milles de course est plus que probable.

Réduction de parcours

En raison des prévisions météo annoncées fortes et pouvant se dégrader (dépression orageuse), de l’état de la mer prévu et du fort coefficient de marée pour le vendredi 16 septembre à la pointe du Cotentin, la direction de course a décidé de modifier le parcours comme suit : la marque de parcours de Guernesey est supprimée. De Fasnet Rock, les bateaux doivent rejoindre directement la ligne d’arrivée devant Ouistreham, soit un réduction minime de 11,2 milles, mais un changement de trajectoire pour la plus grande sécurité des coureurs.

Ils ont dit :

Robert Stanjek – Matouba

« Les deux premières nuits ont été très exigeantes, très physiques. Comme à l’accoutumée, Jorg et moi avons tiré fort sur le bateau. Le vent est tombé depuis l’Irlande. On ne voit plus les autres bateaux. On ne sait pas trop où se trouve la flotte. Nous avons décidé de faire route directe, et espérons rattraper quelques concurrents. Notre bateau est ancien et ne peut rivaliser avec les unités plus modernes, donc il ne sert à rien de tenter des coups impossibles. C’est un peu frustrant pour Jorg et moi… »

Maxime Sorel – V and B

« On a passé Tuskar et on était vraiment mais vraiment contents de quitter ces conditions hyper rudes. On a fait un tout schuss sous gennaker vers le Fastnet. C’était hyper rapide. On a pu se reposer. Premier Fastnet pour Hugo, alors on a immortalisé l’instant. Nous prenons la route la plus courte vers les Silly que nous devrions atteindre dans la soirée. Nous sommes au portant à une vingtaine de nœuds. Nous allons rencontrer deux systèmes dépressionnaires dans les Silly, une dépression qui se trouve au nord de l’Espagne et une autre qui se forme dans la Manche. Ce sera une zone compliquée à négocier avec des vents dans tous les sens et un fort courant. On devrait avoir ensuite un vent de nord qui va forcir progressivement. »

Miranda Merron – Campagne de France

« Juste avant la nuit, après être restés longtemps scotchés à quelques milles du Fastnet, six bateaux ont enroulé la marque dans un même mouvement, avec d’autres bateaux positionnés non loin. Mais seulement six ont pu s’échapper. On a même eu près de 20 noeuds de vent un moment durant la nuit, au portant, dans un nuit noire avec le sillage phosphorescent du bateau et des dauphins torpilles également phosphorescents de temps en temps. Toute bonne chose a une fin et le vent a rapidement disparu, mais pas la houle, qui fait battre les voiles. Brouillard épais, mer miroir, quelques pêcheurs portugais… on se concentre sur la loterie du vent à venir… »

Manuel Cousin – Groupe Setin

« Tout va super bien sur Groupe Sétin et très heureux bien sur de notre position de ce matin du à un positionnement plus favorable sur la route direct mais on ne s’enflamme pas car la météo n’est pas super claire pour les quelques heures à venir. C’est toujours bon à prendre. On fait marcher le bateau à son maximum et on prend beaucoup de plaisir, même au reaching qui n’est pourtant pas le fort du bateau par rapport aux bateaux récents de la flotte. On s’est fait des petites pointes à 20 noeuds hier le long des côte Irlandaises. Un pur bonheur. »

Bertrand Delesne – Teamwork

« Ca glisse pas mal ce matinLe moral est bon après un beau passage du Fastnet hier dont nous avons eu le temps de profiter pour une fois. On a du se prendre une dorsale a ce moment là. Les vents étaient très légers. Ca rentre bien au portant, on a laissé tomber la configuration petit temps pour labourer gentiment le terrain avec nos compagnons… »

Un record à battre

Le 29 mi 2015, le Class40 Bretagne Crédit Mutuel Elite de Nicolas Troussel et Félix Pruvost remportait la Normandy Channel race. Les deux hommes établissaient un nouveau record de l’épreuve en 5 jours, 2 heures, 50 mn et 50s, à la moyenne de 7,86 noeuds. Les leaders actuels de la course sont largement en mesure d’exploser ce record puisque la barre actuelle exige leur arrivée avant demain vendredi 19 heures 50, et qu’on les attend sur la ligne devant Ouistreham dans la matinée.

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