Préparation intensive pour Jérémie Beyou

© Yvan Zedda

C’est la dernière ligne droite avant le grand départ ! Le 6 novembre, Jérémie Beyou s’élancera à l’assaut de la huitième édition du Vendée Globe, son grand objectif avec Maître CoQ. Depuis fin juillet, le skipper travaille d’arrache-pied pour peaufiner sa préparation, entre condition physique à entretenir, nouveau jeu de voiles à tester, avitaillement à préparer. Après avoir reçu ses partenaires à bord de Maître CoQ la semaine dernière, le skipper finistérien entame cette semaine une série de stages à Port-la-Forêt.

Préparation physique intensive

Après des vacances bien méritées passées à Barcelone, Jérémie Beyou a retrouvé sa base de Lorient peu avant la remise à l’eau de Maître CoQ le 25 juillet. L’occasion pour lui de redémarrer un gros bloc de préparation physique en compagnie de son coach, Stéphane Eliot. « Les semaines pendant lesquelles je navigue, j’ai une séance d’une heure le matin, j’ajoute en général une sortie en vélo ou en paddle le soir. Les semaines sans navigation, nous faisons trois à quatre séances hebdomadaires d’une heure et demie. J’en ai bavé les deux premières semaines, mais après, j’ai senti que je basculais du bon côté, la forme est revenue. » D’autant plus que Jérémie a aussi travaillé le foncier, avec notamment une montée du Mont Ventoux à vélo (et sous la pluie !) organisée par l’un de ses partenaires, Champagne de Castelnau, en compagnie du navigateur Christopher Pratt, d’Arnaud Hébert, préparateur au sein de l’Equipe Voile Maître CoQ, et de Stéphane Eliot. « Temps breton sur le géant de Provence ! C’est la troisième fois que je le grimpais, nous sommes tous arrivés au bout par la voie la plus difficile, celle du Tour de France, c’était un moment sympa. »

Un chantier de contrôle

Remis à l’eau le 25 juillet à Lorient, Maître CoQ a été contrôlé de fond en comble pendant le chantier d’été : « Nous avons tout démonté, tout contrôlé, via de nombreuses expertises par ultrasons effectuées par Manu Le Borgne. Il a passé en revue toutes les pièces du bateau, du mât à la coque en passant par la quille, tous les axes et les foils. » Ce chantier a également permis d’améliorer autant que possible le confort et l’ergonomie à bord, avec l’installation d’un siège sur mesure à la table à cartes, l’ajout de rangements, de mains courantes et de cale-pieds. « Nous avons aussi travaillé sur les foils qui font un peu moins de bruit et, au niveau de la fiabilité, sur les puits de foils pour éviter de prendre de l’eau si le bateau tape quelque chose. »

Un nouveau jeu de voiles plus performant

Après une première navigation fin juillet qui a permis de vérifier si tous les systèmes fonctionnaient correctement, Jérémie Beyou et son équipe sont rentrés dans le vif du sujet avec plusieurs sorties thématiques : réglages du mât et des foils, barre sous pilote automatique dans des conditions plus toniques et surtout test du nouveau jeu de voiles, reçu pour la mise à l’eau. Le bilan après un mois ? Très satisfaisant aux dires du skipper : « Les formes sont mieux étudiées, les tissus beaucoup plus intéressants en termes de poids et de raideur. Je pense que nous avons gagné un paquet de chevaux en plus, le bateau est clairement plus véloce. »

Un programme chargé

Après avoir navigué avec son équipe depuis un mois, Jérémie Beyou attaque cette semaine un premier stage avec le Pôle Finistère Course au large de Port-la-Forêt. Deux autres suivront du 19 au 22 septembre et du 4 au 6 octobre. Au programme, une navigation à la journée pendant laquelle les skippers (en plus de Jérémie, sont présents sur ce premier stage Armel Le Cléac’h, Vincent Riou, Sébastien Josse, Yann Eliès, Paul Meilhat et Morgan Lagravière) se testent sur des départs et des petits parcours côtiers, et une sortie de 24 heures qui leur permettra de retrouver des automatismes au large. « Ce qui est intéressant, c’est qu’on se pousse dans ses retranchements dans la façon de mener le bateau et de faire les manœuvres. Cela permet aussi de peaufiner les réglages et de travailler l’aspect stratégie, ce que tu ne fais pas quand tu navigues seul dans ton coin. » Le mois de septembre sera par ailleurs bien chargé entre avitaillement à effectuer, stages météo avec Jean-Yves Bernot au Pôle, conférence de presse à Paris le 14 septembre, Défi Azimut (23-25 septembre), briefings aux Sables d’Olonne… « Le planning est effectivement bien rempli, mais pour l’instant, j’arrive à ménager mes week-ends », conclut Jérémie.

LA VOILE, UN SPORT COLLECTIF

Depuis son dernier Vendée Globe, Jérémie Beyou, dans un souci d’être toujours plus performant, a choisi de structurer davantage son équipe, en nommant notamment à ses côtés l’un de ses amis, Sylvain Hay, directeur de l’Equipe Voile. « Humainement et techniquement, nous avons une super équipe avec tous types d’expériences, de compétences et de caractères », estime ce dernier qui fait les présentations.

Sylvain Hay, 43 ans, Directeur, arrivé le 1er janvier 2013

« En faisant appel à moi qui venais du monde de l’entreprise et non du milieu de la voile, Jérémie m’a donné les clés de la boutique, même s’il participe à toutes les décisions. Je m’occupe au quotidien de la gestion de l’entreprise, c’est du management global : ce qui inclut les ressources humaines, la gestion de projet, les relations avec les partenaires, la logistique. A côté, comme je suis très proche de Jérémie, je suis un peu son « coach mental », mon objectif est qu’il soit le plus serein possible avant de prendre la mer. Je pense que nous formons un bon binôme. »

Pierre-François Dargnies, 31 ans, Directeur Technique, arrivé le 18 août 2014

« Nous avions au départ engagé « Pifou » comme ingénieur bureau d’études, mais quand le poste de Directeur technique s’est libéré début 2015, nous avons choisi de le promouvoir et nous ne le regrettons pas. Il est jeune pour avoir de telles responsabilités, mais il a su prendre la mesure de ce poste. C’est une tête bien faite, un gros travailleur, bien organisé, qui échange beaucoup. Son rôle implique de gérer l’ensemble du chantier du bateau, que ce soit de l’optimisation ou de la maintenance. A ce titre, il est en management direct avec l’équipe, il établit les « job list » en fonction de l’objectif fixé et répartit les tâches entre les préparateurs. Sa formation d’ingénieur lui a permis de s’impliquer de façon conséquente dans le dossier foils, c’était un gros challenge qu’il a su relever. »

Philippe Legros, 41 ans, Responsable Performance, arrivé le 29 juillet 2015

« Philippe, c’est notre cadre performance. De par sa formation de maître voilier, il est responsable de tout ce qui est voiles et gréements. Mais il s’implique dans d’autres dossiers, comme les safrans l’hiver dernier, et s’occupe de tout ce qui est calcul des performances du bateau. Il est très doué dans l’analyse de données. Il a aussi une casquette de skipper, puisqu’il est co-skipper de Jérémie sur les courses en double. C’est un vrai référent pour Jérémie sur le bateau, sa force, c’est son expérience, on sent que c’est un gars qui en a vu, il amène de la sérénité. »

Laurent Arnoult, 35 ans, Préparateur (Expertise Composite), arrivé le 4 mai 2015

« Laurent, même s’il est très polyvalent, est notre expert composite, il s’occupe de toutes les pièces en composite à fabriquer – il a notamment fait le nouveau siège de Jérémie à la table à cartes – mais aussi de tous les petits bobos du bateau. C’est un gros travailleur, engagé, qui habite à Nantes, il fait l’aller-retour tous les jours pour venir à Lorient, voire à Port-la-Forêt. Malgré cela, il n’est jamais en retard, avec lui tout est rubis sur ongle, c’est un vrai professionnel, exigeant avec lui-même, on sait qu’on peut se reposer sur lui. »

Yann Lebreton, 39 ans, Préparateur (Expertise Accastillage), arrivé le 5 novembre 2015

« Yann est notre responsable gréement courant, accastillage, gréement dormant aussi en binôme avec Philippe. C’est le costaud de l’équipe, une masse, on peut dire qu’il envoie physiquement ! Lui aussi est un hyper travailleur, il ne se plaint jamais. Il est passionné par son métier, dès qu’il sort du boulot, il aime bien partager autour d’un verre. »

Arnaud Hébert, 33 ans, Préparateur généraliste, arrivé le 5 janvier 2015

« Arnaud est un touche à tout, il travaille sur différents dossiers et est notamment responsable du contrôle sécurité du bateau. Il est arrivé chez nous pour s’occuper de la préparation du Figaro, l’objectif étant qu’il se forme ensuite sur l’IMOCA. C’est la bonne humeur personnifiée, le mec toujours souriant, il a un très bon esprit d’équipe. »

Florence Bellec, 36 ans, Assistante de gestion, arrivée le 1er janvier 2006

« Florence est la mémoire de l’entreprise, elle est aux côtés de Jérémie depuis qu’il a créé la société. Elle gère la comptabilité et connaît tout le « back-office » du projet en termes administratifs. C’est mon binôme, une personne très sérieuse, précautionneuse, très discrète aussi. »

Philippe Thomas, Prestataire Mécanique et Hydraulique

« Philippe, alias « Fifi la spatule », est un de nos prestataires réguliers, il passe en moyenne deux mois par an chez nous. Il s’occupe du moteur du bateau et des vérins. Il est très connu dans le milieu, il peut tout faire, c’est un bricoleur de génie. Il ne rechigne jamais à la tâche avec sa caisse à outils. »

Source

Isabelle Delaune

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 1 septembre 2016

Matossé sous: 2016-17, Course au Large, IMOCA, Vendée Globe

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