Cette édition 2016 peut engendrer de gros écarts

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© Alexis Courcoux

La Solitaire Bompard – Le Figaro s’élance le 19 juin prochain de Deauville, avec une première étape de 510 milles qui emmènera les concurrents à Cowes (Ile de Wight), en Angleterre. Ce sera la 11e participation d’Alexis Loison qui, fort de son expérience et d’un très bon début de saison, fait partie de la dizaine de marins qui peuvent espérer emporter cette course mythique. Il revient sur le parcours, sa préparation et son état d’esprit à 10 jours du départ.

Tu attaques ta 11e Solitaire de suite, avec de beaux résultats ces dernières années (dont une victoire d’étape il y a 2 ans), quels sont tes objectifs sur cette édition ?

« Mon objectif est clair : je veux terminer sur le podium à La Rochelle (arrivée finale de la Solitaire le 8 juillet prochain). Je me suis classé sixième en 2015 et cela fait trois ans que je suis troisième à mi-course, je pense que j’ai les moyens d’aller me battre devant. »

Justement, qu’as-tu travaillé cet hiver pour pouvoir maintenir cette place de troisième sur la deuxième moitié de course ?

« Dans un premier temps, nous avons bien optimisé le bateau. J’ai notamment changé de mât grâce au soutien d’un nouveau partenaire, Custopol. J’ai également optimisé la forme de certaines voiles avec mes différents maîtres-voiliers, elles m’ont donné entière satisfaction en ce début de saison.
Côté entraînement, j’ai moins navigué en solitaire que les années précédentes mais ma participation à la Transat AG2R La Mondiale avec Gildas Morvan (Cercle Vert) m’a permis de me confronter à une autre façon de naviguer, qui plus est auprès de quelqu’un comme Gildas qui a énormément d’expérience en Figaro. »

En mai, tu remportes la Solo Normandie et tu te classes sixième de la Le Havre Allmer Cup, la saison solo a plutôt bien démarré…

« Oui, je vois que je suis dans le coup, c’est plutôt encourageant à 10 jours du départ de Deauville. J’aborde cette Solitaire plutôt sereinement mais je sais que nous sommes nombreux à avoir envie de gagner ou de faire un podium. Même si je me sens bien sur le bateau et dans ma tête, ce ne sera pas facile pour autant. La Solitaire Bompard – Le Figaro est une course longue et difficile. »

Cette édition fait la part belle aux parcours près des côtes, quels vont être ses pièges ? Comment vois-tu le parcours ?

« C’est un parcours plutôt technique et qui peut engendrer pas mal d’écarts, notamment sur les deux premières étapes. Il peut y avoir de sacrés passages à niveau. Il faudra être dans le coup tout de suite, se remettre constamment en question sur son choix stratégique, large ou route directe plus près des côtes, pour trouver le bon compromis entre le vent et le courant. Je m’attends à pas mal de retournements de situation tout au long des étapes, la vigilance sera de mise en permanence car les changements météo pourront être soudains. Si on est en train de dormir à ce moment-là, on peut vite perdre un quart d’heure parce qu’on n’est pas dans le bon rythme. Etant donné le parcours, il faudra exploiter la moindre bascule, être à l’affût tout le temps. C’est la Solitaire « gagne-petit ». »

Tu as coché une étape en particulier ?

« La première entre Deauville et Cowes me plaît bien ! C’est un coin que je connais : c’était un peu le même type de parcours lorsque j’ai gagné la première étape il y a deux ans. J’aimerais réitérer. D’autant que je ne serais pas surpris qu’il y ait déjà des écarts importants au terme de cette première étape.
Mais il peut aussi y avoir un resserrement général juste avant la ligne d’arrivée car le vent peut être faible dans le Solent (bras de mer qui sépare l’île de Wight et l’Angleterre)… Donc oui, j’ai repéré celle-là ! »

Nous sommes à 10 jours du grand départ de Deauville, quel est ton programme ?

« Cette semaine je travaille encore sur le bateau, je fignole les derniers détails : je vérifie que tous les systèmes fonctionnent bien à bord, j’en démonte certains pour les réviser et être vraiment sûr de ne pas avoir de soucis. Ce n’est pas du gros bricolage, pas de gros chantier, mais plutôt du check-up pour être serein. Lorsque je serai à Deauville (les concurrents arrivent en parade le 10 juin depuis Le Havre), je me concentrerai sur la stratégie et la météo, même si je suis déjà dessus depuis quelques mois pour réviser les points de passage. A partir de maintenant tout va s’accélérer, je profite des derniers moments de calme car nous sommes souvent sollicités lors de la dernière semaine avant le départ, il faut donc réussir à trouver des temps de récupération. Le fait que mon bateau soit prêt me le permettra plus facilement. »

Source

Marie-Astrid Parendeau

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