Bye bye Big Apple !

05-2016, DAY, IMOCA, JOUR, MANHATTAN, MONOHULL, NEW YORK CITY, NEW YORK-VENDEE, New York, OCEAN MASTER, OUTSIDE, SINGLE HANDED, USA

© Amory Ross

Dans un bel ensemble, au près, sous une superbe lumière, les 14 concurrents de ce warm-up du Vendée Globe ont quitté North Cove Marina en parade en guise d’au revoir aux New-Yorkais. Les IMOCA60 sont actuellement en route pour la célèbre bouée d’Ambrose Light* où sera mouillée la ligne de départ de cette toute première édition de la New York – Vendée (Les Sables d’Olonne). Coup d’envoi à 15h30 local (21h30 heure française).

À 17h, heure française, ce dimanche, la flotte des 14 IMOCA60 de la Transat New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) a paradé une dernière fois sur l’Hudson River. Un show exceptionnel entre Manhattan et le pont de Verrazano visible depuis les rives, tandis qu’une centaine de chanceux (partenaires et invités de la course et des coureurs) ont eu la chance de suivre ce cortège exceptionnel sur l’eau.
Après un dernier salut à la Statue de la Liberté, les coureurs se sont dirigés vers la bouée Ambrose Light, à 20 milles (37 km) de là, pour prendre le départ de cette transat ouest-est.

Quand la météo va, tout va

Les skippers avaient le sourire ce matin en embarquant sur leurs engins de course : quand la météo va, tout va ! Les prévisions météorologiques tablent en effet sur un flux de secteur sud puis ouest (portant donc) se renforçant progressivement avec des vents forts attendus mardi : des conditions propices à la vitesse, à la glisse, sur une route presque directe vers les Sables d’Olonne.

Idyllique ? Oui et non.

La puissance de ces bateaux, les accélérations et les coups de frein des foilers vont faire la vie dure aux solitaires. Leur objectif à tous : prendre la mesure de leurs machines et de celles de leurs concurrents, tenir les moyennes les plus élevées possible dans la durée, sans cependant risquer de compromettre leur Vendée Globe.

Qui des foilers et des non-foilers…

Ce schéma météo favorable, sur le papier, aux foilers va-t-il leur permettre de faire franchement la différence sur les non-foilers ? Qui des bateaux sans foils, moins rudes, ou des foilers, plus vifs, réussiront à trouver le meilleur compromis vitesse/préservation du matériel ? Cette transat devrait apporter quelques réponses…
« J’ai hâte de voir ce que va donner cette confrontation. Nous allons avoir des conditions très proches de celles des mers du sud. C’est un bon test pour le bateau, le skipper, les choix techniques… Cela devrait apporter quelques réponses aux questions qui se posent aujourd’hui », commente Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII).

Deux départs en un

L’incessant trafic maritime aux abords de la Grosse Pomme ne permettait pas de donner un départ sous le pont de Verrazano, situé à la sortie de l’Hudson River, dans de bonnes conditions de sécurité. La New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) partira donc d’Ambrose Light, encore un symbole…

Un premier départ a été donné à 11h local (17h en France) devant le One World Trade Center.

Toutes voiles dehors, les IMOCA60 ne pouvaient rendre plus bel hommage à la ville qui a vu partir la toute première transatlantique de l’histoire de la course au large, il y a 150 ans.
Toujours pour des raisons de sécurité, les solitaires étaient accompagnés d’un équipier qui débarquera quelques minutes avant la procédure de départ.

Le coup d’envoi de ce « prélude au Vendée Globe » est programmé à 15h30 heure locale (21h30 heure française). Les premiers concurrents sont attendus aux Sables d’Olonne d’ici 8 à 10 jours.

Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) :

« Ça va être un sprint. Il ne faudra pas avoir de problème technique parce que cela se paiera cash : il n’y aura pas trop d’occasions de se refaire.
Ce sera parfait pour évaluer le potentiel du bateau sur la durée. La course va être courte, le rythme va être hyper élevé. Il faudra faire attention de ne pas dépasser la limite. »

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) :

« Les premières heures de course s’annoncent assez simples : c’est parfait pour se mettre dans le match. Ce sera du portant quasiment jusqu’au bout. Avec des conditions toniques et rapides. J’ai hâte de voir ce que va donner cette confrontation. Il y a du monde, des conditions qui sont peut-être plus favorables aux foilers qu’aux autres bateaux ? On verra ! »

Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir) :

« La météo paraît idéale sur les fichiers GRIB, mais ce sera peut-être différent en mer ! Il peut notamment y avoir des orages ce soir. La toute première partie de la course entre Ambrose Light et Nantucket Bank sera compliquée. Il faudra soigner ses placements et faire les bons choix de voile. Après, ce sera plus facile. »

Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) :

« Tous les vainqueurs potentiels du Vendée Globe sont là ! C’est un privilège énorme de régater parmi eux. J’en rêve depuis longtemps… Mais je dois absolument me qualifier pour le Vendée Globe sur cette course, ce sera aussi ma première course en solitaire sur ce bateau : je vais prendre mes marques et m’assurer que tout est prêt en vue du tour du monde. Le solitaire ne m’inquiète pas, j’ai déjà trois tours du monde en solitaire à mon actif, mais c’est un nouveau bateau, il faut que je le découvre. L’objectif est de ne rien casser, ni le bateau, ni le marin. »

Alex Thomson (Hugo Boss) :

« Sur le papier, la météo s’annonce favorable pour nous. C’est la huitième fois en 13 ans que je viens à New York, à cette période, en bateau, et en général c’est caniculaire. Ce n’est absolument pas le cas cette année, mais c’est une année bizarre météorologiquement parlant…
Nous allons être au reaching, proches de la route directe jusqu’à 7 à 800 milles de l’arrivée. Ça devrait être une très belle course, le plateau est particulièrement intéressant, la confrontation entre foilers et non-foilers va être riche d’enseignements. »

Vincent Riou (PRB) :

« Partir de New York n’est pas simple : c’est un très grand port avec énormément de trafic, du courant… mais la météo est parfaite, avec une brise de sud qui tourne ensuite à l’ouest. La traversée devrait être rapide, peut-être 8 à 9 jours. Il ne devrait pas y avoir de vent trop fort.
Cela va permettre de voir de combien les foilers sont plus performants et sur quelle durée ?… »

Sir Keith Mills, Fondateur et Président d’OSM (Open Sports Management) :

« La New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) marque une nouvelle étape dans la course au large en solitaire en IMOCA60. Sur une course qui principalement se dispute au portant, nous allons voir des foilers capables d’aller à plus de 30 nœuds… Il n’est pas impossible que le record de vitesse soit battu. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. C’est un point de passage obligé pour notre sport et, au regard de la taille et de la qualité de ce plateau, il semble que l’IMOCA Ocean Masters se porte bien ! »

Yves Auvinet, Président du Conseil Départemental de Vendée et de la SAEM Vendée, organisatrice du Vendée Globe :

« Bravo à l’équipe d’OSM pour l’organisation de cette dernière course qualificative pour le Vendée Globe. Ce magnifique départ au pied des tours de Manhattan promet d’être fabuleux, avec 14 IMOCA dont les principaux favoris du Vendée Globe ! Je leur souhaite bon vent et suis déjà impatient de les revoir en Vendée où nous leur préparons une belle fête d’accueil, comme nous en avons l’habitude. »

 

* La bouée Ambrose Light
C’est le point de départ de tous les records de l’Atlantique Nord d’ouest en est. La bouée Ambrose Light marque le point de convergence de plusieurs routes maritimes à la sortie de la baie de New York est aujourd’hui une bouée lumineuse (ALSN6).
Dès 1823 ce « carrefour » était matérialisé par un bateau phare, remplacé en 1967 par une « Texas Tower » (tour – plateforme) qui pouvait même accueillir un hélicoptère… Une structure plus légère l’a remplacée en 1999. Abîmée par de nombreuses collisions elle fut démantelée en 2008.

Source

Isabelle DELAUNE

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