Une Calanques Classique dans le vent !

© Pierick Jeannoutot

La 8e édition de la Calanques Classique a encore proposé un décor incroyable pour une navigation de rêve avec un grand soleil et du vent ! A travers ce rendez-vous, la Société Nautique de Marseille a rendu un bel hommage au patrimoine environnemental des calanques et au patrimoine flottant des voiliers de tradition.

Du portant et encore du portant ! On pourrait résumer aussi succinctement les conditions de navigation de cette calanques classique, tant Eole a offert de belles conditions de course aux 25 bateaux engagés.

C’est d’abord un petit mistral qui a envoyé les bateaux de la 8e Calanques Classique à La Ciotat, dès le premier jour et enfin un bon vent de sud-est qui les a ramené à Marseille ! Sous un soleil quasi estival, l’ensemble de la flotte a pu profiter d’un paysage de rêve tout en s’offrant trois journées de bagarre entre gentlemen. N’est ce pas Bruno Troublé, fidèle de la Calanques Classique ?

« Je suis toujours content de naviguer sur des classiques, et sur Jour de Fête, notamment. Il y a une forme d’éducation, une certaine élégance. C’est plus cool et plus convivial mais tout aussi sérieux et agressif que la voile moderne… »

Cette 8e édition fut l’occasion de voir de beaux bateaux et des marins de talent ici et là, comme Marc Emig, le local, Bertrand de Broc, content de s’offrir un trip dans les calanques entre amis, avant de prendre le large autour du Monde et en solitaire dans quelques mois sur le Vendée Globe et une multitude de passionnés de « navigation plaisir ».

Exemple, sur Mataki Terani. Le sourire ne quitte pas les trois membres de l’équipage, ravis d’échapper à la grisaille parisienne le temps d’un week-end. Hervé Fradet, professeur de philosophie à Sciences-Po Paris navigue avec ses deux filles de 13 et 17 ans, Rose et Agnès, et manœuvre un bateau qu’il qualifie lui-même d’«émouvant» :

« Ce bateau, qui vient chercher ses origines dans les barques grecques, a été conçu par un américain, John Hanna. C’est donc la Méditerranée avec le point de vue de l’Amérique, le pointu vu à travers l’Atlantique. Il a été conçu en 1929, l’année de la grande crise, et je l’ai acheté à mon tour pendant la crise financière : une manière de protester ! »

sourit-il. Et sur l’eau ?

« Nous tenons beaucoup à notre place traditionnelle de bons derniers, et nous l’avons fort heureusement conservée. »

Il y a des derniers souriants. Il y a également des malheureux, souriants ou pas ! Sur Irene VIII, Thomas Roche et ses coéquipiers ne boudent pas leur plaisir de cette deuxième place derrière l’imbatable Jour de Fête, mais se retrouvent pieds nus, en ce dimanche soir.

« On s’est fait chaparder la corbeille à chaussures à La Ciotat »

raconte-t-il avec un petit sourire, mais pieds nus.

Moins de chance pour Thistle, qui démâte à l’occasion de ce retour musclé vers Marseille. L’équipage du plus petit et plus ancien bateau de la flotte fait grise mine, après deux journées de rêve.

« C’est un bateau très physique, mais quel bonheur ça a été, cette navigation. Entre le décor et le temps, c’était parfait et nous sommes ravis. »

Et sinon ?

Sinon, la vraie surprise de cette Calanques Classique est la (seulement) 2e place de Sonda, invaincu sur ce terrain de jeu, depuis quelques années. La palme revient à Windhover d’Olivier Poullain qui interrompt ce règne. De son côté, Jour de Fête (Elise Garcin) enchaîne les succès, année après année, en Marconi 2. Kertios 3 (Franck Bourriot) et Nin (Yves Laurent) sont les autres vainqueurs de cette 8e édition.

Le bilan de Raymond Lamberti (Président de la Société Nautique de Marseille) :

« Nous devons offrir ce spectacle au public ! »

« La 8e Calanques Classique s’achève avec une belle dernière journée de navigation au portant. Cette édition est un bon cru avec une météo exceptionnelle. J’ai pour habitude de dire qu’une régate est une réussite si le vent est au rendez-vous et ce fut le cas avec un mistral de 10 à 15 nœuds, le premier jour, pour rallier La Ciotat. Un joli parcours, le deuxième jour, qui a amené les concurrents jusqu’à Bendor et l’Ile Verte, avec peu d’air, mais un parcours très tactique. Et enfin aujourd’hui, un retour sur Marseille, au portant, avec un vent de sud est établi et des pointes à 25 nœuds.

Le seul bémol de cette 8e édition est que les bateaux n’aient pas pu être rassemblés en un seul et même lieu. D’ailleurs, j’en profite pour remercier Monsieur Pariente, responsable de la capitainerie du port de La Ciotat, car à deux semaines de l’événement, on ne savait même pas si les bateaux allaient pouvoir être accueillis dans le Port…

Je tiens également à remercier l’ensemble de nos partenaires et notre équipe de 15 bénévoles sans qui la Calanques Classique ne se porterait pas comme un charme.

Je souhaite vivement qu’en 2017 ce problème de places soit réglé et que nous pourrons réunir l’ensemble des bateaux en un même endroit dans le port. Nos bateaux représentent une vitrine patrimoniale exceptionnelle des voiliers de tradition et nous devons absolument offrir ce spectacle au public. »

Les classements généraux :

Epoque Aurique (3 courses, 3 retenues)

  1. Nin (Yves Laurent)
  2. Lulu (Manuel Bernard)h

Classique Marconi (3 courses, 3 retenues)

  1. Kertios 3 (Franck Bourriot)
  2. Palynodie (Patrick Teissier)

Groupe Marconi 1 (3 courses, 3 retenues)

  1. Jour de Fête (Elise Garcin)
  2. Irene VIII (Thomas Roche)

Groupe Marconi 2 (3 courses, 3 retenues)

  1. Windhover (Olivier Poullain)
  2. Sonda (Eric Leprince)

Source

Raphaël Mira

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 23 mai 2016

Matossé sous: Calanques Classiques, CIM, Classic

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