6 jours, 3 formats et bien des espérances en baie du Havre !

© Alexis Courcoux

J-1 avant le début des hostilités : la Le Havre Allmer Cup ouvre le ban ce lundi par une après-midi de parcours techniques. Débute pour les 22 solitaires engagés une course aux points qui courra jusqu’à samedi. La première épreuve du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire est également une excellente remise à niveau pour quelques ténors qui font leur retour sur la Classe Figaro Bénéteau.

Tout à la fois bateau école et support référent de la course au large, le Figaro Bénéteau 2 est un monotype sur lequel on apprend et réapprend à naviguer en solo. L’ouverture du Championnat de France est l’occasion de faire ses gammes pour les bizuths, comme Justine Mettraux (TeamWork) ou Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM), ou de les refaire, pour Anthony Marchand (Ovimpex –Secours Populaire) par exemple, qui a découvert l’an dernier le monde rugueux de la Volvo Ocean Race avec l’équipage espagnol Mapfre. Il a manifestement retrouvé la poignée des gaz : il vient juste de remporter la Solo Maître-Coq. C’est également le cas d’Erwan Tabarly (Armor Lux) après une saison en Diam 24 et comme équipier d’Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) sur la Transat Jacques-Vabre (2e en Imoca).

Bien revenus, les revenants ?

L’année 2016 est également marquée par le retour de Nicolas Lunven (Generali), vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2009, à 27 ans, et qui a ressenti le besoin d’aller engranger des milles sur d’autres supports. Pendant deux ans, le soliste de Generali a emmagasiné de l’expérience en naviguant en Imoca et en VOR 70. « J’ai tiré quelques enseignements intéressants de mes expériences sur les gros bateaux, mais pas seulement. J’ai appris sur l’anticipation, la navigation et la stratégie, mais on peut aussi perdre en finesse et en réactivité. Heureusement, j’ai aussi navigué sur des plus petits bateaux, comme le Diam 24 et le Moth à foil. » Nicolas Lunven s’estime donc « en réapprentissage. Le fait d’avoir eu mon bateau très tard (samedi 21 mai) m’a privé d’une semaine d’entraînement. Ce n’est pas si mal : même si je compte courir à fond la Le Havre Allmer Cup, ma priorité reste ma préparation, ce qui me permet de ne pas complètement focaliser sur les résultats ».

Bizuth de la Le Havre Allmer Cup, Corentin Douguet a repris le cours de sa carrière en Figaro l’an dernier après trois ans marqués par le Tour de France à la Voile. Le Nantais a dans le collimateur le titre de Champion de France. Pour la première fois depuis 2006, le skipper de Sofinther – Un maillot pour la vie disputera en effet les trois étapes au programme. « La Le Havre Allmer Cup a une vraie valeur dans mes objectifs, prévient Corentin. L’enchaînement des petits parcours est aussi l’occasion de prendre des repères sur les manœuvres et les départs. C’est mon petit point faible en général sur la Solitaire Bompard Le Figaro, qui m’oblige à cravacher pour remonter ». Corentin Douguet, qui est déjà monté à deux reprises sur la troisième marche du podium de la Solitaire du Figaro, en 2007 et 2010, suit également un rêve qui l’anime : disputer le Vendée Globe 2020. Une quête qui passe également par l’étape havraise et des performances en Figaro.

Tous à l’heure… finalement

Comme promis, les Figaro Bénéteau 2 qui rentraient de Saint-Barth par cargo ont été débarqués samedi. Jusqu’en début de soirée, les grutiers du port du Havre se sont démenés pour, précautionneusement, remettre à l’eau les monocoques. « Je tiens vraiment à remercier les services portuaires havrais, qui ont tout fait pour qu’on puisse commencer à récupérer nos bateaux dans les meilleurs délais », soufflait Gildas Morvan.

Dans un vent de noroit annoncé d’une dizaine de nœuds, les 22 solitaires en découdront dès 14 heures sur un parcours construit (un parcours banane) et un parcours côtier. Une longue journée s’annonce à la veille du coup de canon de la Grande Course. Mais, au fait, comment ça marche ?

Mode d’emploi

La Le Havre Allmer Cup, c’est six jours de course, trois exercices différents et autant de coefficients. Les épreuves se scindent en deux groupes : les parcours techniques et la grande course.

Les parcours techniques :

  • Dates : lundi 23 mai, jeudi 26, vendredi 27, samedi 28
  • Deux formats : parcours construits et parcours côtiers

L’intention de Francis Le Goff, le directeur de course, est de faire courir au moins deux parcours par jour, avec un parcours construit (parcours banane) et un parcours côtier. Le programme sera susceptible d’évoluer jour après jour, et même heure par heure si le vent se fait changeant ou trop discret. « Nous organiserons les parcours construits si nous sommes certains que le vent est établi. Si ce n’est pas le cas, nous mettrons en place des parcours côtiers, qui présentent l’avantage de proposer forcément des allures intéressantes pour les skippers. Si le vent change sur un parcours construit, nous aurons la possibilité de modifier les allers-retours pour conserver le bon axe au vent ».

Parcours construits :

  • Coefficient : 1
  • Durée : 1h30 à 1h40 d’effort
  • Format : deux allers-retours entre deux bouées

Parcours côtiers :

  • Coefficient : 2
  • Longueur : sept parcours ont été anticipés. Ils font entre 20 et 40 milles, avec une possibilité offerte à l’organisation de course de renvoyer le peloton vers la ligne d’arrivée depuis n’importe quelle marque de parcours.

La Grande Course :

  • Date : mardi 24 mai, départ 11 heures
  • Coefficient : 3
  • Parcours : 117 milles

Source

Marie-Astrid Parendeau

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