A quelle sauce seront mangés les Figaristes ?

© Michel Grimaud

A quelques jours du départ de Granville ce jeudi 12 mai à 14h30, quatre possibilités de parcours sont prévues afin de s’adapter aux conditions météorologiques que les solitaires pourraient rencontrés pour rallier Le Havre d’ici samedi soir.

Du plus court (n°3) d’environ 143 milles nautiques au plus long (N°4) qui avoisine les 323, Benoît Charon nous décrit en quelques mots la course prévue :

« Le départ sera une classique. Granville est désormais bien connu des figaristes, un peu plus de 200 milles à parcourir, des coefficients de marée modérés, les conditions météo seront les juges de paix de l’affaire.

 

Le premier bord emmènera en début d’après midi la flotte vers l’Ouest ; une formalité d’une trentaine de milles et la bouée Banchenou qui, bien souvent, révèle l’homme ou la femme en forme en ce début de course. Il faudra faire attention aux petites embûches habituelles sur la zone : algues et casiers fleurissent en sortie de grande marée. On tourne à droite vers Guernesey, la soirée s’annoncera belle on en est sûrs, cinquante milles séparent la côte bretonne de l’Ouest de Guernesey.

 

Il faut y laisser les Hanois à tribord, éviter les quelques roches qui débordent vicieusement au près du phare. Ce sera dans la nuit sans doute, sauf en cas de brise bien établie de secteur Sud, et dans ce cas une galopade qu’affectionnent les skippers…

 

On ne passera pas dans le Raz Blanchard cette année. La route contourne les Casquets (figure emblématique de La Solitaire), Aurigny, la pointe Nord-Ouest du Cotentin avant un passage obligé en Rade de Cherbourg-en-Cotentin.

 

La nuit aura certainement fait un premier tri mais la messe ne sera pas dite. On a vu ainsi des concurrents, en tête, déraper à l’entrée de la passe de la rade sous l’influence du courant, d’un calme soudain… Et d’un peu de fatigue !

 

On atteindra ensuite les deux tiers de la course en passant le Raz de Barfleur. Et si la partition est assez simple jusque là, attention : car en cas de vents instables, la Baie de Seine peut être un redoutable arbitre. Courants influencés par la sortie du fleuve, brises thermiques incertaines… Quelques-uns pourraient être joueurs et bouleverser, avec un peu de réussite, un classement qu’on croyait jusque là établi !

 

Cette arrivée au Havre sera une première pour la Solo Normandie. Et peut-être un final haletant. Sous la pointe de la Hève, où devrait être mouillée la ligne d’arrivée, le courant est fort, la Seine est proche qui y déverse ses eaux limoneuses, la falaise est haute…

 

Les derniers milles, avec les yeux qui se ferment tout seuls, deux jours de course dans les bottes, seront sans doute très exigeants, physiquement comme moralement.

 

Un beau parcours. Avec une énorme incertitude quant à sa durée. Pour le moment, pas de dépression ni de vent soutenu à l’horizon. Si le vent venait à s’étoffer ou à basculer pour des allures plus portantes, les premiers pourraient arriver dans la nuit de vendredi à samedi. Mais la météo. prévoit pour le moment à 10-15 nœuds de secteur Nord et Nord-Est, donc une flotte au près, et une fin de course marquée par un vent mollissant. L’alternance de mer ouverte et d’îles ne favorise pas le développement des brises, et les organisateurs devront suivre pas à pas la flotte pour être sûrs qu’elle rallie les eaux havraises avant le samedi soir…”

Source

Juliette Orjollet

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