Une transat toujours plus engagée

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© Jean-Marie Liot

François Gabart (Macif) qui s’envole, au propre comme au figuré ; Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) qui creuse ; Isabelle Joschke (Generali-Horizon Mixité) qui marque les esprits ; et Gilles Lamiré (French Tech Rennes-Saint Malo) qui prend la tête sur la longue route du Sud. Ce dimanche matin sur The Transat bakerly, des leaderships se dessinent aux quatre coins de la flotte éparpillée en long et en large sur l’Atlantique. Pour tous, les sensations fortes et l’adrénaline sont garanties sur cette traversée océanique au scénario météo atypique, mais qui n’en tient pas moins toutes ses promesses en termes d’engagement et d’exigence maritime.

Honneur aux plus grands et aux plus rapides qui traversent l’océan à pas de géants. A l’aube du 6ème jour de course François Gabart (Macif) et Thomas Coville (Sodebo) mènent toujours grand train dans des conditions de rêve. Les deux compères ont désormais entamé leur remontée vers l’arrivée. François Gabart (Macif), qui a pris les devants à la faveur d’un léger décalage dans le contournement de l’anticyclone et plus rapide de 5-6 nœuds affiche désormais143 milles d’avance sur son poursuivant immédiat et 265 milles sur Yves Le Blevec (Actual). Ce dernier, aux premières loges pour apprécier la bataille navale qui oppose ses prédécesseurs, ne démérite pas sur cette première course en solitaire à bord d’un engin 30 mètres de long. Il peut d’ailleurs se féliciter de reprendre du terrain sur une route un peu plus courte qui lui permet de ne rien lâcher à la barre de son trimaran plus ancien et moins véloce.

Pour tous les dix-huit concurrents des trois autres classes, le passage de la dernière tempête qui a affolé les speedomètres (rafales à près de 60 nœuds) et levé une mer démontée (jusqu’à 7 mètres de creux), la Transat Anglaise a pris une nouvelle tournure. « Il y a un avant et un après », comme le confirme Thibaut Vauchel Camus (Solidaires en peloton-Arsep) dès les premières phrases d’un carnet de bord qui ne manque pas de sel, où il raconte avec beaucoup d’humour cette dépression sans concession qui leur en a fait voir de toutes les couleurs dans des surfs qu’ils ne sont pas prêts d’oublier (voir l’article “Skippers de nuit” ).

« Avec Gilles, nous n’avons pas la même stratégie. C’est un beau cas d’école. On verra dans quelques jours. Gilles est sur une autoroute aujourd’hui. Le jeu existe toujours. Il y a du près musclé à venir. Ça ne sera pas d’un confort extraordinaire. Ça reste une course compliquée. » Lalou Roucayrol (Arkema)

Du côté de la Class40, une chose est sûre, un petit groupe de quatre bateaux, qui a cherché son salut au Nord de ce virulent système, sur sa face où il était supposé être le moins hargneux, se détache. Force est de constater que Phil Sharp (Imerys) et ses poursuivants, qui connaissent tous leur lot de pépins (problème de grand voile pour Thibault Vauchel Camus, pénalité de 6 heures pour Phil Sharp qui a traversé le DST d’Ouessant la première nuit de course, etc.), la course repart de plus belle. Au sein de ce carré d’as, réuni en 50 milles alors qu’il reste plus de 1900 milles et dix bonnes journées de mer pour rallier New-York, la bataille promet de redoubler d’intensité.
Pas de chance en revanche pour Armel Tripon (Black Pepper / Le Ptits doudous par Moulin Roty), particulièrement malmené dans la tempête. Il se déroute vers Açores pour réparer la somme de soucis techniques qui s’accumulent (problème d’aérien, voile déchirée et souci de recharge d’énergie) et ne lui permettent plus d’espérer traverser en toute sécurité. Il espère rallier Horta demain matin.

Chez les IMOCA, taillés pour le tour du monde, la course n’a en revanche jamais perdu ses droits. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) et Vincent Riou (PRB) démontrent une fois encore qu’ils maîtrisent tout l’art et la manière de régater au meilleur niveau sur les grands espaces océaniques. Depuis 48 heures, si ce premier prend un peu ses distances à bord de son « foiler » au potentiel plus que prometteur, on peut compter sur son poursuivant immédiat, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, pour ne rien lâcher. « Ça sera compliqué jusqu’au bout, il est coriace », confirme Armel.

Enfin, chez les Multi50, c’est au niveau de la stratégie que la course promet de maintenir le suspense avec deux duels par routes opposées et interposées. Les dernières heures de course sont marquées par le changement de leader dans cette catégorie. Gilles Lamiré (French Tech Rennes Saint-Malo) – qui a parcouru 473 milles ces dernières 24 heures contre 205 milles pour Lalou Roucayrol qui se bat comme un beau diable sur la route cabossée par le passage de la dépression – a logiquement pris les devants. Preuve s’il en est que le débat Nord/Sud, même dans le contexte de cette Transat bakerly pleine de surprises et de rebondissements, est finalement toujours d’actualité.

Source

The Transat

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