Le suivi médical, nécessaire et efficace

2014-15, Alicante, Medical trainning, Volvo Ocean Race

© Ainhoa Sanchez/Volvo Ocean Race

Engagé dans la Transat Saint-Barth – Port-la-Forêt, Sébastien Josse a réalisé une superbe course à la barre de l’IMOCA Edmond de Rothschild, s’octroyant une victoire sans appel avec près de 800 milles d’avance sur son dauphin. Le Pôle Finistère Course au Large tient évidemment à saluer la performance. De fait, c’est là que le skipper effectue sa préparation, participant à la fois aux différents stages d’entraînements sur l’eau, de préparation physique, de préparation météo … et de formation médicale. Car c’est, en effet, bien au-delà des aspects purement sportifs que la structure accompagne ses coureurs. Au travers de l’accident de Paul Meilhat, également membre du Pôle, on a d’ailleurs pu se rendre compte de l’importance et de l’efficacité du système de suivi médical mis en place.

Arrivé hier soir après un peu plus de dix jours de mer, Sébastien Josse a décroché une victoire bien méritée dans la Transat Saint-Barth – Port-la-Forêt. « Il a réalisé une course remarquable. Terminer avec près de 800 milles d’avance – soit environ 1 500 kilomètres – sur son poursuivant direct, c’est énorme. Sur un parcours de 3 400 milles, cela signifie qu’il est allé presque 25% plus vite ! », note Christian Le Pape, le Directeur du Pôle Finistère Course au Large qui comptait trois coureurs au départ de la course, le 6 décembre dernier. « Morgan Lagravière a montré qu’il était bien dans le match avec d’être confronté à une avarie de tige de vérin de quille à bord d’un bateau qui n’est pas le sien. Contraint de faire une escale à Horta, aux Açores, le but reste pour lui, de se qualifier pour le Vendée Globe. De son côté, Paul Meilhat était en deuxième position avant de se blesser et d’être évacué. Nous sommes évidemment très tristes pour lui mais rassurés de savoir que ce n’est pas trop grave », a expliqué le cadre technique dont la structure accompagne les marins de manière globale, comme cela a justement pu, une nouvelle fois se vérifier lors de l’accident du skipper de SMA. « Lorsqu’ils sont en course, les coureurs sont suivi 24h/24 par le médecin du Pôle, ce qui permet d’avoir une vraie réactivité. De fait, ce médecin connaît parfaitement les dossiers médicaux de chacun, il a composé avec eux la pharmacie du bord et est capable de donner un avis pertinent puisqu’il sait les contraintes spécifiques liées à l’environnement lorsque l’on est en mer », détaille le Directeur du Pôle qui collabore depuis maintenant six ans avec le Docteur Laure Jacolot.

Les marins en mer : les yeux et les mains des médecins

Cette dernière accompagne les navigateurs de la structure Finistérienne dans leur suivi médical réglementaire, un suivi obligatoire pour tous les sportifs de haut niveau en France qui impose un minimum de deux examens par an. « Il s’agit là de consultations préventives, de dépistage de pathologies qui pourraient exister », détaille le médecin du sport dont la casquette d’urgentiste est également mise à contribution pour tout ce qui concerne la prise en charge en mer et la formation. En effet, pour ceux qui ne le savent pas, les coureurs au large doivent (re)passer tous les cinq ans leur premiers secours mer (PSM) afin d’être au point sur les premiers secours, chose indispensable pour tous types de courses, de la régate côtière à la transatlantique. Mieux, avant de s’élancer pour un tour du monde, ils ont l’obligation de suivre une Formation Médicale Hauturière (FMH). « Les marins doivent savoir tout gérer, du traumatisme à la bronchite, en passant par la petite coupure, l’arrêt respiratoire, l’hypothermie, l’intoxication alimentaire et le reste. Lorsqu’ils sont en mer, ils sont à la fois patient, infirmier et médecin, sous couvert d’un contrôle professionnel. En fait, ils sont à la fois nos yeux et nos mains », commente Laure Jacolot qui reste donc en veille H24 pendant des épreuves telles que la Transat Jacques Vabre, la Route du Rhum et le Vendée Globe.

Anticiper et prévenir autant que possible

« Tout ce que nous pouvons faire ensemble en amont est très important. J’ai coutume de dire qu’il vaut mieux anticiper que de faire du soin. C’est pour cette raison que j’insiste énormément sur la prévention », poursuit le médecin qui accompagne les skippers dans leur préparation, en particulier les plans de la forme physique, de la nutrition et du sommeil. « La gestion de l’humain est finalement un concept assez nouveau pour les skippers. Pendant longtemps, la technologie et la mécanique constituaient les axes prioritaires de leur préparation. Reste qu’ils ont aujourd’hui bien compris que sur des bateaux aussi puissants que les leurs, la contrainte physique est de plus en plus importante. Si le corps ne suit pas, ça ne fonctionne pas. En cas de pépin, si l’on est affuté physiquement, les conséquences sont moindres. On peut notamment imaginer, dans un cas comme celui de Paul, que quelqu’un de moins bien préparé se serait fait bien plus mal », déclare t-elle, rappelant qu’à terre, c’est avant tout un travail d’équipe, citant en l’occurrence les nombreux référents qui l’aident dans sa tâche, à savoir les kiné, les ostéopathes, les préparateurs physique et autres. « Nous tous, nous connaissons bien nos interlocuteurs, ce qui les rassurent lorsqu’ils ont confronté à un problème. Nous savons qu’ils sont dans une logique de performance et nous faisons en sorte de trouver les meilleures solutions pour ça. De plus, nous savons qu’à bord d’un bateau, ça bouge, et que le temps de prise en charge n’est pas le même qu’à terre. Lorsque l’on travaille avec les marins, il faut savoir penser différemment et anticiper », a conclu Laure Jacolot.

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Rivacom

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