Premières heures dans l’Océan Indien

  • © Yann Riou
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Après son entrée dans l’océan Indien cette nuit à 5h04 (heure française), seulement 12 minutes après Banque Populaire V, le détenteur du record, le maxi-trimaran Spindrift 2 entame ses premières heures de navigation dans les mythiques mers glaciales du Sud. Les éléments ne sont pour le moment pas si féroces (une eau à 6 degrés, une température extérieure à 8 et un vent soufflant autour de 18-20 nœuds) mais les conditions à venir s’annoncent plus sportives pour l’équipage et plus délicates côté stratégie. Il va falloir affiner la trajectoire en tenant compte de la présence d’icebergs au niveau de l’archipel des Kerguelen et la venue d’une dépression tropicale descendant rapidement de Madagascar. Les choix de route seront déterminants pour le maintien de l’avance sur le temps de référence qui s’élève ce soir à plus de 170 milles. Un peu de répit donc pour les marins emmitouflées de la tête au pied qui, pour l’heure, bénéficient toujours de l’affluence du front dépressionnaire qu’ils ‘surfent’ depuis l’Argentine.

Jour 13 – 16h00 GMT

  • 173 milles d’avance sur Banque Populaire V
  • Distance parcourue depuis le départ : 8 326 milles
  • Vitesse moyenne sur 24 heures : 30,5 nœuds
  • Distance parcourue sur les dernières 24 heures : 732 milles

Yann Guichard contacté par téléphone peu avant l’entrée dans l’océan Indien :

« Il fait un petit peu froid parce que nous sommes en train de descendre vers le Sud, mais tout se passe bien à bord de Spindrift 2. Depuis trois jours, nous sommes en avant d’une dépression partie d’Argentine avec du vent soutenu : c’est un peu comme si on surfait sur une vague. Mais nous n’avions pas le droit de tomber parce qu’on loupait alors le train vers le cap de Bonne-Espérance et on perdait au moins une journée sur le temps de référence établi en 2011… Hier (jeudi), nous avons parcouru près de 1 500 kilomètres en 24 heures (827 milles entre le 02/12 et le 03/13 à 13h TU, mieux que Banque Populaire V dont la meilleure journée sur ce tronçon était de 812 milles) : c’était assez sportif, mais ce soir, cela s’est un peu calmé. On descend encore en latitude pour aller chercher un autre système météo. »

 

« Nous sommes déjà par 46°Sud et l’eau n’est plus qu’à 6°C… Et dans quelques heures, elle sera à 2-3°C ! Les 24-48h qui arrivent sont assez importantes d’un point de vue stratégique parce qu’il y a pas mal d’icebergs et il faut que nous descendions encore jusqu’au 52°Sud. Nous avons des images satellites qui nous permettent de les détecter, mais on ne voit que les grosses glaces dérivantes qui font plus de cent mètres de long. Mais cela signifie qu’il y a des growlers autour (des blocs de quelques dizaines de mètres de diamètre, voir moins). Donc lorsque nous détecterons un gros iceberg, nous allons nous donner une marge de sécurité pour ne pas traverser ces zones dangereuses. »

 

« Cela ne va pas être facile ces cinq prochains jours : du froid (2-3°C), du vent modéré, mais une veille permanente par crainte des icebergs. Nous avons des lunettes à infrarouge qui permettent de voir les glaces à quelques centaines de mètres, mais nous avançons tout de même à près de 60 km/h. »

 

« Banque Populaire V (le détenteur du Trophée Jules Verne) était allé très vite dans l’océan Indien et même si nous avons un peu de retard au Sud de l’Australie, nous savons que nous pouvons virtuellement le rattraper parce qu’il avait perdu près de deux jours dans le Pacifique… Nous passons le cap de Bonne-Espérance quasiment dans le même temps que nos prédécesseurs, après environ douze jours de mer : Spindrift 2 est quand même une machine exceptionnelle pour avaler l’Atlantique en si peu de temps ! »

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Spindrift racing

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