Banque Populaire VIII, 2ème monocoque IMOCA

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Le deuxième monocoque IMOCA a franchi la ligne d’arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre à 21h 59’ 09’’ (heure française). Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly ont donc mis 17 jours 08 heure 29 minutes 09 secondes à la vitesse moyenne de 12,97 nœuds sur le parcours théorique de 5 400 milles (10 000 km) entre Le Havre et Itajaí. Mais Banque Populaire VIII a en réalité cumulé 6 119 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 14,69 nœuds, avec 8h 06’ 45’’ d’écart au premier.

Banque Populaire VIII est donc le seul nouveau prototype à foils qui termine cette douzième Transat Jacques Vabre puisque les quatre autres « foilers » ont connu des avaries dès les premiers jours de course. Le duo Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly a incontestablement très bien géré le surcroît de potentiel de ces nouveaux appendices, prenant leur rythme progressivement à l’image de leur long bord en Manche puis vers la dépression irlandaise où ils sont restés prudents et en deçà des possibilités de Banque Populaire VIII.

C’est lors de la descente après les Açores lorsque l’état de la mer et l’angle par rapport au vent sont devenus favorables que le tandem a réellement lâché les chevaux, déboitant par l’Ouest Quéguiner-Leucémie Espoir, puis PRB. A l’intérieur du virage au moment de l’empannage au large des Canaries, le « foiler » a continué à grignoter les milles pour cumuler une trentaine de milles à l’entrée du Pot au Noir. Une Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) qui s’est avérée très délicate à anticiper et malgré les efforts de l’équipage pour suivre les oscillations d’un vent très faible et très variable, Banque Populaire VIII devait concéder une trentaine de milles à la sortie de ce marasme météorologique.

Déporté très à l’Ouest avec ses deux concurrents, Banque Populaire VIII n’a pas pu compenser son léger décalage et lors de la grande descente de plus de 1 000 milles vers le Cabo Frio dans des alizés de Sud-Est, puis d’Est à la hauteur de Salvador de Bahia, puis Nord-Est devant Vitoriá, Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly n’ont pu combler leur retard. Ils tentaient un coup tactique en se rapprochant des côtes brésiliennes, slalomant entre les plateformes de forage puis glissant dans le golfe de Rio dans le sillage du leader PRB. Comprenant qu’il devenait très difficile de le dépasser, Banque Populaire VIII contrebordait dans une brise de Nord-Est avant l’arrivée pour s’assurer de sa position face à Yann Eliès et Charlie Dalin : l’écart au premier grimpait alors à une centaine de milles, mais Quéguiner-Leucémie Espoir était toujours dans son tableau arrière.

Et quand les vainqueurs s’amarraient à Itajaí, Banque Populaire VIII n’était plus qu’à une soixantaine de milles : le final était laborieux dans une brise devenue évanescente et c’est en fin d’après-midi locale que le duo franchissait enfin la ligne à plus de vingt nœuds de vitesse dans une bonne bourrasque ! Avec plus de vingt milles d’avance sur Yann Eliès et Charlie Dalin…

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Soazig Guého

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