Le compte est bon…

© Jacques Vapillon

Pour imaginer le rythme imprimé par la tête de course de la Mini Transat îles de Guadeloupe, il suffit de consulter les statistiques. Depuis le départ de Lanzarote, les leaders ont parcouru près de 1600 milles sur le fond, à la vitesse moyenne de 11 nœuds. S’ils avaient pu naviguer en route directe, ils auraient déjà avalé largement plus de la moitié de l’Atlantique. En revanche, le détour par le nord des îles du Cap-Vert pour aller chercher l’alizé leur coûte un surplus d’environ 370 milles. Retour sur quelques chiffres marquants.

Ça déboule toujours en tête de flotte. L’alizé reste soutenu et les conditions sont propices à la vitesse, même si, sur cette deuxième partie de parcours, la fatigue tant des hommes que du matériel pourrait inciter certains à lever le pied. Dans le même temps, le haut niveau de la confrontation entre les leaders pousse chacun à tirer le meilleur parti de sa machine. Seule la casse ou un gros coup de fatigue peut avoir raison des velléités de chacun de repousser ses limites. C’est visiblement ce qui est arrivé à Victor Turpin (Générations Océans) qui n’avance plus qu’à 2,5 nœuds. Le skipper a néanmoins alerté la direction de course en actionnant le bouton « présence à bord » que tout allait bien et qu’il ne demandait pas d’assistance. K8, un des bateaux accompagnateurs, s’est dérouté pour rejoindre sa position qu’il devrait atteindre en début de nuit.

La course au révélateur des chiffres

  • 1227, 8 : c’est le nombre de milles parcourus sur l’orthodromie soit 44,23% de la distance totale entre les Canaries et la Guadeloupe. Sur l’orthodromie, Frédéric Denis (Nautipark) a tenu une vitesse moyenne de 8,6 nœuds. A noter qu’en série Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) a parcouru 1099,9 milles, soit un écart d’un peu moins de 130 milles entre le premier prototype et le premier bateau de série.
  • 1598,5 : c’est le nombre de milles parcourus sur l’eau. Soit plus de 370 milles de différence avec l’orthodromie. Cette année, la stratégie était claire : il fallait accepter de plonger dans le sud pour espérer passer. Fidel Turienzo (Satanas), leader des tenants d’une route nord, pointe à plus de 200 milles. Le déficit devrait s’aggraver au fil des heures à venir à mesure que le groupe du sud se rapprochera de l’orthodromie.
  • 5 : c’est le nombre de leaders successifs tant en prototypes, qu’en bateaux de série. A noter quand même que Ian Lipinski et Frédéric Denis se taillent la part du lion avec respectivement 3j 11h en tête de course pour l’un et 3j 09h pour l’autre.
  • 572,4 : c’est l’écart maximal enregistré entre Dominik Lenk (dominiklenk.com) qui ferme la marche et le leader en proto. Soit près de trois jours de mer. En série Yann Claverie (MAP Product) pointe à 656 milles du premier.
  • 18,17 : c’est, le 3 novembre, l’écart maximal en bateaux de série entre le leader Benoît Hantzperg (YCA Dhumeaux Secours Populaire) et son second Ian Lipinski. Un écart qui témoigne de l’intensité de la bagarre en tête de course. En proto Frédéric Denis a pu compter jusqu’à 41,13 milles d’avance sur Jean-Baptiste Daramy (Chocolats Paries – Coriolis Composites).
  • 295,57 : c’est le nombre de milles parcourus sur le fond en 24h le 3 novembre par Frédéric Denis qui approche ainsi le record de Bertrand Delesne en 2010 et prend provisoire la tête du Trophée Air Caraïbes. Avec 251,95 milles, Ian Lipinski pointe encore à une vingtaine de milles du record établi en bateaux de série par Xavier Macaire, au retour des Sables – Les Açores – Les Sables en 2010.
  • 36 : c’est le nombre de places gagnées au fil des classements par Julien Pulvé (Novintiss) en bateaux de série. La progression la plus régulière revient pour l’instant à Edouard Golbery (Les Enfants du Canal) passé de la 32e à la 3e place. En prototype, Axel Tréhin (Aleph Racing) et Vincent Grison (Roll my Chicken) sont crédités de la meilleure progression avec 15 places.
  • 11 : c’est le nombre d’arrêts au stand survenus ou programmés, preuve s’il en était encore besoin que cette deuxième étape, pour fantastique qu’elle soit, ne ménage ni les bateaux, ni les skippers.
  • 42 : c’est le chiffre de l’imposante délégation douarneniste qui va se déplacer en Guadeloupe pour l’arrivée. Elus municipaux, membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Cornouaille, de l’Office du Tourisme de Douarnenez, les Penn Sardinn vont se faire entendre à Pointe-à-Pitre.

Dernière minute : K8, un des bateaux accompagnateurs a pu joindre Victor Turpin qui déplore la casse d’une de ses ferrures de safran. Il finit de réparer avant de reprendre sa route, mais il a très bon moral. Aux îles du Cap-Vert, Pierre-Marie Bazin (Voiles des Anges) a signifié officiellement son abandon, notamment du fait d’un doute sur la solidité de sa quille.

Classement du 6 novembre à 18h (TU+1)

Séries (Classement Ocean Bio-Actif)

  1. Ian Lipinski – 866 – Entreprises Innovantes à 1 643.5 milles de l’arrivée
  2. Julien Pulvé – 880 – Novintiss à 3.3 milles
  3. Edouard Golbery – 514 – Les Enfants du Canal à 65.1 milles
  4. Edwin Thibon – 721 – Cœur Fidèle à 66.3 milles
  5. Tanguy Le Turquais – 835 – Terréal à 65.5 milles

Prototypes (Classement Eurovia Cegelec)

  1. Frédéric Denis – 800 – Nautipark à 1 511.5 milles de l’arrivée
  2. Clément Bouyssou – 802 – Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier à 26.4 milles
  3. Axel Tréhin – 716 – Aleph Racing à 28.4 milles
  4.  Ludovic Méchin – 667 – Microvitae à 32,9 milles
  5. Luke Berry – 753 – Association Rêves à 36,2 milles

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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