Etape 2, J-2 : Un papillon dans la tête

© Jacques Vapillon

Petit à petit, l’esprit des solitaires de la Mini Transat îles de Guadeloupe se détache de Lanzarote pour se projeter vers la Guadeloupe, l’île papillon. Mais avant de toucher au but, il reste quand même un océan à traverser. Ça tombe bien, car c’est aussi pour cela qu’ils sont venus, pour cette aventure face à eux-mêmes, pour les journées qui s’enquillent loin du monde des terriens, pour la redécouverte des plaisirs élémentaires que procure la vie à bord d’un 6,50m lancé comme une balle sur l’Atlantique.

Ce n’est pas encore l’effervescence sur les pontons, mais on sent que les Ministes ne sont déjà plus tout à fait à Lanzarote. Traverser l’Atlantique n’est pas une petite affaire et chacun s’interroge sur la route à suivre, sur les options : faut-il privilégier une route directe le long de l’orthodromie ou piquer plein sud vers l’autoroute des alizés ? Comme souvent, la vérité sera peut-être entre les deux. Mais en attendant, les solitaires consultent compulsivement les fichiers de vent, analysent les évolutions des anticyclones des Açores et des Bermudes, les deux principaux générateurs de l’alizé. Toutes ces belles hypothèses se heurtent malgré tout à un obstacle de taille : aucune prévision n’est aujourd’hui suffisamment fiable à l’échelle d’une traversée de l’Atlantique en un peu plus de deux semaines. Pour établir une stratégie sur les derniers jours de course, il ne reste que les statistiques des précédentes éditions et un peu d’intuition à défaut d’une boule de cristal.

La routine comme exutoire

A bord de leurs voiliers, les solitaires mettent la dernière main aux petits détails qui leur permettront de vivre sereinement cette deuxième étape. Contrôler le gréement, vérifier que chaque pièce est bien assurée, fixer solidement la balise de positionnement, calibrer les centrales électroniques, ranger le matériel en veillant à une juste répartition des poids, caréner en plongée, ce sont les petites tâches du quotidien qui permettent d’éviter la gamberge avant de se lancer dans le grand bain. Dans un peu moins de trois semaines pour les premiers, ce seront les saveurs tropicales, les effluves chargées d’épices de la Guadeloupe, le plaisir de retrouver les proches sur les pontons de la Marina Bas-du-Fort et cette satisfaction indicible de pouvoir se dire que l’on est parvenu au bout de son rêve. En Guadeloupe, on s’active pour accueillir dignement les concurrents, faire que l’accueil à l’arrivée soit à la hauteur du village de départ et de l’escale canarienne.
Hier, c’était le premier briefing où furent abordées les procédures de départ, rappelées les consignes de sécurité avant d’évoquer les conditions de navigation particulières dans l’archipel des Canaries. Les reliefs parfois imposants, conjugués à un alizé stable peuvent en effet provoquer des effets de couloir où le vent peut monter de plusieurs crans, les dévents des îles peuvent être importants sous le vent d’une montagne comme le Teide de Tenerife qui culmine à plus de 3700 mètres… A la suite de cet aperçu bref mais utile, Roland Ventura (Fondation Planiol) a opportunément rappelé que c’était l’anniversaire de Brigitte Fabre, jaugeur de l’épreuve, ponctué par un joli « joyeux anniversaire » choral de la part de tous les coureurs. Après l’effet venturi, l’effet Ventura.

Encadré : adios Lanzarote

Dans deux jours, les Minis auront quitté la Marina Lanzarote et les douceurs de la plus orientale des îles de l’archipel des Canaries. Ici, tous sont tombés sous le charme de l’île et de ses habitants, ont été séduits par l’attention qui leur a été portée en permanence. Ceux qui avaient fait le choix de rester sur l’île durant ces trois semaines ont pu apprécier son caractère authentique et préservé grâce à l’influence de Cesar Manrique, profiter des multiples opportunités de sport pleine nature. Il restera quelques moments forts comme la parade des Minis où les gamins du Real Club Nautico de Arrecife ont pu partager quelques instants le quotidien des solitaires, ou l’accueil chaleureux du personnel de la marina Lanzarote. Initié par la famille Calero, l’accueil des courses au large ou des équipes sportives comme les équipages de la Volvo Ocean Race en entraînement est devenu une des marques de fabrique de Lanzarote… et le meilleur moyen d’entretenir une relation stable et durable. Rendez-vous en 2017.

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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