Rudes Ibères

© Jacques Vapillon

A quelques jours du départ de la deuxième étape de la Mini Transat îles de Guadeloupe, toute la flotte bascule progressivement en mode course. Pour certains, l’escale n’aura pas été vraiment une pause, à l’instar de Fidel Turienzo (Satanas) ou Nacho Postigo (Vamos Vamos).

Fidel Turienzo P 304 Satanas © Jacques Vapilllon / Mini Transat Îles de Guadeloupe 2015

A l’extrémité du ponton des prototypes, Fidel Turienzo continue de s’affairer. Pour le navigateur espagnol, l’escale à la Marina Lanzarote n’aura été qu’une longue course contre la montre pour être prêt à partir avec un nouveau mât.
Suite à son démâtage dans la première étape, Fidel a donc voulu mettre en place un nouvel espar pour remplacer son gréement fragilisé. Seul existe le mât aile qui équipait le 198, sistership du n°304 de Fidel. Qu’à cela ne tienne, voilà notre navigateur parti en Bretagne récupérer le sésame pour la deuxième étape : environ 24 heures de voyage jusqu’à Lorient l’amènent à bon port où s’organise la chaîne de solidarité des Minis. Après avoir récupéré le mât à Lorient, il passe à la Trinité sur Mer où est basé Sébastien Picault, propriétaire du mât, pour signer un acte de location. Par la même occasion, il fait un détour au chantier AMCO de Thierry Fagnent, maître dans l’art des composites, qui lui donne quelques conseils pour transformer son bateau, équipé initialement d’un mât classique. Le voyage se poursuit avec quelques escales, aux Sables d’Olonne pour récupérer les pesons du jaugeur, à La Rochelle pour échanger avec Iker Martinez dont il a été un des préparateurs techniques, avant d’arriver à Santander où il entreprend le travail de préparation de son mât. Une fois prêt, il faudra ensuite le convoyer jusqu’à Cadix où il sera embarqué à bord d’un ferry pour Lanzarote. Pendant ce temps, Fidel retourne à Madrid pour prendre un avion, le voyage étant moins cher qu’en bateau…
A Lanzarote, le navigateur espagnol récupère enfin son mât et le matériel et après une semaine de travail où il construit une nouvelle embase, modifie les points d’attache de son gréement, construit les renforts pour soutenir le mât-aile, il réalise sa première sortie d’entraînement lundi. Depuis Fidel a passé les tests de jauge et de sécurité. Il lui reste trois jours pour prendre son bateau en main. Mais le navigateur cantabre reste confiant : « j’ai pu tester le bateau, les premières sensations sont bonnes ». Parfois l’envie peut renverser des montagnes.

Nacho Postigo a, lui aussi, fait preuve d’une détermination peu commune. Victime d’un talonnage alors qu’il était remorqué pour sortir du port de Douarnenez, il a dû supporter les batailles d’experts autour de sa quille endommagée, obtenir l’autorisation de convoyer son bateau par la route jusqu’au Portugal, faire refaire une quille neuve, convoyer de nouveau son bateau sur remorque jusqu’à Portimao dans le sud du Portugal, pour enfin prendre la mer et amener Vamos Vamos à bon port.

Anna Corbella, le conseil bienveillant

Si les navigateurs espagnols ont connu des fortunes diverses dans cette première étape, ils savent aussi qu’ils peuvent compter sur les conseil d’Anna Corbella, déjà engagée par deux fois sur la Barcelona World Race qu’elle a terminée en 3e position lors de la dernière édition. Anna a, elle aussi, débuté par la Mini Transat où elle avait pu bénéficier des conseils de Jaume Mumbru.
Aujourd’hui, elle coache un groupe de navigateurs espagnols à partir de la nouvelle base Mini de Barcelone.

« Ma première tâche, plutôt que de leur dire ce qu’il faut faire est de les orienter vers les erreurs à éviter. Par exemple, je monte avec eux, un programme de courses dont les difficultés sont progressives. Inutile de débuter par un Mini-Fastnet qui est sûrement une des courses les plus exigeantes d’avant-saison. La Mini Transat îles de Guadeloupe, c’est pour tous ces coureurs espagnols l’occasion d’appréhender un projet dans sa globalité. Je suis là pour les guider, pour les aider, en aucun cas pour les fixer dans un moule. C’est la plus belle des courses, il faut qu’ils puissent la vivre à fond ».

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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