Yann Eliès 12e inscrit officiel

© Gilles Morelle / www.gillesmorelle.com

Héros malgré lui du Vendée Globe 2008 où il avait bien failli laisser sa peau dans les mers du Sud, Yann Eliès est de retour avec son nouveau monocoque Groupe Quéguiner. Celui-ci n’est autre que l’ex-Safran de Marc Guillemot, précurseur des bateaux de dernière génération. Yann est le 12e inscrit officiel sur le prochain Vendée Globe et il s’apprête à participer à la Transat Jacques Vabre en compagnie de Charlie Dalin. L’occasion d’aller aux nouvelles…

Yann, te voilà officiellement inscrit au Vendée Globe. C’est juste symbolique pour toi ou c’est une étape qui compte vraiment ?

Yann Eliès : « Le deux. C’est symbolique mais en même temps, tout remonte à la surface, tous les souvenirs de ma dernière participation, y compris des détails qui peuvent paraître anodins mais te remettent dans le bain : choisir sa place au ponton, voir où je vais dormir, comment j’accèderai au bateau, etc. Un Vendée Globe est quelque chose de très spécial, c’est toujours un tournant dans la carrière d’un marin. Là, on sent bien qu’on y est. C’est dans un an… Même si pour le moment on est en pleine préparation de la Transat, c’est une marche de plus de franchie vers le Vendée Globe 2016. Et on a encore pas mal de choses à faire d’ici là.»

A commencer par se qualifier ?

Yann Eliès : « Bien sûr, mais je n’aborde pas vraiment les choses de cette manière. Là, l’objectif de l’équipe c’est de préparer deux transats en même temps : celle en double à l’aller, qui sera la plus médiatique, et la transat retour en solitaire à savoir la Transat B to B. Le grand public ne voit que la Jacques Vabre, mais pour nous c’est tout de même un peu différent puisque nous préparons en même temps deux courses transatlantiques et qu’il faut prévoir aussi le convoyage entre Itajai (Brésil) et St Barth’, etc. Au-delà de la qualification proprement dite, le tout engendre beaucoup de milles en navigation et en course. C’est ce qui m’intéresse aussi dans la perspective du Vendée Globe.»

Pourquoi avoir choisi Charlie Dalin comme co-skipper ?

Yann Eliès : « Parce que sur les bancs de l’école à Port La Forêt, aux centre d’entraînement Pôle France Course au Large, je me suis trouvé un camarade de classe avec qui j’ai sympathisé dès 2014. C’est un copain d’école en quelque sorte ! Et j’ai tout de suite trouvé Charlie très talentueux. Il est travailleur, il a du talent… j’ai vu très vite qu’il était parmi les très bons. Il l’a largement confirmé ensuite, notamment sur La Solitaire. Puis, il y a eu l’épisode Route du Rhum où il a travaillé avec nous à la fois en préparation technique et dans la cellule de routage. C’est pendant la Route du Rhum que naviguer avec lui a pris forme dans mon esprit. »

Avez-vous beaucoup navigué ensemble depuis la remise à l’eau du bateau, en juin dernier ?

Yann Eliès : « Oui. Nous avons fait environ 2500 milles. C’est l’équivalent d’une petite transatlantique, tout de même. Ce n’est pas mal du tout.»

Et que penses-tu de ton bateau, alors ?

Yann Eliès : « Avec le temps et le budget dont nous disposions, je pense que nous avons fait les bons choix : changer les dérives, changer la quille etc. C’est un bateau mythique – un peu le grand frère de tous ceux qu’on connait aujourd’hui – et il a une longévité exceptionnelle au plus haut niveau, depuis 8 ans maintenant. Je regrette un peu cependant de ne pas être passé à la nouvelle jauge en ce qui concerne la configuration des ballasts. Car je pense que nous avons un petit déficit sur ce sujet par rapport aux bateaux d’avant-dernière génération comme le PRB de Vincent Riou ou le SMA de Paul Meilhat. Après, il y a les foilers qui arrivent et on sent qu’ils ont un gros potentiel. »

A ce propos, penses-tu installer des foils sur Groupe Quéguiner ?

Yann Eliès : « Nous avons le petit doigt sur la couture du pantalon : nous sommes prêts à dégainer pour essayer de faire des foils nous aussi… ou pas ! On réfléchit vraiment à la question, mais pour l’instant nous sommes bloqués par plusieurs choses. D’abord nous n’avons pas le budget pour cela et secundo rien n’est possible avant janvier 2016 puisque les architectes ont signé des contrats d’exclusivité jusqu’à cette date. Mais on y pense, oui, bien sûr.»

Ton objectif sportif sur la Transat ?

Yann Eliès : « Tout dépendra de la météo. Il nous faudrait 48h de près dans du vent relativement faible pour le départ, car c’est là que les bateaux à dérives droites ont l’avantage par rapport aux foilers. Viser la gagne serait probablement un peu ambitieux, mais j’espère bien qu’on va pouvoir s’exprimer avec Charlie, bien se battre et pourquoi pas accrocher le podium. C’est ça, l’objectif.»

Source

Agence Mer & Media.

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Texte

Bruno Ménard

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