Une période de transition

  • © Benoit Stichelbaut
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Le bassin Paul Vatine du Havre a vu arriver ces dernières heures un nombre impressionnant de multicoques et monocoques. Les IMOCA comme PRB ont répondu en force à l’appel de cette transatlantique qui précède quasiment d’un an jour pour jour le Vendée Globe.

La catégorie des monocoques de 18,28 m aligne 20 prétendants à la victoire avec, aux commandes, la fine fleur des skippers français et étrangers. Neuf années séparent les plus récents 60’ des plus anciens (Bureau Vallée, Initiatives Cœur et O Canada mis à l’eau en 2006 / Saint Michel Virbac mis à l’eau le mois dernier).

PRB constitue un « entre-deux »

Mis à l’eau en mars 2010, le monocoque de Vincent Riou a été développé et fiabilisé. L’association du vainqueur en titre et de l’un des meilleurs spécialistes internationaux du match race, Sébastien Col, est l’une des plus observées. Durant l’avant saison, Vincent et Sébastien ont tout gagné. Mais face à eux, des monocoques au design révolutionnaire armés d’appendices (foils) spectaculaires auront à cœur de faire parler la technologie. Sans détour, Vincent, qui a fait le choix de ne pas équiper son monocoque de ces foils, nous livre son sentiment face à cette concurrence sérieuse mais sur laquelle figure encore un gros point d’interrogation. Il parle aussi de son co-skipper discret mais au talent exceptionnel.

Interview avec Vincent Riou, skipper de PRB :

Comment vivez-vous cette différence entre les bateaux équipés de foils et les autres ?

« Ça va être la grande découverte pour tout le monde. Les bateaux à foils progressent de semaine en semaine. Cela reste des bateaux typés mais ce sont des bateaux performants. Tout le monde vit avec ses angoisses aujourd’hui. Il y a des gens qui ont fait le choix de garder leur ancien bateau et qui ont peur que les nouveaux bateaux soient beaucoup plus rapides. D’autres ont investi de l’argent dans des nouveaux monocoques et ont peur d’être moins rapides que les bateaux
de génération précédente. C’est une période de transition qui est à la fois géniale et stressante. C’est génial de voir apparaître les monocoques de demain mais c’est très stressant de savoir si la prise de risque est allée trop loin ou pas. C’est passionnant. »

Quels seront vos principaux adversaires ?

« Je pense que le plus gros adversaire de la flotte aujourd’hui, au moins dans les bateaux équivalents à PRB, c’est SMA, qui est un bateau très polyvalent, comme le notre. Yann Elies (Groupe Queguiner) fait partie des gens qui peuvent être très forts, Jérémie (Beyou) aussi sur Maître Coq. Dans les nouveaux bateaux, il semblerait que le plus abouti des monocoques soit Banque Populaire mais on a vu de temps en temps de très belles choses de la part de Groupe Edmond de Rothschild. Dans les nouveaux bateaux, ce sont les deux qui sont au dessus du lot. Ça va être la surprise et la découverte mais ils seront certainement les plus
farouches adversaires. »

Pourquoi avoir choisi de vous associer à Sébastien Col ?

« Nous sommes assez complémentaires. On a des compétences qui sont assez différentes. On voit qu’il a une grosse expérience en termes d’intégration d’équipe. Il est discret mais efficace. Sébastien n’intervient pas beaucoup sur le mode de fonctionnement déjà en place avec mon équipe à terre. Il sait qu’il est là pour une période donnée. L’idée, c’est de faire le plus efficace avec ce qui existe et de ne pas révolutionner les choses. On sent au travers de cette démarche quelqu’un qui a vraiment l’expérience d’approcher des équipes différentes. Il sait comment s’adapter pour que sa présence apporte le meilleur. C’est assez appréciable parce que c’est plutôt simple à gérer. Nous nous entendons bien. Nous avançons vers le même objectif de manière très professionnelle et tout en considérant les moyens dont on dispose. On pourrait penser que quelqu’un comme Sébastien, qui côtoie de grosses équipes professionnelles (…), puisse être un peu frustré de travailler dans une équipe comme la notre mais pas du tout. Au final, il s’adapte à l’équipe et essaie d’être le plus pertinent possible sans perturber le quotidien. C’est pour moi une preuve de professionnalisme. C’est un caméléon, il est capable de s’adapter à tous les projets et toutes les équipes. »

Avez-vous un souvenir marquant sur cette course ?

« La leçon de la dernière Transat Jacques Vabre est simple. Comme souvent au large, ce n’est pas parce qu’on a l’impression d’avoir des problèmes insurmontables qu’ils sont vraiment insurmontables. Même si à certains moments de la course on est au fond du trou, il ne faut jamais baisser les bras. Une course n’est terminée que quand on a passé la ligne d’arrivée et la dernière Transat Jacques Vabre en est vraiment l’exemple. Nous nous sommes retrouvés avec un seul safran, au premier tiers de la course, loin de toute escale possible… Au final, nous avons réussi à trouver une solution pour récupérer un safran, pour réparer, repartir et quand même l’emporter à la fin. C’est ça aussi la course au large. J’ai plein d’autres souvenirs mais celui-ci, je l’aime bien parce que c’est une belle leçon. »

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Effets Mer

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 17 octobre 2015

Matossé sous: 2015, Course au Large, Transat Jacques Vabre

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