Les Voiles côté sport

© Carlo Borlenghi / Rolex

Événement festif par excellence, célébration du yachting, vitrine de plus d’un siècle d’architecture navale, les Voiles de Saint-Tropez sont aussi un rendez-vous sportif très prisé des meilleurs régatiers internationaux. Lorsque le vent, et ce fut le cas cette semaine, se met de la partie, le spectacle dans le golfe, et de Cavalaire au Lion de mer, coupe le souffle au plus averti des observateurs. Plus de 300 voiliers déboulaient ainsi cet après-midi dans un tonique flux d’est vers le Portalet, terme des parcours côtiers du jour ouverts pour toutes les classes, Classiques, Modernes et Wally. Sous spi de tête ou de capelage, les équipages sollicitaient à fonds leur machine, tous désireux de terminer en trombe cette singulière semaine tropézienne si peu gâtée par le Dieu soleil, et pourtant si riche en actions sportives au plus haut niveau.

15 m JI : A The Lady Anne la victoire aux Voiles, et à Tuiga le titre !

Les 15 m JI disputaient à Saint-Tropez une compétition à part, inscrite dans le cadre de leur championnat, bénéficiant de leur journée propre lundi, et des départs différenciés toute la semaine. Dernier rendez-vous de la saison après les Baléares, la Monaco Classic Week et Portofino, Les Voiles de Saint-Tropez comportaient un enjeu majeur pour départager Mariska de Tuiga, à égalité de points avant le début des régates. Cinq courses ont pu être validées, malgré le coup de vent du milieu de la semaine. Au meilleur des quatre, c’est The Lady Anne (Fife 1905) qui l’emporte. Tuiga (Fife 1909) à bord duquel naviguait aujourd’hui Pierre Casiraghi, termine troisième mais devant Mariska et s’impose du même coup en tête du championnat des 15 m JI d’un seul petit point. A noter que chacun de ces yachts d’exception a eu l’occasion de s’illustrer en remportant chacun une manche.

Magic Carpet Cubed joue de malchance.

Du vent médium dans le golfe, un peu plus fort au large, petit clapot devant Saint-Tropez, longue houle en bordure du golfe… tous les ingrédients étaient une nouvelle fois réunis pour permettre aux trois comités de course des Voiles de valider une manche, à l’exception des Wally qui, au large de Pampelonne, enchaînaient coup sur coup un parcours de type banane long de 5 milles environ, et un côtier de 22 milles. Magic Carpet Cubed, dominateur le matin, à l’image de sa semaine placée sous le signe de la gagne, jouait de malchance dès le départ du côtier en cassant une drisse de solent. Contraint à l’abandon, il laissait le champ libre à Magic Blue (Wally 94) pour une large victoire en temps réel, qui lui vaut au final la victoire au classement général et ce Trophée BMW, qui récompense ici le meilleur Wally de la semaine. Y3K et Open Season se partageant les accessits

Namib en quête de reconnaissance

Dessiné et construit en 1966 par le chantier Sangermani, ce joli sloop bermudien s’était à l’origine donnée la Giraglia pour objectif sportif. Face à l’échec, ses premiers propriétaires avaient rapidement abandonné toute ambition nautique. Le bateau allait à l’aube des années 90 connaître l’abandon, avant être racheté en 2010. Restauré, remis dans ses formes originales, Namib retrouve avec appétit le circuit des régates Méditerranéennes. Il s’est montré à son avantage à Cannes, avant de venir gagner une manche à Saint-Tropez et concourir pour le Trophée Rolex, qui récompense cette année cet élégant groupe de voiliers lancés dans les années 70.

Les Turcs aussi

Orel Kalomeni est venu aux Voiles de Saint-Tropez se frotter à la crème des régatiers Méditerranéens et mondiaux qui naviguent au sein du très élitiste groupe des IRC C, couronné cette année par le Trophée Edmond de Rothschild. Ce ressortissant turc arme depuis deux ans un Farr 40 appelé Arcora avec un équipage de jeunes navigateurs turcs, qu’encadre les navigateurs français Sébastien Col et Christopher Pratt. Le bateau est arrivé aux Voiles auréolé d’un titre 2015 de champion IRC turc. « Nous accumulons une précieuse expérience ici » raconte Orel, et nous ambitionnons de disputer l’an prochain l’intégralité du programme des Farr 40… »

Yacht extra ordinaire : Solleone Swan 115

Le chantier finlandais Nautor, constructeur des célèbres Swan, a lancé en juin dernier son nouveau navire amiral, Solleone (canicule en italien), un Maxi yacht de 115 pieds (35,2 m). C’est German Frers qui a répondu aux besoins du propriétaire, Leonardo Ferragamo de penser un yacht capable de naviguer sur de longues distances. Le bateau est doté de deux safrans, et d’une quille en acier avec un bulbe en forme de T. La quille pendulaire est en option, car le Swan 115 est en effet destiné à être construit en au moins 4 exemplaires. Solleone a navigué toute la semaine dans le groupe des IRC A.

Remise des Prix

C’est demain dimanche, sur le Village des Voiles, à partir de 11 heures que se déroulera la traditionnelle remise des Prix. Chaque classe Moderne, Classique, 15 m JI et Wally sera dûment récompensée ; Le trophée Rolex ira au vainqueur du Groupe des Marconi B, le Trophée Edmond de Rothschild au meilleur des sportifs IRC C, tandis que BMW récompensera le champion des Wally. Un apéritif déjeunatoire sera servi pour les équipages.

Le saviez vous?

Nanoq signifie « Ours Polaire » en langue Inuit. C’est le nom qu’a choisi le prince Frederik du Danemark, grand régatier devant l’éternel, et qui écume depuis de nombreuses années et avec un certain succès le circuit international des Farr 40. Ses voiliers portent traditionnellement le nom de Nanoq, et le Prince vient régulièrement participer aux Voiles sur différents supports. Comme l’an passé, il a porté son dévolu sur un TP 52 pour s’exprimer aux Voiles, et le bateau porte pour l’occasion le nom de Nanoq. Il livre bataille dans le haut du tableau du très performant groupe des IRC C, à la conquête du Trophée Edmond de Rothschild, avec le redoutable TP 52 Vesper à l‘américain Jim Schwartz, mais aussi face aux Swan 45 Jeroboam et Aphrodite.

Source

Maguelonne Turcat

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