Batailles de chiffonniers

  • © Jacques Vapillon
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Davy Beaudart peut savourer sa victoire. Alors qu’il commence à réaliser le bon tour qu’il vient de jouer à ses adversaires, il peut observer ses trois prétendants au titre de dauphin se livrer à une bataille d’empannages qui pourrait durer jusqu’à la ligne d’arrivée à Lanzarote. En série, si le podium semble se dessiner, la quatrième place est l’objet de bien des convoitises.

Qui sera le deuxième sur la ligne d’arrivée ? Au vu de la régularité des positions, on mettrait bien une petite pièce sur Frédéric Denis (Nautipark), mais c’est sans compter sur le tempérament d’attaquant d’Axel Tréhin (Aleph Racing), voire le positionnement stratégique de Luke Berry (Association Rêves) qui pourrait profiter de son décalage dans l’ouest pour passer sur un bord et souffler la mise à ses deux adversaires. Derrière ce trio, la lutte est acharnée entre Clément Bouyssou (Le Bon Agent ! Bougeons l’Immobilier) et Ludovic Méchin (Microvitae) qui naviguent à vue. Tout ce petit groupe devrait arriver dans la soirée à Lanzarote et rejoindre Davy Beaudart sur les pontons flambant neufs de la nouvelle marina d’Arrecife. A ce titre, il ne serait pas étonnant que les bars à tapas résonnent jusque tard dans la nuit, de récits d’empannages sur le fil du rasoir, de surfs insensés, de casses intempestives, de bêtises qu’on ne se raconte qu’entre marins au coin d’un bar.

Séries : bataille au pied du podium

En série, la hiérarchie semble établie pour les trois premières places. Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) mène toujours la danse devant Tanguy Le Turquais (Terréal) et Charly Fernbach (Le Fauffiffon Hénaff). Un Ofcet, un Argo, un Pogo 3, la vitalité des bateaux de série tient aussi dans ce classement qui met aux prises trois chantiers différents. Derrière ce trio, c’est la foire d’empoigne : à peine plus de cinq milles séparent le quatrième Julien Pulvé (Novintiss) du neuvième, Edouard Golbery (Les Enfants du Canal). On imagine l’intensité de la bagarre, mais aussi l’émulation qui gagne tous ces concurrents qui naviguent parfois bord à bord comme Armand de Jacquelot (We Van) et Patrick Girod (Nescens). Pour autant, la descente le long du Portugal fatigue les organismes. C’est le navigateur portugais Antonio Fontes (Vela Solidaria) qui avouait à K8, un des bateaux accompagnateurs avoir eu des hallucinations par manque de sommeil en croisant au large de Lisbonne.
Si la course vers Lanzarote n’a rien d’une sinécure, elle se double pour certains de la fatigue accumulée lors des arrêts techniques. Pour Pilar Pasanau (Peter Punk) et Maxime Eveillard (Héli Strategy), les 72 heures d’arrêts techniques ont constitué une véritable course contre la montre pour être prêts à reprendre la mer dans les temps. C’est le même pari que tente Fidel Turienzo (Satanas) qui tente de réparer son mât carbone qui s’est brisé en trois morceaux. Jean-Baptiste Daramy (Chocolat Paries) a fait un autre choix, tout aussi osé. Plutôt que de faire escale, il a décidé de continuer de naviguer sur un seul safran, jouant sur des équilibres instables au vent arrière pour continuer d’avancer. Avec, en joue, une dixième place qui lui permettrait de rester dans le match pour la deuxième étape. Pour eux, la course aux résultats est terminée. Reste l’envie tenaillée au corps de poursuivre la course, d’aller jusqu’au bout du rêve. La petite communauté des Ministes ne s’y trompe jamais qui sait réserver à chaque fois un accueil d’exception à ces marins hors normes qui n’hésitent pas à défier les logiques du raisonnable… l’aventure, pour être belle, mérite parfois un grain de folie douce.

Michele Zambelli (P 788 Illumia) goute le bonheur d’être en mer :

« Il fait chaud, il y a du soleil, un petit vent portant et une mer belle : c’est le rêve de naviguer dans ce contexte ! Nous avons parfois rencontré des conditions difficiles lors de cette première étape mais après avoir vécu l’édition 2013 de la Mini Transat, cela paraissait presque tranquille. J’ai pu naviguer sous spi tout le long, de manière plutôt safe. Je suis très content de mon bateau, je n’ai eu aucun problème technique. En revanche, j’ai pris une option un peu radicale au niveau du cap Finisterre qui n’a pas fonctionné. Tant pis, je me rattraperai lors de la deuxième étape ! A priori je vais avoir de la pression jusqu’au bout donc je pense arriver à Lanzarote demain matin (dimanche). En tout cas ça me fait plaisir de vous parler car je n’ai eu personne à la VHF depuis 3 ou 4 jours. »

Classement du 25 septembre à 15h (TU+2)

Prototypes (Classement Eurovia Cegelec)

  1. Davy Beaudart – 865 – Flexirub arrivé le 26 septembre à 10h 34mn 46s
  2. Frédéric Denis – 800 – Nautipark à 48,2 nm de l’arrivée
  3. Axel Tréhin – 716 – Aleph Racing à 5,8 nm
  4. Luke Berry – 753 – Association Rêves à 9,3 nm
  5. Ludovic Méchin- 663 – Microvitae à 17,5 nm

Séries (Classement Ocean Bio-Actif)

  1. Ian Lipinski – 866 – Entreprise(s) Innovante(s) à 126,9 milles de l’arrivée
  2. Tanguy Le Turquais – 835 – Terréal à 43,4 nm
  3. Charly Fernbach – 869 – (Hénaff le Fauffiffon) à 62,4 nm
  4. Julien Pulvé – 880 – Novintiss à 79 ,8 nm
  5. Armand de Jacquelot – 755 – We Van à 80,1 nm

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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