Statu quo (ou presque)

© Jacques Vapillon

On dit les Minis taillés pour le portant. A ces allures, les voiliers atteignent effectivement des vitesses exceptionnelles, mais quand la mer est désordonnée, il faut toute la vigilance du navigateur pour gérer le potentiel de ces bateaux qui ne demandent qu’à partir en survitesse, mais vont parfois à la faute.

Plusieurs des navigateurs interrogés depuis le départ de cette Mini Transat îles de Guadeloupe l’avouent sans ambages : jamais de leur vie, ils n’avaient navigué aux allures portantes dans du vent soutenu aussi longtemps. Pour un navigateur amateur qui n’a eu que quelques courses d’avant saison pour se caler, il est évident que l’exercice est parfois moins simple qu’il n’y paraît. Il faut imaginer la vie à bord d’un Mini par 25 nœuds de vent aux allures portantes. A longueur de temps, la coque part au planning et s’ébroue dans les vagues arrosant le pont en permanence. On n’ose pas lâcher la barre de peur que le pilote ne faille à sa tâche, mais pourtant… il faut bien dormir (par petites séquences), manger (du moins s’alimenter), boire. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que parfois, une manœuvre dégénère, qu’une pièce finisse par lâcher faute d’avoir été suffisamment fiabilisée, que la faute à pas de chance s’en mêle.

Plusieurs concurrents ont donc rejoint la cohorte des éclopés de cette première étape. Fidel Turienzo (Satanas) s’apprête à rejoindre un des ports de la côte portugaise entre Sines et Lisbonne pour réparer son mât endommagé. Guillermo Cañardo (Peor Para El Sol) devrait lui aussi rejoindre le port de Porto. D’autres concurrents sont toujours bloqués au port tels Pilar Pasanau (Peter Punk) à La Corogne, Jonas Gerckens(Netwerk) à Peniche ou Aymeric Blin (Le Marin des Alpes) à Sada.
D’autres en revanche sont prêts à reprendre la mer : Benoit Hantzperg (YCA Dhumeaux Secours Populaire) a pu faire une réparation express à Cascais. Il est de nouveau dans la course et va tenter de combler une partie de son retard sur les leaders. Maxime Eveillard (Héli Stratégy) va repartir demain en convoyage jusqu’à Lanzarote où il aura tout le loisir de finir de fiabiliser son mât pour la deuxième étape. De même Federico Cuciuc (Zéro & T) repartait ce soir de Galice.

Les leaders assurent

En tête de flotte, les deux leaders, tant en série qu’en prototype continuent de dominer la course. Davy Beaudart (Flexirub) comme Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) étaient annoncés comme favoris de l’épreuve. Jusqu’ici ils n’ont pas fait mentir les pronostics. D’autres découvrent encore leur bateau comme le Suisse Simon Koster (Eight Cube) qui se définit lui-même encore en phase d’apprentissage.
A noter que le manque d’expérience n’empêche pas certains de se comporter tout à fait honorablement : en série Edouard Golbery (Les Enfants du Canal) comme Mathieu Bourdais (Tous au Large) ne peuvent se prévaloir d’une grosse expérience du circuit Mini. Cela ne les empêche pas de pointer malgré tout aux 9e et 10e places du classement provisoire. Certains n’en auraient pas demandé tant…

Classement du 24 septembre à 18h (TU+2)

Prototypes (Classement Eurovia Cegelec)

  1. Davy Beaudart – 865 – Flexirub à 353,7 milles de l’arrivée
  2. Frédéric Denis – 800 – Nautipark à 48,7 nm
  3. Axel Tréhin – 716 – Aleph Racing à 50,0 nm
  4. Ludovic Méchin- 663 – Microvitae à 54,0 nm
  5. Luke Berry – 753 – Association Rêves à 54,6 nm

Séries (Classement Ocean Bio-Actif)

  1. Ian Lipinski – 866 – Entreprise(s) Innovante(s) à 439,0 milles de l’arrivée
  2. Tanguy Le Turquais – 835 – Terréal à 19,2 nm
  3. Julien Pulvé – 880 – Novintiss à 38,2 nm
  4. Charly Fernbach -869- Hénaff le Fauffiffon à 41,8 nm
  5. Patrick Girod – 824 – Nescens à 50,9 nm

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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