Étape dangereuse ?

© Pierrick Contin

La 5e course du Tour de Bretagne a été lancée de Camaret-sur-mer ce jeudi à 14h08. Cette étape de 80 milles (150 km) vers l’île de Groix s’annonce longue et stressante pour les concurrents. Le vent, d’une dizaine de nœuds cet après-midi, devrait en effet s’essouffler progressivement dans les heures à venir pour s’évaporer complètement la nuit prochaine. La deuxième partie de l’étape risque fort d’être très incertaine… Les concurrents ne sont pas attendus avant la mi-journée demain, vendredi, à Port Tudy.

Les mines des figaristes n’étaient pas vraiment réjouies ce matin à l’heure des ultimes préparatifs pour cette longue étape de nuit. La raison ? Leur pire ennemi les attend, la nuit prochaine, entre le Raz de Sein et Groix : la « pétole », l’absence de vent.

Un jeu pas drôle

Lorsque les voiles battent, qu’il n’y a plus aucun moyen de les faire porter, il n’y a plus de course, plus de compétition possible. Pire, souvent, dans ces cas-là, le jeu est injuste. Des risées anarchiques distribuent les atouts sans logique. Ainsi, au cœur du peloton, à quelques mètres les uns des autres, certains ont la chance d’avancer, d’autres non.
Ceux qui avaient réussi à prendre l’avantage peuvent voir tous leurs efforts réduits à néant en quelques minutes.

Pointage à Cap Caval

C’est bien sûr le jeu de la course au large, mais le rôle et la volonté de la direction de course sont bien sûr de préserver tout l’intérêt sportif de la course. Un pointage de la flotte a donc été prévu à Cap Caval (cardinale sud de Penmarc’h) que les concurrents devraient doubler en milieu de nuit, avant qu’Éole ne s’éclipse complètement. Ce pointage officiel pourra, si besoin, faire office de classement.
Les concurrents devront cependant batailler jusqu’au bout, sans relâche, car si le vent revient, la course durera bel et bien jusqu’à Groix !

Alors, sur une étape à risque comme celle-ci, il y a ceux qui ont tout à gagner et ceux qui ont tout à perdre… à l’image des actuels leaders du classement général provisoire, le duo Chabagny/Duthil (Gedimat) et leurs dauphins Simon/Troussel (Bretagne Crédit Mutuel Espoir), Richomme/Delapierre (Skipper Macif).

Ça optionne en mer d’Iroise

À 16h30, après deux heures et demie de course, les concurrents tirent des bords de près au large de la mer d’Iroise. Les options sont assez marquées, mais, en distance au but, la flotte reste très groupée puisque les 22 duos se tiennent en 2 milles.
Un groupe de quatre a opté pour le large : Le Pape/Marchand (Ovimpex – Secours Populaire), Douguet/Ponthieu (Sofinther – Un Maillot pour la Vie), Gahinet/Richard (Safran – Guy Cotten) et Mariette/Brasseur (Entrepose).
Un autre petit groupe a, lui, plongé au sud. Parmi eux, les sudistes Macaire/Gbick (Skipper Hérault), le duo Hardy/Leboucher (Agir Recouvrement), la seule femme skipper de la flotte Sophie Faguet co-skippée par Arthur Herreman (Région Basse Normandie), Ravot/Mallaret (Maluel) et le benjamin de la flotte Yves Le Floch, co-skipper d’Erwan Marion (E Solutions Figaro Sails).
Au centre, le gros de la flotte, dont les trois leaders du classement général provisoire… joueraient-ils la prudence ?

Sous une pluie fine, les barreurs sont concentrés sur la vitesse de leur Figaro Bénéteau pendant que le co-skipper affine réglages et placements… Pourtant, inexorablement, malgré leurs efforts, les speedomètres vont chuter. Patience et acharnement, c’est aussi ça la course au large.
L’arrivée dans la magique île de Groix, sous le soleil, demain, à la mi-journée, n’en sera que meilleure.

Coup de zoom sur deux duos du Tour de Bretagne

Yves Ravot et Marc Mallaret (Maluel) :

« Je suis ravi d’être là ! Ce sont mes vacances. Ce n’est que du plaisir. J’ai commencé la voile et la course au large en 2009 sur le circuit Mini.
Sur cette course, j’ai un super équipier, Marc Mallaret, qui prend des départs magiques. Je n’ai pas couru depuis la Solo Maître CoQ, ça fait du bien de se dérouiller, car c’est aussi un entrainement en vue de la Solitaire du Figaro que j’espère disputer l’année prochaine.
Marc se prépare pour la Generali Solo et il souhaite aussi faire la Solitaire du Figaro l’année prochaine : nous nous y retrouverons peut-être !
La météo ne nous gâte pas sur ce Tour de Bretagne, mais on ne choisit pas ! En tous cas, ça a été super bien géré, on a fait de belles courses et on va avoir des conditions très contrastées ! »

Tolga Pamir et Stéphanie Jadaud (1 jour 1 homme 1 arbre) :

« C’est une aventure familiale, nous avons peu d’entranement, mais l’idée est surtout de réussir à partager notre passion commune qui est la voile. Lorsqu’il n’y en a qu’un seul qui en profite et que l’autre reste à terre, ça peut créer des frustrations. Le Tour de Bretagne est la course idéale pour ça, et pour moi, ça me permet de poursuivre ma préparation en vue de la Solitaire du Figaro l’année prochaine puisque nous passons dans des endroits qui sotn souvent sur le parcours de la Solitaire… »

 

Positions à 17h50

  1. Skipper Macif Yoann Richomme Quentin Delapierre
  2. Skipper Hérault Xavier Macaire Gwenael Gbick
  3. Bretagne Crédit Mutuel Performance Corentin Horeau Quentin Ponroy
  4. Gedimat Thierry Chabagny Frédéric Duthil
  5. Maluel Yves Ravot Marc Mallaret
  6. Sofinther – Un Maillot Pour La Vie Corentin Douguet Christian Ponthieu
  7. Ovimpex Secours Populaires Martin Le Pape Anthony Marchand
  8. Agir Recouvrement Adrien Hardy Pierre Leboucher
  9. Bretagne Crédit Mutuel Espoir Sebastien Simon Nicolas Troussel
  10. Safran – Guy Cotten Gwénolé Gahinet Mathieu Richard

 

Source

Kaori

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