Une première sur la Transgascogne 6.50

© Michel Gay

Certains skippers l’attendaient depuis longtemps, la décision est tombée, hier : les Ofcet et les Pogo 3 remplissent désormais les conditions nécessaires* pour être des « bateaux de série » de la Classe Mini. Les skippers de ces nouvelles et volumineuses carènes vont donc batailler pour la première fois dans leur catégorie de prédilection à l’occasion de la Transgascogne 6.50.

Il y a un an, en juin 2014 précisément, Ian Lipinski débarquait sur le Trophée Marie-Agnès Péron avec son Ofcet flambant neuf, mis à l’eau quelques jours avant le départ de la course. Malgré d’incontournables petits soucis techniques, il fait sensation et affiche un sourire radieux à l’arrivée. Dès lors, ses concurrents de la catégorie des « séries » ont commencé à se faire du souci… Trois mois plus tard, sur la Chrono 6.50 à Lorient, c’est le premier Pogo 3 qui fait son apparition.
Ces deux nouveaux plans, appelés à devenir des bateaux de série, sont dotés de carènes volumineuses et enregistrent de belles vitesses aux allures débridées.

Aujourd’hui, ces deux bateaux remplissent les conditions exigées par la Classe Mini pour entrer dans la catégorie des bateaux de série. Rapides au reaching (allures débridées), ces carènes ont cependant plus de difficultés à « performer » au près. Au scratch, cette saison, les Ofect et les Pogo 3 n’ont pas systématiquement terminé devant les premiers bateaux de série. Les skippers de ces nouveaux Mini n’ont sans doute pas fini de découvrir toutes les subtilités de leurs engins… mais une chose est sûre : le match s’annonce serré et passionnant, et cela va se jouer pour la première fois sur la Transgascogne 6.50 !

Julien Pulvé (Novintiss), skipper Ofcet :

« Ce passage en bateaux de série est un aboutissement du projet Ofcet. C’est une très bonne nouvelle pour nos partenaires ! Le jeu va être serré, nous avons un avantage en vitesse à certaines allures et dans certaines forces de vent. Entre les Nacira, les Pogo 3 et 2, les Argo et les Ofcet, tous peuvent gagner : c’est ça qui est super intéressant ! Mais de toute façon, sur une longue distance, c’est le marin qui fait la différence… Et la préparation, bien sûr, qui est primordiale. »

Ian Lipinski (Entreprise(s) Innovante(s)), skipper du tout premier Ofcet :

« l’Ofcet a de gros atouts au débridé et surtout quand il y a plutôt du vent. Il reste assez délicat à faire bien marcher au près. Il y a encore des choses à découvrir… Il y a deux ans, je me disais que cela m’était égal d’être classé en série ou en proto mais là, aujourd’hui, j’avoue que c’est vraiment un plaisir d’être intégré officiellement dans les bateaux de série parce que jusqu’ici, nous n’étions ni vraiment proto, ni vraiment série… »

Tanguy Le Turquais (Terreal), skipper d’un Argo, actuel leader en bateau de série :

« ça change la donne sans vraiment la changer puisque nous naviguons avec eux depuis fin 2014. J’ai souvent terminé devant eux cette année (Lorient BSM, la Mini en Mai et le Trophée MAP), mais il est clair que psychologiquement il ne va pas falloir se laisser impressionner et capitaliser sur tout le travail réalisé depuis 2 ans. Eux, de leur côté, ils ont a rage, ils ont un mental d’enfer… Je vais donc m’accrocher ! Ils sont plus rapides au reaching et, là la météo de cette Transgascogne 6.50 va les avantager, mais mon bateau est plus polyvalent. Et puis, il ne faut pas se focaliser sur cette course. »

Stanislas Maslard, président** de la Classe Mini :

« Cela va clarifier les classements, c’est une bonne chose pour les skippers. C’est aussi une belle preuve de l’intérêt porté à la Classe Mini par des constructeurs : cela montre qu’elle est en forme ! La contrepartie, c’est que l’arrivée de bateaux sensiblement plus performants que la moyenne (1,5 nœud de plus au reaching) va créer des problèmes sur le marché de l’occasion. Ça réduit le nombre de bateaux potentiellement gagnants. Et cela nous confirme dans notre volonté de privilégier les prototypes, qui sont plus évolutifs. »

  • 47 partants (15 prototypes et 32 bateaux de série)
  • 38 Solitaires : 12 prototypes – 26 bateaux de série
  • 9 Doubles : 3 prototypes – 6 bateaux de série

* Conditions d’homologation pour bateaux de série

  • Respecter les règles de jauge de la Classe Mini pour les bateaux de série.
  • Avoir au minimum 10 bateaux rigoureusement identiques construits par le même maître d’œuvre.
  • Au moins trois bateaux doivent être jaugés par la Classe Mini.
  • Le même bateau doit avoir parcouru sans problème 2000 milles en course (avec au moins deux étapes de 500 milles) et 1000 hors course.

** Engagé sur le programme Imoca d’Arnaud Boissières, Stanislas Maslard n’était plus en mesure d’assumer son rôle de président comme il l’aurait souhaité. Il a décidé de passer la main, Renaud Mary a été élu hier à l’unanimité pour prendre sa suite.

Crédit photo Entreprise(s) innovante (s) : JLF
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À terre
La fête commence ce samedi sur le Port Bourgenay, qui fête ses 30 ans !
Un village d’animations accueille le public de 11h à 19h : accro-voile, déambulation de pirates, concours de déguisement pour les enfants (à 16h), concours de cuisine « les toques » (à 17h30), restauration et concert pop rock avec le groupe The One (à 21h30).
Le long de la digue de Port Bourgenay, le public pourra admirer le « prologue » (course en baie ne comptant pas dans le classement général) de la Transgascogne 6.50 entre 14 et 16h.
Dimanche, les bateaux quitteront le port à partir de 10h pour un départ programmé à 12h02 devant le port. Les premiers sont attendus à partir du 3 août après une escale à Luanco, en Espagne.

Source

Catherine ECARLAT

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