Dans la boucaille !

2015, DEPART, ERIC BOMPARD, ETAPE 4, FIGARO, SOLITAIRE DU FIGARO 2015, VOILE

© Alexis Courcoux

Encore très groupée ce matin, la flotte des 39 skippers de cette 46ème Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire naviguait au près bâbord amures en direction de la pointe de l’Angleterre. Petites averses, visibilité moyenne, vent medium et mer hachée, voilà des conditions conformes aux prévisions Météo Consult pour ce premier round qui voit émerger Xavier Macaire (Skipper Hérault) en tête de flotte. A un peu plus de 30 milles du phare de Long Ship, chacun affine sa trajectoire pour rentrer en mer Celtique où il faudra refouler le puissant courant venant du Nord.

Avec un départ volé hier à Torbay et l’obligation de revenir passer la ligne derrière toute la flotte, Xavier Macaire n’entamait pas de la meilleure manière cette dernière étape de la Solitaire en direction de Dieppe. Il faut croire que ce contre-temps a piqué au vif le skipper puisque ce matin, c’est bel et bien son Figaro orange et bleu Skipper Hérault qui cravachait en tête du classement. Rien de très significatif encore, les écarts se comptent en dixièmes de milles et la flotte compacte des 39 Solitaires navigue pour l’essentiel à vue. Pourtant, la visibilité n’est pas excellente sous les petites averses et le ciel bas, dans une mer plutôt plus forte que le vent, caractéristique de la Manche.

Si les Solitaires ont pu s’accorder quelques tranches de sommeil sur le long bord qui les a dégagé toute la soirée et la nuit de la côte, ils se retrouvent maintenant face à la mer et doivent barrer pour maintenir une bonne vitesse – entre 7 et 7,5 nœuds sur le fond avec le courant qui pousse.

Rotation

La rotation du vent de l’Ouest-Nord Ouest au Sud/Sud Ouest a sonné le rappel pour virer de bord sur le coup des deux heures du matin. Les petits écarts de positions et le déclenchement plus ou moins tardif du virement ont déjà créé quelques écarts en latéral. Si Xavier Macaire (Skipper Hérault) emmène un groupe très compact avec notamment à son vent, Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Jérémie Beyou (Maître Coq) qui sont à l’affût, il faudra surveiller en fin de matinée Corentin Horeau (Bretagne Crédit mutuel Performance), Thierry Chabagny (Gedimat) et Corentin Douguet (Sofinther – Un maillot pour la vie). Trois bateaux assez nettement décalés sur la droite, c’est à dire sous le vent de la flotte. Si ces skippers passaient le phare de Longship à la bordée*, ils pourraient jouer un joli coup à l’entrée de la mer Celtique. Si en revanche, ils sont obligés de se recaler, ce qui est fort probable avec un vent passant assez vite au Noroit comme cela semble se dessiner sur les derniers champs de vent, ils croiseront sensiblement derrière. C’est alors le petit groupe des bateaux les plus à l’Ouest du groupe comme Yann Eliès (Groupe Quéguiner- Leucémie Espoir) et surtout Adrien Hardy (Agir Recouvrement) qui pourraient empocher la mise.

Et comme le passage à Long Ship se jouera en fin de matinée contre le courant, autant dire que celui qui passera en un seul bord augmentera son bénéfice, ce qui pourrait creuser les premiers véritables écarts à l’entrée en mer Celtique.

* en un seul bord

Ils ont dit à la vacation de 5h00 :

Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) – 4ième au classement de 5h00

« Ca se passe plûtot bien, nous sommes bâbord amures, nous sommes au près, ca a pris un peu de vent, j’ai 15 noeuds et là le jour commence à apparaître. Je m’attendais à cela en terme de force sur le départ, on a eu le vent qui était prévu mais dans la baie cela rentrait un peu plus fort, je n’ai pas fait un super départ mais j’ai réussi à bien me rattraper. Je suis sous Grand-Voile haute et génois, face à la mer, ce n’est pas facile de régler le bateau pour pouvoir aller vite sur ce bord. La flotte est étalée en latéral, je suis content de ma position, le vent vient de tourner à gauche comme prévu. Il va falloir trouver le meilleur point d’atterrissage pour gérer ce contre bord. On attendait une rotation à gauche, en tribord on avait du vent de nord-nord ouest et là, on a plus du sud, sud-ouest. Si nous avions longé la côte et si on avait eu une approche par Lizard, nous aurions eu beaucoup de courant contre. Il aurait fallu re-virer à Star Point, cela n’aurait pas fait joli bord en tribord, contre le courant. Cela aurait été contre-productif. Je suis content de ma position à l’heure actuelle, affaire à suivre donc ! »

Corentin Douguet (Sofinther – Un maillot pour la vie) – 5ième au classement de 5h00

« Ca ne va pas trop mal pour l’instant ! J’ai une bonne vitesse, depuis le départ j’ai fait des choses correctes. Pour l’instant ce n’est pas trop mal. Le vrai sujet, ça va être le contournement de Land’s End : il n’y a pas de gros écarts, on essaye de gérer au mieux le contournement de la pointe d’Angleterre et de gérer au mieux la bascule de vent. Les conditions sont conformes aux prévisions, on est au près dans 18 noeuds de vent pour le moment. Je n’ai dormi que 30 minutes depuis le départ, il ne faut rien lâcher car c’est le début de course qui est déterminant. »

Source

RivaCom

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