Abu Dhabi est toujours en tête de cette 6ème étape de la Volvo Ocean Race mais Dongfeng Race Team, second, est de plus en plus proche avec moins de 2 milles de retard sur le leader. Team Brunel, 3ème accuse un retard d’une quinzaine de milles.

Comme depuis le départ de ce tour du monde, chaque mille se gagne au prix de nombreux efforts et à l’inverse, la moindre erreur coûte cher. Ian Walker, situé le plus ouest, avait repris trois milles dans la nuit… Il en a perdu 2.7 depuis ce matin.

La flotte a encore 2 000 milles à parcourir pour atteindre Newport. Les équipages doivent se préserver de la fatigue physique et de l’usure psychologique alors que des choix stratégiques sont au programme avec le contournement de l’anticyclone qui s’étend entre le sud de l’Europe et les Caraïbes. « Je ressens la fatigue, plutôt l’usure, c’est notre 6ème étape de 20 jours et elle suit la grande étape du sud. Comme sur la dernière Volvo, les hommes accusent le coup. Ça ne m’inquiète pas je sais que les autres souffrent aussi » racontait cette nuit Charles Caudrelier qui reste décalé dans l’est par rapport à ADOR même si les routes convergent depuis ce matin. « La vitesse si elle aide, ne va pas être le point clé de cette étape tellement la situation météo est complexe. On le voit la flotte hésite depuis deux jours » analyse Caudrelier.

Depuis le large du Surinam, Pascal Bidégorry, le navigateur de Dongfeng, fait le point sur la situation. Son principal souci aujourd’hui, ce sont les algues. Depuis 3h00 ce matin, le bateau navigue dans une mer épaisse, envahie par les sargasses, une algue à l’apparence de la salade qui se prend dans les appendices et parsème le pont. Pour s’en débarrasser, le bateau est contraint à des contorsions compliquées.

Quelles conditions avez-vous actuellement ?

Le problème, ce n’est pas le vent, ce sont les algues. En ce moment, il y a plus d’algues que de mer. Depuis 3 heures ce matin, ça n’arrête pas. On en a plein le bateau. Toutes les 5 minutes, nous sommes obligés d’abattre pour sortir le safran de l’eau et nous en débarrasser. C’est comme s’il y avait de la salade, de la frisée, partout sur le bateau. On savait qu’on en trouverait sur ce parcours mais on n’a pas fait notre stratégie en fonction des algues. J’espère que les autres ont les mêmes problèmes sinon, nous allons prendre cher au prochain classement. En termes de performances, c’est une horreur.

Y a-t-il toujours deux options possibles pour rejoindre Newport ?

Il y a deux jours, nous pensions que nous aurions à aller jusqu’à l’Arc Antillais et finalement la trajectoire est plus proche de l’orthodromie (route directe, ndlr). Plus ça va, plus on essaie de tendre les trajectoires. Toute la question est de savoir où nous allons placer le prochain empannage. Il y a un écart latéral de 40 milles entre nous. Ça n’est pas anodin. Les fichiers sont très différents les uns des autres. Au-delà de quatre jours, on n’a aucune visibilité. Selon les derniers routages, nous devons arriver à Newport le 6 au soir ou le 7 au matin mais avant cela, il y a deux zones de transition avec zéro nœud de vent…

Y a-t-il déjà une stratégie de marquage entre les concurrents ?

Nous n’avons pas de stratégie par rapport au classement général. Si nous n’avions pas démâté, ça aurait pu être le cas mais Abu Dhabi est tranquille. S’il termine sur le podium de chacune des étapes, il gagne la Volvo. On sait que seul un souci technique peut l’empêcher de gagner cette édition. Depuis qu’on est parti d’Alicante, je prends cette étape comme une régate à part et il n’est pas question, aujourd’hui, de marquer l’un ou l’autre de nos concurrents.

Vous êtes partis d’Alicante il y a plus de 5 mois, est-ce qu’il commence à y avoir de l’usure ?

Ce n’est pas de l’usure mais on a presque des écailles qui nous poussent dans le dos ! Il y a des fois un peu de lassitude, de monotonie. C’est tellement long. Heureusement, cette étape est intéressante. Tant que tu restes concentré sur la vitesse du bateau, ça va.

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