Un samedi dans les 50è Mollissants…

© GAES

Comme prévu, c’est sur les coups de 5h30 TU, ce matin, que Guillermo Altadill et José Muñoz ont quitté le port d’Invercargill dans le Sud de la Nouvelle-Zélande après une escale rondement menée pour résoudre des problèmes d’énergie rencontrés à bord de Neutrogena. Un pit-stop express dont ils ont pu tirer tous les bénéfices pour recharger les batteries – celles du bateau, du moteur, et du moral – à 100%. S’ils mesurent qu’ils ont perdu des milles dans la bataille – plus de 900 sur le leader Cheminées Poujoulat – c’est avec la farouche envie de faire parler leur potentiel de vitesse recouvré que les deux co-skippers ont retrouvé les chemins de la course.

Retour force aux avant-postes ?

Ce samedi, les sept bateaux de la Barcelona World Race sont de nouveau tous réunis dans les mers du Sud et les 14 marins profitent à plein régime de cette compétition extrême vécue comme une aventure humaine. Au-d elà du duo hispano-chilien reparti le couteau entre les dents, l’équipage de GAES Centros Auditivos peut se réjouir de revenir en force dans la course aux avant-postes. La météo est de son côté. Un anticyclone situé dans le nord de la Nouvelle-Zélande, qui lui permet actuellement d’allonger la foulée, ralentit aussi Neutrogena dans sa progression vers un prochain front. A 15 nœuds de moyenne, Anna Corbella et Gerard Marin peuvent espérer franchement réduire l’écart de 330 milles qu’il lui concède encore au dernier classement.

A bord de We are Water, tout va toujours pour le mieux dans le meilleur des tours du monde pour Bruno et Willy Garcia. Si les conditions ne leur ont pas permis de célébrer le deuxième grand cap comme il se doit, Leeuwin restera pourtant un grand moment pour ces bizuths du Grand Sud. Désormais, leurs regards se portent vers la frontière matérialisant l’entrée dans le Pacifique, qu’a rejoint e cet après-midi Renault Captur. Ils y sont attendus dans moins de trois jours.

Au programme du week-end austral

En arrière de la flotte, tous les indicateurs de One Planet, One Ocean & Pharmaton et de Spirit of Hungary sont passés au vert dans des vents de 25-30 nœuds propices à de longues heures de glisse à la barre, à 14-15 nœuds. A la même heure, Cheminées Poujoulat atteint 8 nœuds dans les pointes. Mais, forts de leur solide et très confortable avance, on devine que Bernard Stamm et Jean Le Cam ont d’autres préoccupations. Ils traversent actuellement une zone de vents plus calmes par 52° Sud, et sont sans nul doute occupés à ne perdre de temps dans la vérification générale du bateau prévue au programme de leur week-end austral. Ce soir, en tête de flotte, le vent devrait rentrer à 16-18 nœuds. Dès demain, ces latitudes ont promis de reprendre leur vrai visage avec le retour, annoncé e n milieu de journée, des vents forts du train dépressionnaire. Chassez le naturel, il revient au galop…

Classement 14 H TU :

  • Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 10 547 milles de l’arrivée
  • Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 936 milles
  • GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1 268 milles
  • Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 1 579 milles
  • We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2 502 milles
  • One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3 338 milles
  • Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4 034 milles

Ils ont dit

Guillermo Altadill (Neutrogena) :

Notre stratégie est de descendre au sud pour attraper le premier front, d’aller le plus vite possible pour reprendre des milles. Une chose importante pour nous est de ne pas nous soucier des autres bateaux, les leaders comme ceux de l’arrière. Nous sommes juste fin prêts à être sur la brèche les prochains 12 000 milles. Nous avons rencontré quelques problèmes, mais nous nous en sommes sortis. Nous sommes très confiants dans le bateau. Cette escale a été positive. Nous avons perdu des milles, mais nous avons révisé le bateau et nous allons continuer de naviguer et d’essayer de rejoindre le cap Horn le plus vite possible. Je sais que Cheminées Poujoulat est assez loin devant. Les bateaux derrière étaient à 1200 milles et ils seront peut-être devant nous. Nous ne savons pas, et nous ne voulons pas savoir. Lors des prochaines semaines, je ne vais pas regarder les classements. Je vais juste me concentrer sur la marche de notre bateau. 

Conrad Colman (Spirit of Hungary), dans un message :

C’est pour des journées comme celle là que je continue à mettre toute mon énergie dans la course au large, quand on peut exploiter ces superbes bateaux au maximum et qu’ils filent en parfaite harmonie avec l’environnement. Le souvenir de la façon dont le bateau survole la crête des vagues dans l’écume va me motiver pour les prochaines années à tenter de revenir ici avec un IMOCA. (…) Ce qui est magique, c’est qu’il ne restera aucune trace de notre passage ici. Bien que nous nous battions pour avancer le plus vite possible, l’océan bleu profond reste impassible, seulement agité par quelques vagues argentées. En ce moment je vous avoue que je n’échangerais ma place avec l’un d’entre vous pour rien au monde.

Source

Barcelona World Race

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