Électrons libres

© One Planet One Ocean

Dans la soirée du 11e jour de la Barcelona World Race, Hugo Boss devrait franchir en tête l’équateur, près de 24 heures en deçà du temps établi lors de la précédente édition. Un début de course rapide pour la majorité de la flotte qui traverse un Pot au noir clément. Tous ont opté pour l’Ouest, à l’exception de Jörg Riechers et Sébastien Audigane, qui jouent leur va-tout à l’Est.

« Il y a peut être un truc intéressant à faire, on verra… » Dans un message envoyé du bord de Renault Captur, il y a deux jours, Sébastien Audigane et Jörg Riechers annonçaient-ils la couleur ? Depuis hier, le duo franco-germanique est pourtant bien seul à avoir trouvé du charme à l’Est du Pot au noir. Entrés pleinement ce matin dans la zone de convergence intertropicale, ses petits camarades de devant ont tous pris le chemin opposé, tournant le dos à une option réputée risquée.

Grand Ouest

Depuis ce matin, Renault Captur en récolte les fruits, plus de vent, plus de vitesse, plus de distance parcourue sur la route directe vers le Cap de Bonne Espérance, quand Hugo Boss, Cheminées Poujoulat, Neutrogena et GAES Centros Auditivos ressentent plus ou moins durement le frein d’une brise devenue bien légère. Ces quatre là doivent pourtant franchir les premiers l’équateur à partir de ce soir. Alex Thomson et Pepe Ribes devraient même raccourcir de quelques 24 heures le temps établi par Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron, lors de la précédente édition (12 jours 14 heures).

Ce pourrait-il que Renault Captur ait raison contre tous les autres ? Regarder au delà du Pot au noir ne va pas vraiment dans ce sens. Et les concurrents ont déjà l’esprit tourné vers un autre mastodonte qui se dresse une fois l’hémisphère Sud atteint : l’anticyclone de Sainte-Hélène. Aujourd’hui, son profil s’éta le d’Est en Ouest, très vaste, ayant l’intention de descendre Sud flirtant avec la flotte. Le contourner passerait nécessairement par le grand Ouest et le Brésil pour aller chercher les quarantièmes rugissants. Renault Captur pourrait ainsi se retrouver prochainement face à une porte.

Duo de duettistes

A l’approche du Pot au noir, We are Water et One Planet One Ocean & Pharmaton composent à leur tour un duo de duettistes pugnaces. Dans des alizés de Nord-Est encore vaillants, Bruno et Willy Garcia détricotent l’avance de leurs compatriotes Aleix Gelabert et Didac Costa qui résistent avec leurs armes. Les deux bateaux espagnols sont sur la même trajectoire Ouest que leurs devanciers. Quant à Spirit of Hungary, au nord de l’archipel du Cap Vert, il ne peut vivre qu’une autre course, un peu esseulé, à presque quatre jours derrière les premiers.

Classement à 14h00 TU :

  1. Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 21231,9 milles de l’arrivée
  2. Hugo Boss (A Thomson – P Ribes) à 15,7 milles
  3. Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 59,9 milles
  4. GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 59,9 milles
  5. Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 62,7 milles
  6. One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 321,6 milles
  7. We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 359,7 milles
  8. 8. Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 710,1 milles

Ils ont dit :

Nandor Fa (Spirit of Hungary) :

« C’est très difficile de dire comment nous progressons. Il manque des bateaux autour pour nous mesurer. Parfois, nous sommes rapides mais jamais très longtemps, nous avons progressé jusqu’à 17 nœuds avant de revenir à 14 nœuds. Il est difficile de comparer quand on navigue dans des systèmes météo différents. Le bateau est tout nouveau, il y a des petits problèmes tout le temps. Nous sommes constamment occupés avec le matériel à l’intérieur comme à l’extérieur. Nous avons besoin de références et de temps pour bien le connaître. Mais il est globalement bon. Nous n’avons pas eu le temps de nous préparer pour la course. Nous voyons aujourd’hui des petites choses à améliorer. Les leaders semblent vraiment chanceux, ils franchiront le Pot au noir assez vite. J’espère que nous aurons la même chance. Nous sommes toujours très motivés e t même si nous ne sommes pas vraiment dans le groupe, nous restons dans la course. Nous observons la flotte. Nous faisons notre travail, recherchant un rythme de course, ce pour quoi nous sommes venus. »

Anna Corbella (GAES Centros Auditivos) :

« En ce moment, il fait gris et il reste de la houle des forts alizés que nous avons eus. Il pleut et il fait très chaud. Maintenant, la mer est à 28-29 degrés. Je ne sais pas trop pour le vent. Nous ne nous sommes pas beaucoup préoccupés de la météo des prochains jours. Nous avons juste jeté un œil et nous devons prendre du temps pour analyser tout cela. Mais je crois que nous aurons du vent. Je l’espère. Il y a une grosse pression mais nous devons traverser l’équateur quelque part sans savoir comment pour l’instant. Ces derniers jours, nous avons navigué avec trois voiles en moins et nous avons essayé de garder notre vitesse, mais nous ne pouvions hisser toutes nos voiles. Nous sommes de nouveau à 100% après les réparations de la nuit dernière. C’est pourquoi nous sommes contents. »

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Barcelona World Race

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