J-1 : Barcelona World Race, mode d’emploi

@ Jorge Andreu

Acteurs et règles de la course : rappel des spécificités de cette circumnavigation

Le coup de canon de la Barcelona World Race sera donné mercredi 31 décembre, à 13 heures, au large de la Plaça del Mar, par le Maire de la cité catalane, Xavier Trias. Les huit monocoques 60 pieds devraient faire leurs adieux à la terre dans peu de vent dans les premières heures d’un périple qui devrait durer près de trois mois. Fidèle à sa réputation, la Méditerranée semble proposer un éventail confus de conditions météo avant le détroit de Gibraltar, ouvrant le jeu tactique. Un départ à suivre en direct, commenté par Jean-Pierre Dick, double vainqueur en titre, sur Canal+ Sport et Sport +, ou encore sur le site internet de la course : www.barcelonaworldrace.org/fr. A la veille de ce moment fort, Jacques Caraës, directeur de course, chiffres à l’appui, fait le tour des subtilités et nouveautés de cette édition et présente ses acteurs.

  • 16.Le nombre de skippers, représentant neuf nationalités (Chili, Hongrie, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Suisse, Allemagne, Espagne, France) forment huit duos riches de leur diversité et de leur complémentarité. Parmi eux, une femme Anna Corbella (Gaes Centros Auditivos) participe pour la deuxième fois.

Jacques Caraës :

Je sens des équipages bien en phase. Pour que ces couples fonctionnent, il ne doit pas y avoir d’ego plus fort que l’autre, mais du respect. La complicité entre les équipiers sera essentielle pour aller vite.

  • 61.C’est l’âge du capitaine de Spirit of Hungary, Nandor Fa, le plus âgé des marins réunis à Barcelone. Le skipper hongrois embarque le benjamin de la course, l’Americano-Kiwi, Conrad Colman avec lequel, en dépit de leurs 30 années d’écart, il forme un duo prometteur.
  • 23 000. En milles, soit 42 600 km, c’est la distance à parcourir pour boucler ce tour du monde d’ouest en est, avec la traversée de trois océans et d’une mer, la Méditerranée, sur 530 milles (982 km). C’est la seule course autour du monde au départ de la Grande Bleue.

Jacques Caraës :

La course a changé de modèle, puisqu’elle laisse à bâbord les trois caps, Bonne-Espérance, Leeuwin, Horn, sans passer cette fois par le détroit de Cook, en Nouvelle-Zélande. Et nous n’avons pas retenu les portes sécurité des glaces.

  • 72. C’est le nombre de points qui forment la zone d’exclusion remplaçant les portes sécurité des glaces dans les mers du sud. Soit 1 point tous les 5° de longitude (environ 500 milles). Cette zone est positionnée autour des 55° de latitude sud, plus bas que les portes des glaces du Vendée Globe. Suivant le déplacement des glaces, des chapelets de points pourront être bougés pour la sécurité des bateaux.

Jacques Caraës :

Définie avec Marcel Van Triest et la société CLS, la zone d’exclusion peut ouvrir le jeu stratégique tout en améliorant la sécurité. Les portes sécurité des glaces ont montré leurs limites. Les premières expertises semblent montrer peu de dérive nord des glaces pour cet été austral.

  • 82-85. En jours, c’est le temps estimé pour la circumnavigation de Barcelone à Barcelone. Découpé en 24 jours pour atteindre le cap de Bonne-Espérance, 36 jours pour le cap Leeuwin, 54 jours pour le cap Horn et 80 jours pour embouquer, à nouveau, le détroit de Gibraltar.
  • 92.En jours, 9 heures, 49 minutes, 49 secondes, c’est le record établi en 2008, lors de la première édition, par Jean-Pierre Dick et Damian Foxall (Paprec-Virbac 2), sur un parcours plus long de 2000 milles environ.
  • 0. La Barcelona World Race propose un tour du monde sans escales, sans assistance, sans routage autorisé. Spécificité de la course, seuls trois arrêts techniques sont permis, sanctionnés par des pénalités en temps. Un arrêt entraîne une neutralisation minimum de 24 heures. Au maximum sur le parcours, huit jours d’escales techniques sont autorisés.
  • 4.Le nombre des classements des bateaux donnés par jour, à 5h, 9h, 14h et 19h en temps universel (rajouter une heure pour les heures françaises.)
  • 5.Le nombre de fois où les équipages sont autorisés à activer le mode furtif, leur permettant, pour des raisons tactiques, de disparaître durant 24 heures de la cartographie et des classements. Ils peuvent utiliser cet outil sur chacune des cinq portions du parcours : détroit de Gibraltar – équateur ; équateur – cap de Bonne Espérance ; cap de Bonne Espérance – cap Horn ; cap Horn – équateur ; équateur – détroit de Gibraltar.

Ils ont dit :

Bruno Garcia (We are Water) :

Nous allons partir sous le soleil et dans très peu de vent. Je ne connais pas encore parfaitement le bateau, je préfère partir dans ces conditions. Cela enlève un peu de stress pour les manœuvres du départ. Ce début anticyclonique s’annonce aléatoire, les bateaux plus légers et rapides pourraient s’échapper.

Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) :

Ça risque d’être du grand classique avec une sortie de Méditerranée… un tantinet foireuse ! On peut arriver au détroit de Gibraltar entre trois et cinq jours, autant dire qu’il faut encore attendre demain (mercredi) matin pour apprécier les dernières évolutions.

Sébastien Audigane (Renault Captur) :

La Méditerranée reste une mer assez compliquée. La mer d’Alboran est bordée d’un arc de montagnes entre 2000 et 3000 mètres qui créent des zones curieuses. Il y aura forcément des coups à jouer.

Source

Barcelona World Race

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