La Barcelona World Race est la compétition la plus exigeante

Pepe Ribes, Boat Captain, Team Telefonica. Photographed at the finish of leg 7, in the Lisbon Race Village, during the Volvo Ocean Race 2011-12.

© Ian Roman

Pepe Ribes est de retour. Quatrième de la dernière Barcelona World Race aux côtés d’Alex Pella sur le pla Farr Estrella Damm, Pepe reconnaît qu’à peine avait-il bouclé son tour du monde, il rêvait de repartir mais mieux, plus vite et avec plus de chances de gagner.

Compte tenu de toutes ses années d’expérience d’équiper sur la Volvo Ocean Race ou la Coupe de l’América, la renommée de Pepe Ribes était surtout celle d’un équiper d’avant et d’un spécialiste des matériaux composites. S’il était reconnu comme un des meilleurs marins espagnols, il avait encore beaucoup à apprendre quand il s’est agi de s’essayer à la navigation en équipage réduit sur les IMOCA 60. Avec Alex Pella, ils ont engrangé de l’expérience de 2009 à 2011 pour devenir un duo de classe mondiale. Un moment leaders de la dernière Barcelona World Race, ils ont dû céder le commandement de la course après avoir cassé leur étai. Obligés de faire escale pour réparer, ils sont descendus à la neuvième place avant d’entamer la remontée qui leur permit de finir en 4e position. Mais Pepe, tout comme Alex Thomson, son co-skipper maintenant à bord d’Hugo Boss, garde le sentiment d’un travail inachevé. Alex avait quant à lui fini deuxième de la première édition de la Barcelona World Race avant d’être contraint de déclarer forfait en 2010/2011. Les deux achèvent leur préparation au nord de Barcelone, là où vit Pepe Ribes.

Où en êtes-vous de votre préparation ?

On est dans le timing. On vient de finir les mesures de jauge et nous avons pu essayer nos nouvelles voiles. C’est particulièrement agréable pour moi, alors que je vais être absent un bon moment, de disposer d’une base d’entraînement à une petite heure de mon domicile. Je peux rentrer à la maison tous les soirs et dormir dans mon lit. Le bateau est déjà en configuration course. Nous avons quelques retouches à faire ici et là, des choses que nous avons vues lors de la New York – Barcelone. Mais nos voiles sont fiables à 100%. Elles devraient nous ramener à Barcelone en un peu moins de trois mois.

Question emploi du temps et timing, vous allez devoir cravacher ?

Nous espérons avoir tout bouclé dans deux semaines. Ensuite nous pourrons nous détendre. Nous sommes un des équipages qui a le plus navigué et nous devrions être parfaitement prêt. On regarde déjà les scénarios pour sortir du détroit de Gibraltar au plus vite. On navigue un jour sur deux depuis deux semaines. On travaille avec Richard Bouzaïd, qui dessine les voiles chez Doyle Sails. Il est vraiment d’une aide précieuse.

Avec Alex, vous avez des compétences spécifiques complémentaires ?

On essaye de tirer profit de nos expériences respectives. J’ai beaucoup navigué sur la Volvo et la Coupe de L’America quand Alex possède un vécu de plusieurs années en IMOCA. Alex est en train de construire un nouveau bateau, mais nous avons beaucoup travaillé sur celui-là, notamment sur sa fiabilité.

Tu t’es sérieusement blessé au dos jusqu’à imaginer que ce pourrait empêcher ta participation à la course. Comme cela va-t-il ?

Mon dos va beaucoup mieux. C’est bien d’être de nouveau à bord d’Hugo Boss. Il m’a fallu vraiment bosser pour être là. J’ai été pris en charge par le centre de formation olympique qui a bien pris soin de moi. Je continue de faire de la rééducation plusieurs heures par jour.

Il se dit que vous revenez sur la course avec Alex pour la gagner.

Bien sûr, que nous sommes là pour gagner. La première fois que je suis venu sur cette course, je ne connaissais pas encore grand-chose à la navigation en équipage réduit. Maintenant j’ai besoin d’intégrer tout ce qui peut participer à la victoire et l’utiliser pour garantir notre succès.

Pourquoi la Barcelona World Race plutôt que la Volvo ?

C’est une question de timing. A la fin de la dernière Barcelona World Race, je n’avais aucun doute sur le fait que je voulais revenir avec l’objectif de remporter la course. C’est sûrement la course la plus difficile et par voie de conséquence, celle qui t’apporte le plus de satisfaction. Tu dois tout connaître de la navigation en course : barrer, régler les voiles, veiller à la répartition des poids à bord, etc. Tout ceci, en double, sans escale autour du monde. Pour moi, c’est l’occasion de valider mes compétences comme un marin capable d’accomplir toutes les tâches à bord.

Quelle sera la répartition des tâches avec Alex à bord ?

Je suis constructeur de bateau, je connais bien l’électronique. J’aurai plutôt la charge de ces domaines quand Alex devrait se concentrer sur la météo. Nous en discuterons, mais il a nettement plus d’expérience que moi en la matière.

La victoire est possible ?

On a de vraies chances. On dispose d’un excellent bateau ainsi que d’un partenaire de confiance. On verra comment les choses se passeront, mais notre objectif est clairement de gagner. On essaye de se focaliser sur les points que nous pourrions renforcer avant le départ. Dans la dernière BWR, on avait parcouru 37 000 milles sur le bateau quand notre étai s’est brisé, nous obligeant à une escale en Nouvelle-Zélande. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans une course comme ça. Il faut prendre les choses au jour le jour.

A terme, tu as d’autres objectifs en solo ou en équipage réduit ? Le Vendée Globe, par exemple ?

Il y a cinq ans, je regardais ces navigateurs solitaires comme si c’était des astronautes réalisant des trucs impossibles. Et me voilà maintenant ! Ces bateaux sont incroyables, étonnants à faire marcher, beaucoup plus agréables que les bateaux de la Volvo. Les derniers nés vont encore plus vite, aussi bien aux allures de près qu’au portant. Ce n’était pas un objectif pour moi de participer au Vendée Globe comme ça l’était pour Alex. Maintenant, si on me le propose, je serais ravi d’y être.

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