L’heure des paris

November 21, 2014. Leg 2 onboard MAPFRE. Jean Luc Nelias trimming the sails.

© Francisco Vignale/MAPFRE/Volvo Ocean Race

Jean-Luc Nélias, nouveau navigateur de MAPFRE raconte la vie à bord du bateau espagnol et la situation météo compliquée à laquelle fait face la flotte de la Volvo Ocean Race.

Ca va pas trop mal à bord de MAPFRE. On se tire la bourre avec Dongfeng Race Team, Team Alvimedica et Team Brunel et là on est bord à bord avec Team Alvimedica. Il est à 2 milles de nous. On les voit tous. On a 20 nœuds de vent, grand beau temps, ciel bleu mer belle, un peu de houle. Le bateau est un peu plus respirable.

La première nuit a été assez sympa car nous étions au près dans pas trop de vent, tout le monde à vue. Ca tactiquait, ça croisait. C’était assez intéressant. Le lendemain c’était toujours sympa mais les deux jours suivants ont été plus agités avec le bateau assez chahuté, de l’humidité et l’inconfort qui va avec. Bref, un concentré de Volvo !

Dans les grandes lignes, c’est comme lorsque j’étais avec Groupama. Il faut matosser les voiles à la con, tu ne dors pas beaucoup, c’est agité. Ca sent un peu des pieds. Pas beaucoup de changement.
A bord, ça se passe au naturel pour l’équipage.
C’est un peu polyglotte donc il y a toujours des petits problèmes de compréhension entre le français, l’espagnol et l’anglais. Mais tout le monde y met du sien et l’ambiance est plutôt amicale et souriante. Ca se passe plutôt bien mais il n’y a pas eu non plus beaucoup de tension car c’est encore que le début de cette étape.

Avec Iker, on discute. On voit les plus et les moins de l’option et après on décide ensemble mais c’est lui qui décide surtout au final. Jusqu’à présent, on a toujours été d’accord. Si je sens un truc, je vais le pousser et pour le moment, il me suit sur le dossier.
Est-ce qu’il ressemble à Franck Cammas ? Ah ben non, il n’y a personne qui ressemble à Franck. Mais en moyenne, chacun est unique non ?

La suite, on ne sait pas trop. Il n’y a aucune évidence. Les modèles changent à chaque fois pas dans les grandes lignes mais dans les détails. Il y a des choix supers importants pour le futur, c’est même plutôt l’heure des paris où il faut essayer d’avoir une vision très lointaine et essayer de s’en sortir le moins mal possible. Tout le monde va y laisser des plumes. A bord de MAPFRE, ça nous semble très compliqué.

Notre stratégie : On tatonne un peu, on n’y va pas à fond de tous les côtés, on fait la fine bouche, on bricole avec nos trois camarades d’à côté. Ca nous permet de nous régler, de voir comment ils naviguent, d’apprendre à leurs côtés.
Pour la suite, on s’attend à pas de vent, à des systèmes de transition, à des trous d’air, à des bateaux qui s’échappent puis qui se font rattraper. Ca va être assez laborieux.

Il y a un groupe de 3 – 4 bateaux qui semblent ne pas vouloir prendre trop de risques mais plutôt progresser plus rapidement vers une route plus directe et pas trop longue. Abu Dhabi a l’air de vouloir revenir avec nous alors que Team Vestas va peut être essayer de faire quelque chose de très différent de nous tous.

Source

Agathe Armand

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