Naviguer avec Guillermo Altadill est une immense responsabilité

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Le marin chilien José Munoz s’attaque à sa deuxième course en double autour du monde. Cette fois, ce sera sans escale et avec un nouvel équipier. Munoz est le premier de ses compatriotes à avoir réalisé le tour du monde à la voile, avec le regretté Felipe Cubillos. C’est pourquoi il aborde le futur franchissement du cap Horn (Chili) comme un challenge personnel et un hommage à son ami.

Alors qu’il revoit des petits détails avant le départ, José Munoz avoue sa fierté de naviguer aux côtés de Guillermo Altadill, « une figure de proue de la course au large ». Ils prendront le départ de la Barcelona World Race 2014-2015 à bord de Neutrogena, un IMOCA 60 mis à l’eau en 2007, sur lequel Altadill a terminé deuxième de la Transat Jacques Vabre 2011.

Comment se passent les mois qui précèdent le départ d’une course autour du monde sans escale ?

Ces mois ont été consacrés à quantité de détails, pour préparer le bateau afin qu’il soit dans de parfaites conditions pour naviguer. La Barcelona World Race est une course exigeante. Nous devions rechercher les imperfections à bord, les corriger, naviguer, entretenir notre condition physique, passer des contrôles médicaux, tout en continuant à s’entraîner…mais aussi intégrer tout ce qui permettra de faire face aux situations extrêmes. Il est important de savoir rester calme pour affronter les difficultés de la meilleure façon. La tension monte au fur et à mesure que l’on se rapproche du départ à l’idée des problèmes qui pourraient survenir pendant la course et de ce qu’il va falloir ajouter au contenu de notre boîte à outils pour les résoudre.

Est-ce que tout est prêt pour le départ ?

Il y aura toujours des choses à corriger, mais au moins il ne nous reste que des petits détails à régler. On en est au stade où il faut se concentrer sur des sujets comme la nourriture : ce qu’il faut emporter, dans quelles quantités, comment le conditionner, où l’installer à bord. Nous préparons également des listes, pour les quantités de pièces de rechange, le volume de carburant et d’autres détails encore.

Quels sont les points clés de la Barcelona World Race 2014-2015 ?

Le point majeur est de se présenter sur la ligne de départ le 31 décembre avec un bateau aussi bien préparé que possible. Le départ sera crucial, il faut que nous soyons dans le groupe de tête. L’arrivée sur Gibraltar est toujours délicate, compte tenu des conditions météo particulièrement changeantes en Méditerranée.

Est-ce que le passage du cap Horn est un moment spécial pour un chilien ?

Bien sûr ! Car les chiliens sont fiers de rappeler qu’il fait partie de notre territoire. Le cap Horn est vraiment mythique pour tous les marins, c’est le cap le plus au sud (latitude : 54° 56’ Sud) et donc le plus froid. C’est un point ou les vents sont si forts et rares sont ceux qui peuvent se vanter de l’avoir franchi.

Décrivez-nous la navigation avec Guillermo Altadill ?

Naviguer avec Guillermo, une figure de proue de la course au large, représente pour moi un apprentissage constant…Etre capable d’apprendre aux côtés de l’un des meilleurs marins dans ce type de compétition est une énorme responsabilité. Le degré d’exigence est tel que tu dois essayer de donner le meilleur pour être digne de la confiance qu’on t’a accordée.

Quel sera ton rôle à bord ? Quelle est ta part dans l’équipe ?

Je m’occuperai des réparations ; j’espère qu’il n’y en aura pas trop. Je suis bon en mécanique et en hydraulique. J’aurai aussi la responsabilité de tirer le meilleur de Neutrogena lorsque Guillermo prendra un peu de repos.

Quelles sont les différences entre un Class 40 et un IMOCA 60 ?
La navigation est assez similaire, mais la différence devient gigantesque quand il s’agit de préparer un projet sur ces deux types de bateaux. Le seul fait de disposer d’une quille basculante rend la chose plus compliquée. Et puis il y a les vitesses qu’on atteindre à bord d’un IMOCA 60, qui sont incroyables.[/quote]

Est-ce que cette course autour du monde est aussi pour vous une façon de rendre hommage à Felipe Cubillos ?

C’est lui qui m’a amené à la compétition de haut niveau. Felipe m’a fait confiance pour réaliser ce rêve commun de monter une équipe chilienne d’élite sur le circuit. Savoir que Felipe me regarde, me guide et me soutient sera une sensation très agréable pendant la course. J’espère bien pouvoir lui rendre hommage, ainsi qu’à tous ceux qui œuvrent pour la reconnaissance du Chili, en franchissant le Cap Horn.

Que pensez-vous de l’accord passé entre la FNOB et la Fondation « Mar de Chile » pour diffuser le programme éducatif développé par la Barcelona World Race ?

Je pense que c’est un grand pas car le développement de ces programmes permettra de rapprocher les jeunes et les enfants du monde de la mer et de leur montrer le chemin vers une vie meilleure.

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Barcelona World Race

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