Analyse de Laurent Pagès sur la deuxième étape

© Stefan Coppers/Team Brunel/Volvo Ocean Race

A la veille du coup d’envoi de la deuxième étape entre Le Cap et Abu Dhabi, le chef de quart de Team Brunel, Laurent Pagès, nous livre une analyse détaillée de l’étape 2 et nous explique l’état d’esprit qui anime Bouwe Bekking et ses hommes.

Au sujet de la configuration de l’étape :

Ce n’est pas l’étape la plus excitante à mon goût. Toute la deuxième partie, après l’équateur, dans le nord de l’Indien est assez aléatoire avec des zones de grains difficiles à anticiper. A un moment, il va falloir faire du nord, point ! On aura des grains, du vent fort puis plus rien… C’est ce que l’on a vécu lors de la dernière édition.

Nous avions 100 milles d’avance avant d’arriver dans le pot au noir. Nous nous sommes retrouvés encalminés. Du coup, on a vu les autres passer à droite et à gauche… Ca peut se reproduire.

Mais c’est sûr que les douze premiers jours de course seront intéressants.

Avant de faire de l’est, on va devoir faire du sud pour contourner des zones sans vent ou pour aller chercher les flux d’ouest. Et puis il y aura aussi les courants contraires à négocier. Après, dès que l’on fera du nord, on sera dans l’alizé au reaching. Les bateaux iront vite.

J’imagine qu’il y aura différentes façons de naviguer pour aborder les 36 premières heures de course avec du décalage en latéral. Mais j’ai le sentiment que pour l’arrivée à Abu Dhabi, toute cette première partie jusqu’à la zone de convergence intertropicale, soit la partie la plus intéressante sur le plan stratégique, ne comptera pas !

On peut très bien envisager de se retrouver tous à l’entrée du détroit d’Ormuz dans une zone sans vent.

Au sujet des qualités nécessaires pour bien gérer cette étape :

Il va y avoir plein d’événements, de passages à niveau. Des moments où l’on sera devant, d’autres derrière. Il va falloir rester zen jusqu’au bout.

Il ne faudra pas prendre feu dans des situations un peu délicates. Il faudra accepter des situations que l’on ne maitrise pas.

L’état d’esprit du team :

Attention, mon analyse de l’étape ne veut pas dire que l’on n’est pas motivé ! Nous sommes sereins, sans aucun sentiment de supériorité. L’état d’esprit du groupe est excellent. C’est un groupe qui vit très bien ensemble. Nous sommes concentrés. Nous avons confiance dans notre potentiel.

Nous savons que nous sommes performants pour jouer la victoire à chaque étape. Nous avons bien l’intention de tout faire pour gagner. On se sent bien. Nous avons programmé un dernier briefing demain pour reparler stratégie. Mais nous avons déjà une bonne vision de l’étape.

Les apports de la première étape :

Nous avons bien debriefé. Au final, en regardant objectivement les choses, si on devait se retrouver dans les mêmes situations, on ferait les mêmes choix car notre approche était construite et réfléchie. C’était structuré.

Là, ce n’est pas le même profil d’étape sur le plan stratégique.

L’étape 1 nous a donné des références complémentaires pour faire avancer le bateau. Nous avons ajusté des choses à la marge. Nous sommes dans la continuité de notre projet, de la façon dont on veut travailler à bord. On essaye toujours de progresser mais l’état des lieux est très encourageant. Il y a eu beaucoup de phases de contact sur la première étape et on s’en est bien sorti quasiment à chaque fois.

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