Derrière Marc Guillemot, la course continue…

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Pour sa dernière course sous les couleurs de Safran, Marc Guillemot s’adjuge la troisième marche du podium, comme il l’avait fait il y a quatre ans sur le même bateau. Le prochain monocoque IMOCA est attendu à Pointe-à-Pitre dans la nuit tropicale : Armel Tripon n’était plus qu’à 75 milles du but… Pour le reste de la flotte, les alizés commencent à être un peu moins instables et un peu plus soutenus, ce qui fait l’affaire des leaders en Class40, emmenés par l’Espagnol Alex Pella, et des retardataires en Classe Rhum qui ont enfin pu s’extraire de l’archipel canarien.

Et derrière ce trio de solitaires arrivés en moins de 24 heures, Armel Tripon (For Humble Heroes) n’était plus qu’à une centaine de milles de la ligne : le skipper qui effectue sa première grande course en solo sur ce monocoque IMOCA aura réalisé un beau parcours au contact des leaders jusqu’aux Açores où les conditions météorologiques très instables l’ont fait décrocher. L’ex-Figariste et ex-Ministe a réussi à contenir les assauts de Louis Burton (Bureau Vallée), mais n’a pu suivre le rythme très soutenu des leaders dans ces alizés parsemés de grains parfois violents… Le Malouin a quant à lui fort bien mené son plan Farr qui n’a pas le même potentiel que les dessins de Verdier-VPLP : son parcours n’en est pas moins remarquable, surtout que Louis Burton n’a jamais lâché en tentant de se démarquer tactiquement en choisissant une route plus à l’Est lors de la descente entre les Açores et les Antilles. Il devrait en finir dimanche matin (heure locale).

Alessandro di Benedetto (Team Plastique-AFM Telethon) a toujours du mal à exploiter son ancien monocoque à 100% pour cause de problèmes techniques, en particulier de pilote automatique. Mais il tient le tempo face à Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) qui lui concède 150 milles. Le Franco-Italien arrivera-t-il à maintenir l’écart jusqu’à l’arrivée ? Probablement pas, mais quelques milles suffisent pour qu’il conserve sa sixième place à Pointe-à-Pitre… Avec des alizés qui deviennent plus consistants et moins perturbés par les grains, la route en zigzag au fil des empannages, devrait être un peu moins sollicitante et un peu plus rapide. Enfin le dernier Multi50 d’Etienne Hochedé (PiR2-CCI Fécamp Bolbec) poursuit imperturbablement sa route sur ce vieux trimaran en aluminium…

Week-end actif pour les Class40

Le match en tête de la Class40 n’a pas fini de proposer des retournements de situations. Car si le Catalan Alex Pella semble de plus en plus intouchable sur son plan Botin redoutable au portant, les deux autres places sur le podium sont encore très ouvertes ! Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton) et Kito de Pavant (Otio-Bastide Médical) sont toujours au contact au gré des empannages, tandis que derrière, un autre trio bataille en rangs serrés avec Yannick Bestaven (LE CONSERVATEUR) qui doit probablement connaître des soucis techniques, Pierre Brasseur (Matouba) qui s’accroche sur son ancien Class40, et Stéphane Le Diraison (Ixblue-BRS) qui a effectué un superbe retour ces trois derniers jours.

Quant au peloton, il se délite de plus en plus avec Fabrice Amédéo (SNCF-Géodis-Newrest) en ouvreur de piste, en compagnie de Miranda Merron (Campagne de France) : il y a des prétendants pour le Top Ten avec l’Italien Giancarlo Pedote (Fantastica), le jeune Valentin Lemarchand (Maison Tirel Guérin) et Damien Seguin (ERDF-Des pieds et des mains) qui glissent dans des alizés d’Est installés. Et en queue de flotte, Nicolas Thomas (Guadeloupe Grand Large-1001 Piles Batteries) a enfin retouché les alizés qui ne devraient plus le quitter jusqu’à l’arrivée.

Tous derrière Anne

Cavalier seul pour Anne Caseneuve (ANEO) qui n’a plus qu’à dérouler tranquillement sur les 950 milles qui lui restent à parcourir : son trimaran de 50 pieds aligne ses treize nœuds de moyenne dans un alizé plus stabilisé que ces derniers jours : au programme, poissons volants, soleil, mer bleue azur, bonne houle d’Est pour surfer… Derrière, Wilfrid Clerton (Cap au Cap Location) allonge la foulée sur son monocoque ex-Kriter VIII de 23 mètres, mais il doit se méfier d’un trio qui navigue à vue depuis hier car leurs routes ont convergé sous le tropique du Cancer.

Car l’Italien Andrea Mura (Vento di Sardegna) a enfin réussi à recoller à la bonne trajectoire après avoir été englué par l’anticyclone des Açores, descendu brusquement vers le Sud. Le Britannique Sir Robin Knox-Johnston (Grey Power) se prend de plus en plus au jeu du contact et titille le petit trimaran jaune de Jean-Paul Froc (Groupe Berto). A mi parcours et en plein milieu de l’Atlantique, il est tout à fait remarquable de voir trois bateaux aussi proches ! Et en queue de flotte, Luc Coquelin (Guadeloupe Dynamique) a lui aussi pu s’extirper des pièges canariens que la dorsale lui avait mis sur la route. Il allonge enfin de belles journées sur son ketch et a désormais un objectif simple : déborder les deux autres 50 pieds monocoques de Daniel Ecalard (Défi Martinique) et de Eric Jail (Défi Cat) qui ne sont que 200 milles devant lui…

Ils ont dit

Alessandro di Benedetto-Team Plastique-AFM Telethon (IMOCA)

Bien à bord, mais l’autopilote principal ne fonctionne plus correctement, ce qui m’oblige à barrer plus que d’habitude être encore plus en veille. Faute à cette défaillance, je dois réduire la toile pour continuer à naviguer prudemment… Nuit passée à la barre sous un magnifique ciel étoilé. Petit déjeuner ce matin avec des céréales, et bientôt un café si le temps me le permet… A bord, il reste encore des pommes !

Bertrand Delesne-Teamwork (Class40)

Nous naviguons à vue depuis hier matin avec Pierre-Yves (Lautrou) et Jean-Christophe Caso. Cette nuit, Halvard (Mabire) est venu voir ce qui se tramait dans le coin ! C’est une grande partie de glissade sur une houle encore jeune qui incite à quelques sorties de pistes mais les alizés sont là ! Ici quand le vent mollit un poil, on peut se permettre de lâcher le volant pour se faire une dinette ou un brin de sieste (sur un oreiller vibrant et un lit menaçant), l’écoute de spi entre les orteils, techniques de Ministe (attention tout de même, il y a du mégawatts en jeu !). Quelques échanges sympas à la radio, avec les autres, récits de déboires en pagaille et finalement content d’avancer plein d’écume à l’étrave !

Wilfrid Clerton-Cap au Cap Location (Classe Rhum) : Week-end actif

Les nuits sont plus longues surtout lorsque je dois enchainer les manœuvres qui sont super physiques sur le bateau. On réfléchit deux fois au lieu d’une avant de déclencher toute la mécanique. Un empannage dure une heure pour info, et ensuite on est vidé ! Il faut matosser les voiles, les sacs, les bidons, caisses à outils, modifier les barber, préparer la plage avant, ensuite préparer la cellule arrière etc… et ne rien oublier. Lorsque tout est prêt correctement, c’est parti. Comme à l’entrainement, on empanne au surf sur la vague… Avant hier je pense avoir résolu mes problèmes de chaussette pour mon grand spi qui me fait faire des descentes de folie en surf (18 nœuds)…

Source

Rivacom

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