Vers une course de tous les records ?

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Records battus ! En Ultimes comme en Multi50, les vainqueurs Loïck Peyron et Erwan Le Roux ont inscrits de nouveaux temps de référence sur le parcours de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Et il y a de fortes chances pour qu’il en soit de même en Imoca, avec un François Gabart attendu aujourd’hui aux alentours de 14h00 locales (19h00 heure de Paris). Pour le skipper de Macif, le chrono à battre est celui établi en 2006 par Roland Jourdain en 12 jours, 11 heures et 58 minutes. Mais en attendant, il est en train de composer avec un alizé moribond aux abords de l’arc Antillais.

Lalou Roucayrol, qui a passé la marque de Basse Terre vers 23h20 (locales), progresse lui aussi péniblement à des vitesses comprises entre 1 et 7 nœuds. Contacté très brièvement à la vacation du matin, Lalou, fatigué, se disait usé par ce tour de Guadeloupe très poussif. Le médocain est attendu dans les heures qui viennent sur la Place de la Victoire. Pour la troisième fois de sa carrière, il devrait monter sur le podium de la Route du Rhum.

Trois concurrents vont lui emboîter le pas en cette journée de vendredi : François Gabart (Macif) en tête de la flotte Imoca, Gilles Lamiré (Rennes Métropole – Saint Malo Agglomération) et Yves Le Blévec (Arkema Région Aquitaine), 3e et 4e Multi50.

A 100 milles du but, dans le nord-est de la Guadeloupe, Gabart a bien du mal à atteindre les 10 nœuds de moyenne et doit multiplier les empannages pour exploiter les sautes de vent. Gilles Lamiré, qui arrive par le sud, est désormais soumis au même sort, de même qu’Yves Le Blévec (Arkema-Région Aquitaine) qui a profité du coup de frein devant pour reprendre une cinquantaine de milles à son prédécesseur.

Ce phénomène d’alizé perturbé s’étend jusque chez les Class40 qui endurent une navigation pénible au vent arrière. Entre deux empannages et trois trous de vent, leur trajectoire est loin d’être rectiligne. Cela n’empêche pas Alex Pella de prendre son envol en tête. Son plan Botin dernier cri (le seul Class40 de la flotte signé par le fameux architecte espagnol) s’avère redoutable au portant et c’est un bonheur de voir le skipper Catalan issu du Mini 6,50 et de l’Imoca, jouer cette course aux avant-postes. Son principal adversaires Kito de Pavant (Oti-Bastide Medical), relégué à plus de 70 milles, est le premier à lui rendre hommage.

Derrière l’indéfectible leader Anne Caseneuve (ANEO) qui navigue au milieu des Class40, les Class Rhum sont éparpillés sur plus de 1300 milles. Mais c’est le reflet de cette classe hétéroclite, riche d’hommes et de bateaux aux histoires si différentes. L’avant dernier concurrent, Christophe Souchaud, à bord de son First 40,7 de 1997 (Rhum Solitaire Rhum Solidaire) vient juste de passer la latitude de Madère. Une poignée d’autres s’affaire du côté des Canaries (dont Pierrick Tollemer qui, après son avarie sur l’hydrogénérateur, a décidé de faire escale pour se ravitailler en gasoil).

Alors que les premiers Ultime sont au mouillage dans la Marina de Pointe à Pitre depuis quatre jours, les derniers Class Rhum n’ont pas encore accompli la moitié du parcours !

Ils ont dit :

Jérémie Beyou – Maître Coq (Imoca) – 2ième au classement de 4h00 :

L’approche de l’arc antillais est un peu compliqué ! Je ne sais pas pour les autres mais pour moi, c’est compliqué. Voilà environ une heure que le vent a molli. J’ai fait deux ou trois empannages mais là, il n’y a plus de vent. J’ai 4 nœuds de vent. Je n’arrive pas à capter le peu d’air qu’il y a et c’ est très instable. Il y a beaucoup de nuages. Je pensais bien que cela allait mollir, mais je pensais que le plus difficile serait de faire le tour de l’île mais bon … Cela doit aussi être le cas pour François (Gabart – Macif). On verra bien le résultat à la fin de la nuit. Je me suis bien reposé la nuit dernière et aujourd’hui parce que je me doutais que ça allait être compliqué. J’ai bien la pêche, j’ai envie que cela se termine mais hâte de bien terminer. On a vu d’autres arrivées en Figaro ou des fois tu gagnes et des fois ça revient par derrière !

Thibaut Vauchel –Camus- Solidaires en Peloton (Class40) – 3ème au classement de 4h00 :

C’est un début de nuit compliqué ! Je me fais avoir par des nuages sans vent. ! Je sors d’un nuage où je suis resté bloqué deux heures ! Je vais devoir affaler pour réparer ma grand-voile. Une fois que tu avances bien, tu as toujours un petit truc derrière à réparer c’est un peu frustrant. Nous avons un régime d’alizé instable, il n’est pas du tout établi. Au niveau des performances du bateau, avec Alex Pella, on est très proche. La seule différence c’est que cela fait deux ans qu’il navigue avec alors que moi, cela fait trois mois et puis c’est ma première transat en solitaire alors que lui a l’habitude du large donc c’est sûr que c’est une expérience. Mais c’est bien, j’apprends des choses tous les jours.

Luc Coquelin – Guadeloupe Dynamique (Catégorie Rhum) – 14ème au classement de 4h00 :

Je fais du tourisme entre Tenerife et Gran Canaria (archipel des Canaries). Je cherche du vent car avec cette dorsale ce n’est pas évident. Je cherche les coups à faire. Il fait beau, c’est une superbe nuit, tout va bien. Entre Tenerife et Gran Canaria c’est un peu mou mais on y croit ! Ça va revenir. Je vois très bien Santa Cruz et Tenerife, je vois les lumières de la ville. Je ne me sens pas seul. Je veux absolument ramener le bateau à la maison. Même si c’est raté au niveau du classement j’essaie de faire marcher le bateau au mieux et pourquoi pas, rattraper quelques petits copains au passage.

Source

Rivacom

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